@Paul ORIOL
L’ Allemagne de 1918 était vouée à la défaite. Même si les troupes alliées n’ont pas eu le temps d’entrer sur le sol allemand avant l’armistice, l’armée impériale ne pouvait plus gagner.
En 1914, les empires centraux ont un terrain défavorable : ils doivent lutter sur deux fronts et en plus l’Italie leur fait faux bond, les alliés ayant négocié une grande expansion territoriale en échange de sa neutralité ( sud-Tyrol, Trentin, la côte dalmate ).
Ils ont la chance de voir l’armée russe être bien plus faible que prévu, ce qui leur donne l’espoir de gagner mais uniquement si la guerre est courte : les empires centraux n’ont plus accès aux ressources de leurs colonies à cause de la Royal Navy qui bloque la flotte allemande et leurs ressources propres sont limitées, surtout en pétrole alors que l’armée se mécanise à grande vitesse.
Plus tard, Hitler se souviendra de la leçon et la première chose qu’il fera sera de sécuriser le pétrole roumain avant d’essayer de s’emparer du pétrole russe du Caucase. Son échec sur ce point signera sa fin.
En 1917, les allemands ont un nouvel espoir : les russes se retirent et ils vont pouvoir tout mettre sur un seul front. De plus, l’Allemagne annexe l’Ukraine mais ils n’auront pas le temps d’organiser de façon efficace le ravitaillement à cause du très faible nombre des voies de communications pour acheminer le charbon et le blé.
S’ils avaient battu les russes avec un an d’avance, l’empire allemand aurait gagné : les USA n’étaient pas encore en guerre et les armes modernes comme les chars Renault n’étaient pas encore au point.
Mais cela ne s’est pas passé ainsi : les USA entrent en guerre et en moins d’un an montent une armée de terre capable de tenir tête aux impériaux.
En 1918, la population allemande est victime de la famine malgré l’apport de l’ Ukraine : comment faire la récolte quand les paysans sont au front ? C’est la révolte et l’empire tombe.
La nouvelle république est chargée d’essayer de négocier, ce qui donne l’illusion du « coup de poignard dans le dos » alors que l’armée n’avait plus assez d’armes, de munition ou de carburant pour espérer quoi que ce soit.