Le principe global consistant à offshorer les bénéfices est pratiqué depuis des lustres, en France aussi.
Ce principe se réalise selon différentes échelles
La plus grande consiste à vendre toute la production à perte à un « client » à l’étranger et c’est ce client (en réslité soi-même) qui fait, depuis l’étranger, une grosse marge en revendant la chose à prix normal à d’autres clients (et cela dans de meilleurs conditions fiscales que dans le pays originel)
Les avantages sont plus nombreux que ce seul aspect de défiscalisation
Car produire, par exemple en France, et ne pas faire de bénéfices, permet aussi de pleurer des subventions ou des aides et de dévaloriser les ouvriers qui produisent la chose
Là, je parle de produits matériels
Mais il y a aussi des biens immatériels qu’on peut vendre.
Tel est le cas des licences.
On peut monter une entreprise ici, ses ingénieurs découvrent des idées, ils déposent des brevets, le patron les cède pour des clopinettes à une entreprise installée ailleurs et c’est elle qui revend les droit à fort prix à d’autres encore
On peut aussi, quand on a une équipe ici qui trouve un truc intéressant, passer le tuyau à une autre équipe qu’on a installée ailleurs, c’est elle qui va déposer le brevet, c’est elle qui vendra la licence et c’est ici qu’on l’achètera à un prix dingue
La valeur native de ces sortes de biens immatériels étant impossible à chiffrer par un contrôleur du fisc, les patrons peuvent en jouer tranquillement
Et un patron peut également faire ce genre de chose à échelle plus modeste
Il peut produire des voitures pour la France, qu’il vend à prix normaux ici et décide d’en exporter vers le Balouchistan à 30% du prix catalogue. Là-bas, son homme de paille fera une grosse marge et lui rétrocèdera une partie au black
Le patron de Goupil (France) faisait l’inventaire lui-même
Les stocks déclarés étaient plus importants que la réalité
Les comptes étaient jolis mais il vidait son entreprise en envoyant des PC on n’a jamais su où
Il existe encore autre chose
Un patron fabrique, par exemple en Italie et sous licence, des cigarettes pour Camel.
RAS dans la journée. Mais la nuit venue, une équipe fait tourner encore les machines (avec des feuilles de tabac qui viennent d’Italie, comme d’hab) Cette production est chargée dans des camions et ça devient de la cigarette de contrebande
Tout patron d’usine qui produit des choses pour un client (Camel Tobaco ou Lacoste) peut produire plus en douce et s’en mettre plein les fouilles
Lacoste tente d’empêcher ces productions occultes en s’efforçant de contrôler le quantitatif des fournitures confiées (le nombre de boutons, le nombre de crocodiles, le métrage des fils) Mais ses sous traitants se connaissent et des fournitures de base circulent aussi au black
Beaucoup de contrefaçon est indétectable car produite sur les mêmes machines, avec les mêmes bons produits que de normale
Idem pour les extractions de matière première. Bien des pays confient les extractions à des entreprises étrangères contre un % sur ce qui est extrait mais il y a de temps en temps un train ou un super tanker qui quitte la zone d’extraction sans vignette
Tout ça c’est du banal des affaires
Ici, ils se sont fait pincer, c’est tout
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