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easy easy 8 août 2012 11:45

Voilà une ample respiration intellectuelle.
Ample parce qu’elle semble non censurée mais aussi parce qu’elle profite de plusieurs espaces ainsi libérés, celui de la sensualité, celui de la moralité, celui de la verbalisation, celui du partage, celui de l’incitation...




Ca m’offre l’opportunité de faire une remarque.
Pendant un siècle, il y a eu des sortes d’expositions coloniales et disons des zoos humains. On les décrie actuellement.

Mais ce qui s’y était passé n’est à mes yeux pas négatif du tout, in fine.

Posons forfaitairement qu’avant le XIXème siècle, les principes endogamiques prévalaient partout sur la Planète. On ne sexait qu’entre semblables. Et cela en se fondant par exemple sur les conséquences de la malédiction de Cham. 

Pour autant, en toute endogamie bien pratiquée, tout n’était pas simple.
Les Romains vexaient leur épouse s’ils en jouissaient en copulant. Ils n’auraient jamais pu dire leur passion pour le cul de leur épouse sans se retrouver en Justice.
Même au sein de l’endogamie, il n’était pas possible de dire ce que vous venez de dire de n’importe qui.
D’un côté il n’aurait surtout pas fallu parler en de tels termes des fesses des épouses mais seulement des hétaïres et de l’autre il ne fallait pas non plus parler de celles des Noirs, Jaunes Rouges ou Verts

Dès que des pionniers Blancs ont vu les corps exotiques, ils ont été mis en grande difficulté morale.
Certains, très bien bridés par le tabou endogame, n’ont ressenti qu’une absence de sentiment. Pas de problème pour ceux là.
Mais d’autres, moins bien verrouillés, au Nomos plus déchaîné, ont été très troublés de voir monter en eux le désir. « Quoi, me voilà zoophile ? »

Il y a eu des explorateurs qui ont ressenti le désir exogame mais qui l’ont refoulé de manière consciente. Pour s’en convaincre, ils ont exprimé publiquement une mine dégoûtée et ils ont probablement été les plus enclins à se montrer insultants, dénigrants et cruels avec les exo
 
Les femmes de ces explorateurs étaient restées en Europe (déjà sous les Croisades) et elles se posaient la question « Mon chum peut-il désirer une exotique ? » . Je crois que les explorateurs, afin de convaincre leur femme qu’ils restaient fidèles, leurs écrivaient des lettres toutes remplies de marques de mépris pour les corps exotiques.
Bien des explorateurs ont utilisé le style scientifique (où un médecin est censé ne regarder un cul que pour les hémorroïdes qu’il renferme) pour affirmer leur insensibilité « Pfff. Les nègres ne savent même pas respirer correctement » c’était censé rassurer l’épouse et sa bonne société.


Puis, quand les femmes blanches ont commencé à voir les corps exotiques dans les zoos humains, elles ont pu juger d’elles-mêmes si le tabou endogame était efficace, naturel, solide, définitif ou pas. Ne serait-ce qu’en matant les hommes exotiques. Et elles ont forcément ressenti du désir. 
Il se sera donc passé un siècle pendant lequel Blancs et Blanches auront singé l’insensibilité à l’exotique afin de se rassurer mutuellement mais c’était un jeu de dupes que les Orientalistes jouaient à dénoncer en montrant que « Oui, le Blanc peut désirer l’Autre » .

Les colonisateurs ont donc fini, entre eux, sur place, par s’avouer exogames en baisant tout ce qui bougeait et en se tapant sur le dos en « Dis-donc, elle est mignonne ta congaï, tu me la passes ce soir que t’es de tour de garde ? »
Mais de générations en générations, tous les masques sont tombés et dès 1900, les Blancs ont imité les exotiques dans leur manières.

Oui le désir est très exogamique et il faut qu’il y ait un tabou donc un artifice social pour le réduire et le contenir à minima.

C’est donc grâce à la transition qu’ont représenté les zoos humains qu’aujourd’hui un Blanc peut dire son excitation devant un corps noir sans se voir conduire au bûcher.

Et dans l’autre sens ?
L’exotique a-t-il était attiré par le corps du Blanc ?

La réponse est complexe car par exemple en Afrique, il n’y avait pas de concept d’esthétique corporelle.
Alors que les Méditerranéens ont été très obsédés par la beauté du corps, depuis Babylone en passant par Persépolis, Alexandrie, Delphes, Rome, Florence et Versailles, d’autres comme les Mongols, les Japonais les Incas ou les Dogons n’avaient pas le sens de la canonisation des corps.
Les premiers Blancs qui ont bandé devant une négresse ont donc eu à dépasser les canons Blancs alors que les Massaïs et Mongols qui toisent les corps plutôt par leurs seules aptitudes physiques du genre « Elle a des jambes solides à la marche » n’ont pas eu ce problème 

Ca fait que le Blanc a examiné son regard sur l’Exotique surtout au travers d’un biais esthétique alors que l’Exotique a examiné son regard sur le Blanc au travers d’un biais de capacité physique. Et les exotiques découvriront, mais il leur faudra du temps pour le comprendre, qu’il y a une autre toise pour considérer le cas du Blanc, celui de la métis.


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