@Massada
J’ai souvent fait remarquer sur ce site que les bonnes âmes « de gauche », apparemment soucieuses de la liberté des peuples, continuent à dénier à ceux qui furent autrefois colonisés la possibilité même d’être libres et d’être responsables de ce qui leur arrive comme de ce qu’ils entreprennent. Autrement dit, même s’il y a une cinquantaine d’années que la plupart des peuples ont acquis leur indépendance, l’idéologie du colonialisme perdure plus que jamais parmi ses contempteurs eux-mêmes : on continue à considérer qu’il n’y a que l’Occident qui puisse tirer les ficelles de l’histoire en Afrique et au Moyen-Orient. Ainsi, la cause des cruautés abjectes du Califat ratatiné, ce n’était évidemment pas les bourreaux décapiteurs de Raqqa et de Mossoul (ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient, les pauvres !), c’était l’Occident impérialiste.
Les peuples d’Extrême-Orient pourraient à bon droit se plaindre d’avoir souffert de l’expansion coloniale européenne au XIXe siècle. Les guerres de l’opium en Chine, les traités inégaux, le sac du Palais d’Eté, les canonnières du Commodore Perry devant les côtes du Japon, rien de tout cela n’aura été très drôle. Mais les Japonais comme les Chinois ne nous cassent pas les pieds avec des ressentiments imbéciles. Ils ont très tôt essayé de battre l’Occident sur son propre terrain, celui du développement et du commerce, celui des sciences et des techniques. C’était de bonne guerre, et on ne peut que se réjouir qu’ils aient parfaitement réussi.
Il n’y a que le monde musulman, dont le délire insane est d’imposer à la planète un retour au VIIe siècle (drôle d’avenir) qui - et c’est tout à fait contradictoire -, ne cesse de gémir d’une colonisation dont il n’aura jamais su tirer profit, pour s’enfoncer dans une violence chronique et suicidaire.
On a donc tort de parler d’Occident. De la côté Ouest des Etats-Unis au Japon en passant par l’Europe et Israël, c’est exactement la même civilisation, de plus en plus riche et complexe, où des traditions anciennes mais compatibles s’harmonisent dans un heureux syncrétisme.
En face de ça, il y a l’islam, les derniers damnés de la terre pour nos islamo-gauchistes, lesquels sont en même temps des néo-colonialistes invétérés. En acceptant de prendre au sérieux les jérémiades islamiques, ils ne se rendent pas compte qu’ils enfoncent l’ensemble du monde musulman dans une pathologie de plus en plus incurable. On le voit bien avec le vieux conflit : si un Macron avait fait immédiatement transférer l’ambassade française à Jérusalem, et persuadé d’autres états européens de faire la même chose -c’était évidemment possible— cela aurait obligé les « Palestiniens », dans leur intérêt même, à avoir enfin les yeux en face des trous et à entrer dans le réel. C’est raté, et on préfère encore soutenir aujourd’hui l’islamo-nazisme des ayatollahs iraniens qui promettent à leur peuple et à nous-mêmes un merveilleux avenir.