Ce que montre cette vidéo est inclus dans une problématique plus large dont on peut expliquer la plus grande part selon la mécanique suivante :
Dans toutes les cités du monde, il existe des groupes de gens qui, pour mille raisons, sont exclus, parfois de manière individuelle, parfois collective si quelque chose d’indélébile en eux les distinguent en minorité péjorée.
Ces exclus se regroupent très logiquement en bandes pour former un ersatz de contre pouvoir. Une fois ces bandes formées et remarquées pour leur dangerosité, elles sont rejointes par d’autres individus qui n’étaient pas forcément aussi exclus qu’eux, qui étaient sur la limite de l’être et qui trouvent plus facile de rejoindre ce contre pouvoir de rue que le grand pouvoir institutionnel.
Les cités comprennent donc toujours des bandes de loups impressionnants du point de vue local, comme par exemple dans la cour des Miracles. Dans tous les cas, ça leur est capital, ces bandes tiennent à avoir l’air de bandes et ses éléments ont toujours quelque signe ou indice, ne serait-ce qu’un jargon, qui les singularise de l’institutionnel.
Une fois que chacun sait qu’il existe deux sortes de pouvoirs, l’institutionnel avec sa Police et le pouvoir des bandes qui peut suffire pour une économie locale ou de quartier, il se forme encore plus de bandes, alors rivales entre elles, tant cette manière de vivre attire de gens.
Ces bandes se voient évidemment lupines entre elles mais elles se disputent les coins de trottoirs.
Ces bandes très composites en leur ensemble, se distinguent entre elles par des critères physiques indélébiles ou des accoutrements (Blousons noirs, Hells..)
Bien qu’elles soient rivales, elles ont parfaitement conscience que leur phénomène de plus en plus massif déborde la Police du grand groupe.
Comme ces bandes profitent de leur pression globale, il peut arriver des circonstances où elles vont même se rassembler, au moins quelques minutes contre un grand déploiement policier.
A Mogadiscio, sur la côte de Somalie, tout le monde a basculé lupin.
Cette mécanique universelle qui a existé de tous temps forme de l’anti ’1984’
Orwell avait zappé ce phénomène
Une fois cet ensemble Cité + bandes formé, quiconque passe sur le territoire de loups est rançonné ou humilié.
Ce que subissent les femmes non lupines qui les traversent, des hommes non lupins qui les traversent le subissent aussi mais d’autres manières.
A part donc quelques cas comme Mogadiscio, les cités comprennent généralement des quartiers aux mains des bandes et des quartiers où elles sont moins présentes.
Arrive alors la question du promeneur non lupin qui est surpris de ne pas disposer partout où il veut aller, de la tranquillité institutionnelle.
Des retraités achètent un voilier, se lancent dans un tour du monde et sont tout surpris de rencontrer des pirates. Ce sont ceux qui ne sont pas tombés sur les pirates qui devraient être étonnés tant les systèmes institutionnels génèrent d’exclus.
Je ne connais pas assez Bruxelles pour en parler mais il me semble que toutes ces mécaniques et logiques existent à Paris comme à Mexico, Los Angeles ou Stockholm.
Un ou une non lupin peut se promener sans subir rançon ni humiliations dans certains quartiers et subir tous les outrages dans d’autres.
Chacun sait cette mécanique que je me casse le cul à expliciter.
Alors pourquoi les non-lupins et non-lupines passent-ils dans les quartiers aux mains des mille sortes de lupins ?
Et bien parfois parce qu’ils y sont obligés, parfois parce qu’ils n’ont pas fait gaffe, parfois parce qu’ils manquent de sagacité, parfois parce qu’ils refusent que se réduise leur espace institutionnel et parfois, très exceptionnellement, pour faire un reportage qui claque, pour faire du buzz.
(il serait difficile de s’habiller moins lupinement que Sofie)
Je n’entrerai pas dans la polémique de karchérisation. Elle serait bien trop complexe à discuter sur ce topic qui n’est pas fait pour.
A Marseille, il y a un parking souterrain aux mains d’une bande. Les institutionnels qui veulent ou doivent y garer leur voiture, acceptent de se faire rançonner comme ils l’acceptaient à l’époque où Vinci le gérait. Il n’y a aucune différence de principe mécanique entre ça et ce que montre Sofie.
Focaliser sur la question sexuelle comme dans cette vidéo c’est risquer de passer à côté d’un phénomène très universel qui n’est pas spécialement pire de nos jours qu’il y a 3000 ans.
Autant dire que la contravention dont il est question sera du PQ ordinaire pour les lupins et que nous ferions mieux de nous attendre à des flash attacks, à toutes sortes de rançonnage bien plus surprenant car pouvant survenir n’importe où sans avertissement ni signe aposématique.
Etant à bien comprendre alors que ceux qui participeront à ces flash rob ou attack seront parfois des gens situés à la frontière extrême des loups, il s’agira de gens quasiment institutionnels, il s’agira de gens qui aujourd’hui se plaignent de subir des harcèlements, il s’agira de nos enfants, de nos parents.
Croire que les frontières sont franches, fixées, définitives entre les policés et les loups, c’est croire au Père Noël
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