Mon bestiaire de l’Orléanais - 2 -
par C’est Nabum
samedi 20 août 2022
Des animaux, tout au long de son histoire
L'accompagnèrent une période ou un moment
Ils demeuraient sur les rives de la Loire
Et écrivirent une page de son roman
Les uns, à tire-d'aile, certains venant des flots
Quelques autres, de la forêt des Carnutes
Qu'ils y fussent endogènes ou qu'ils vinssent sac au dos
Ils commémoraient Lug et certains Belzébuth
Beaucoup y apportèrent leur contribution
Influant le déroulement des événements
Son blason célébra la participation
D'une petit bête durant plus de mille ans
Après ce miracle un monstre sema la terreur
Crachant le feu sans le moindre discernement
Un moine cénobite attendait son heure
Afin de terrasser l'effroyable méchant
Satan se mit en tête de lui bâtir des ponts
Pour le paiement de cet insigne service
Il dut se contenter d'un bien maigre jeton
Une monnaie de singe pour tout maléfice
La rivière fit la gloire de ses pensionnaires
Les migrateurs y apportant l'abondance
Tout en nourrissant ce curieux imaginaire
D'un extraordinaire pays de bombance
Au fil du temps cependant, ils furent oubliés
Ce bestiaire se retrouva le bec dans l'eau
Seule la petite Lorraine resta honorée
Les Orléanais oublièrent leurs animaux
Un âne bâté se charge de ce lourd fardeau
Les réconcilier avec leur diversité
Tous ces héros hériteront d'un fabliau
Afin de célébrer leur rôle dans leur cité
Mais reprenons le cours chronologique de notre bestiaire en suivant tout d'abord les pas des pastoureaux, qui veulent délivrer le roi de France prisonnier des infidèles. Derrière l'illuminé Jacques de Hongrie en 1251, une troupe de croisés arrive en Orléans. Des noms d'oiseaux sont échangés entre étudiants de la cité et porteurs de la croix. Un massacre sera perpétré qui vaudra le surnom de Chiens aux Orléanais sous la plume d'un chroniqueur Nicolas Paris.
Pour montrer que leur réputation n'est en rien usurpée, les orléanais vont faire parler d'eux un peu plus tard. Nous sommes cette fois en 1338 et la cité connaît une grave famine. Les gens de Meung forts de tous les moulins qui tournent le long des mauves et de leurs riches plaines de Beauce, organisent un convoi muletier pour venir au secours des affamés en leur portant de la farine. L’accueil des hommes d'armes derrière les remparts de la cité est des plus agréables : « Les voilà les ânes de Meung ! » Ce à quoi les insultés répondirent de fort belle manière :« À Meung, des ânes, il en passe, mais il n’en reste pas… »
Mais tout ceci est tombé dans l'oubli puisque la ville d'Orléans n'existe et ne se raconte qu'au travers de l’événement le plus important bien avant les premiers pas des humains sur la Lune. Nous sommes en 1429 et je ne vous ferai pas l'injure de vous préciser ce qui advint ici le 8 mai. Par contre il m'appartient de vous informer que fin avril eut lieu un phénomène naturel qui ne fut pas sans conséquence.
Un formidable ban d'aloses vint se jeter dans les filets d'une population affamée puisque assiégée alors que dans le même temps une bergère, mue par le feu sacré, apportait du ravitaillement. Le poisson avait pour nom vernaculaire « La pucelle » ce qui laissa des traces durables dans cette histoire. L'alose, durant très longtemps fut au menu du banquet offert aux humbles par monseigneur l'évêque à l'occasion des célébrations de cette page majeure de l'Histoire de France.
Le castor réclame lui aussi sa place dans cette ménagerie historique. Il y joua un rôle subalterne à maintes reprises se faisant tour à tour, la lubie d'un roi totalement toqué de sa fourrure, le fournisseur d'une substance pharmaceutique miraculeuse venue du saule, de la viande maigre selon une interprétation très personnelle de la zoologie de nos chers moines. Il est de plus à l'origine de l'industrie de l'osier en restant sans cesse sur les dents.
Mercredi 17 août 19 h
Paillote d'Orléans
Pour faire le tour de la question sans se mordre l'aqueux