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En réponse à :


Christian Labrune Christian Labrune 12 mars 2012 12:49

@rahsan
Maintenant, puisque vous aimez argumenter, essayez donc de déplacer un peu l’angle d’attaque du problème. Pour la quatrième fois, je demanderai - et vous ne me répondrez probablement pas plus que les autres, ce serait trop difficile - : faudrait-il juger quelqu’un qui se suspendrait aux jambes d’un pendu qu’il a entièrement vu, de loin, se suicider, pour l’achever ?

Imaginez par ailleurs le dialogue suivant :

Moi - vous faites quoi, dans la vie ?
L’Autre - je suis terminateur, à l’hôtel Dieu.
Moi - C’est-à-dire ? Vous terminez quoi ? Je ne comprends pas très bien...
L’autre - Eh bien, c’est-à-dire que j’aide des gens qui sont en fin de vie et qui souffrent à passer plus vite de l’autre côté.
Moi - Donc, vous les tuez ?
L’Autre - Non, pas du tout !
Moi - Mais je suppose que lorsque vous arrivez dans la chambre avec vos instruments ils sont vivants et que lorsque vous sortez, ils ne le sont plus. C’est bien cela ?
L’Autre - Non, quand j’entre, ils sont déjà comme s’ils étaient morts. Si vous voyiez le spectacle ! C’est horrible, ils ont du mal à respirer, ils râlent, ils ne contrôlent même plus leurs sphincters ; quelquefois, et ils sont même, souvent, à moitié délirants. Vous n’allez quand même pas me dire que vous aimeriez continuer à vivre dans ces conditions.
Moi - Je retiens seulement (tout le reste est subjectif et affaire de littérature) que vous les tuez. Et il y a longtemps que vous faites ce métier.
L’Autre - Ca fait déjà deux ans.
Moi - Et vous en refroidissez beaucoup ?
L’Autre - Trois ou quatre par jour à l’Hôtel Dieu, mais je suis appelé souvent dans d’autres hôpitaux, il y a de plus en plus de demandes.
Moi - Mais c’est un métier qui vous convient ? Vous êtes réellement motivé ?
L’Autre - Vous savez, trouver du travail, aujourd’hui !...
Moi - Ca ne vous empêche pas de dormir, quelquefois ? Vous avez dû déjà refroidir quelques centaines de vos semblables. Il n’y a jamais de plaintes des familles ? Je ne parle évidemment pas des bénéficiaires du traitement...
L’Autre - Oh, non : on n’opère que si les familles sont consentantes et le patient aussi.
Moi - bref, tout le monde y trouve son compte. Enfin, pour les morts, on ne sait pas trop...
L’Autre - Oui, on peut dire ça.

Inutile de préciser que je n’aurais aucune envie de serrer la main à quelqu’un qui ferait un pareil métier. La peine de mort a existé en France pendant des siècles, mais personne, même dans le petit peuple, même parmi les partisans de cette forme de justice, ne serait allé boire un coup au zinc avec l’Exécuteur des Hautes Oeuvre. Ceux-ci ont tous dû subir une sorte d’ostracisme qui se comprend très bien sans qu’il soit nécessaire d’expliciter.
Les partisans de l’euthanasie sont donc des gens qui, dans un pays qui a renoncé à la peine de mort, se proposent de recruter en grand nombre des crétins plus ou moins déséquilibrés pour qui l’idée de refroidir froidement des innocents, pourvu qu’on soit couvert par une autorité administrative quelconque, ne pose aucun problème de conscience. CQFD.


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