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easy easy 13 août 2012 16:45

Fondamentalement, le Rom (et associés) ne veut ni de la propriété foncière ni du travail selon notre acception.
Obligation de vocabulaire oblige, il dira volontiers qu’il travaille lorsqu’il récolte les raisins pour un exploitant mais ce mot ne veut pas dire la même chose que pour nous (qui considérons qu’un écrivain travaille, qu’un politicien travaille)

Le travail selon notre acception entend « régulier » et « au même endroit ». Notre travail est bancable. Les Roms refusent cette acception et ne veulent que romvailler. Ca peut être au moins aussi dur et pénible que le plus dur et pénible de nos métiers mais ils ne veulent pas de la marchandisation du travail, ils ne veulent pas se sentir machinés. Ils veulent savoir à qui ils ont affaire dans le travail. Ils ont une vision qui tient plus du lion que du termite.

Si les Etat européens ne prétendaient pas tout réglementer, ils n’auraient pas à se soucier que les nomades aient accès à des romvaux. Ce ne serait pas leurs oignons.
Or les états se mêlent de tout et prétendent encarter les Roms. Du coup, l’état se retrouve forcément responsable du romvail. L’Europe se retrouve interpelée sur le romvail et répond par le travail.
Chômage ou pas, crise ou pas, ça n’a aucune chance d’aboutir.
Les Roms ne voudront jamais de notre travail.


Toujours parce qu’il prétend se mêler de tout, l’Etat impose aussi la scolarisation. Alors que les Roms ne veulent que la romanisation. Et l’Etat se retrouve à devoir leur fournir des allocations. Les Roms, pas cons, veulent bien encaisser les allocations puisqu’elles sont dues par cet Etat qui veut tout régenter mais ils ne veulent rien céder sur leurs manières de voir la vie.


Ainsi que les Amérindiens, les Roms ne demandaient rien à l’Etat.
Ils sont ceux des Européens qui ont le moins exigé, le moins revendiqué.
Depuis des siècles ils se sont débrouillés dans des contextes étatiques sans jamais réclamer de droits dans ces états.
Ils n’en veulent pas des droits administratifs.
Ils n’en veulent pas car ils ont compris depuis des lustres que si un Etat accorde quelque chose, il s’accorde le droit de prendre cent fois plus quand il le veut.
Et en particulier la liberté.
Alors que les Roms, comme les Sioux, n’ont jamais conçu-voulu la prison

(Il faut signaler sur ce point que bien des civilisations ont eu la possibilité flagrante de pratiquer quelque chose, la prison, la roue, mais qu’ils l’ont refusée. Hélas, l’Histoire exhumée par les Occidentaux ne sait pas voir et dire ces refus. Et on peut mettre ce phénomène en parallèle avec le fait que nous n’avons toujours pas compris comment faisaient les Anciens pour déplacer des rochers énormes)

Les Roms n’ont jamais exigé davantage de droits (comme nous autres l’avons fait surtout depuis 1789). Mais de plus en plus coincés par les barbelés et clôtures, ils protestent de leurs restrictions de circulation-nomadisation. 

Si des Roms venaient, par exception, à manifester, ils le feraient comme Geronimo l’avait fait. Ce ne serait pas une manif pour avoir plus de revenus, plus de retraite ou plus de confort, mais une manif pour un retour en arrière. 
Ce sont les seuls Européens à ne réclamer que le retour à autrefois ou à défaut un statu quo.
 
Les Européens veulent bien comprendre que les Amérindiens soient malheureux de ne plus pouvoir vivre comme avant (sans retraite, sans école, sans hôpital, sans téléphone, sans pompiers, sans polystyrène ni surimi) mais ne veulent pas comprendre que leurs Roms vivent le même cauchemar.



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