Le PS a-t-il vraiment l’intention et le désir de conquérir la présidence de la République ? Par les temps qui courent, ne vaut-il pas mieux laisser à d’autres une tâche aussi difficile que de sortir le pays de la crise et tenter de le redresser. Et même, pour pousser le raisonnement, ne serait-ce pas condamner à terme, autant le FN que l’actuel pouvoir que de favoriser l’élection du candidat de l’un aussi bien que de l’autre de ces deux camps ?
D’autant plus qu’au confort d’une opposition ancrée dans l’irresponsabilité s’ajouterait un avantage considérable : un parti purgé et rajeuni (ce qui ne peut se faire instantanément ni sans douleurs) ferait assez bien dans un décor comme celui qui nous attend au terme du prochain quinquennat, eu égard à une conjoncture plus sombre que jamais et aux réformes restant à faire.
Savants calculs dont le cynisme n’a rien de dérangeant d’un point de vue strictement politicien. D’autant plus que leurs auteurs, dont l’un au moins est suffisamment jeune aujourd’hui pour être menacé de gifles, le seront alors encore assez pour remplacer des éléphants indéboulonnables.
L’admettre et l’expliquer d’une manière ou d’une autre serait engager les électeurs les moins sectaires à faire preuve d’un civisme s’éloignant d’une antisarkozisme primaire qui fait le jeu du pire.