"Je dis tout ça alors que je suis non fumeur et que j’ai toujours la
haine des fumeurs«
Luc-Laurent Salvador
Dans »1984« , l’excellent roman d’Orwell, est instituée une »journée de la haine« durant laquelle on excite toute la population à détester une sorte d’anti-Big Brother. On pourrait se dire que c’est un roman, une fiction trop imaginative, mais non : on en est enfin arrivé là. Quand j’étais étudiant autour de 68, tout le monde fumait dans les salles de cours, à commencer par le prof, et personne n’y trouvait rien à redire. La peur du fumeur n’existait pas encore. On l’a artificiellement fabriquée et ça marche très bien, vous venez de nous le prouver.
Les mégots, ça n’est pas bien gros, et il suffit de deux pluies pour qu’il n’en reste rien, cela se transforme en engrais. Cela n’a rien de comparable aux emballages en plastique et aux canettes de bière que je vois traîner tous les jours sur les bords du canal Saint-Martin, à dix ou quinze mètres, souvent, d’une poubelle où il eût été facile de les déposer. Faut-il »haïr" pour autant les jeunes écervelés qui font cela ou couvrent les murs de ces graffiti qu’on voyait déjà sur des murs de Pompéi dégagés par les archéologues ?
C’est vraiment la guerre civile que vous voulez !