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Christian Labrune 10 mars 2012 15:12
Christian Labrune

@rosemar
Je vous l’ai déjà expliqué : ce n’est pas tant de la souffrance de l’autre qu’on s’émeut que de la sienne propre. On se dit : SI J’ETAIS A SA PLACE, j’aimerais mieux mourir. Sauf qu’on n’est pas du tout à sa place : on va, on vient, on a déjeuné, on ira tout à l’heure fumer une cigarette dans le couloir, boire un café, etc. On ne pense pas qu’on risque de mourir ce soir ; on pense même que quand tout ça sera fini, on pourra recommencer - enfin ! - à vivre normalement. 
Ce que vous êtes en train de décrire, c’est ce que les psychiatres appellent « meurtre par altruisme ». On se souvient du cas de Louis Althusser, lequel avait étranglé sa femme parce qu’il lui semblait qu’elle souffrait beaucoup trop. Mais le philosophe était mentalement très dérangé, et depuis fort longtemps. Maintenant que vous m’y faites penser, je commence à me demander s’il n’y aurait pas, de fait, quelque chose de complètement pathologique dans cette fascination si répandue pour l’euthanasie.



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