Rien ne peut arrêter une idée
dont l’heure est venue, dit-on. C’est souvent faire l’apologie idéaliste du
comble de l’utopie. Sauf lorsque les circonstances économiques viennent cautionner
l’hypothétique espoir et qu’en l’occurrence il ne semble guère possible
d’afficher encore plus longtemps et davantage que les 60 milliards de cadavres d’animaux
aux dépends desquels nous vivons annuellement, soit 234.624.000 tonnes de
chair, d’entrailles et d’os, que les 1090 animaux tués chaque par seconde dans
le monde, lesquels requièrent deux-tiers des terres agricoles pour leur
alimentation. Cette débauche cruelle et exorbitante, propre d’une véritable
décadence alimentaire, implique les incommensurables et irréversibles dégâts collatéraux
planétaires que les spécialistes et les médias ne font qu’énoncer, sur le mode
ronronnant des prêches dans un désert. D’ici à 2050,
la consommation mondiale de viande va doubler. Jusqu’à quel point pourra-t-on
développer l’élevage intensif, si exigeant en céréales, en eau et en énergie, grand
vecteur de gaz à effet de serre et toujours sans le moindre égard pour la
souffrance d’animaux considérés comme de la viande sur pattes ?