Mes contes à dormir debout

par C’est Nabum
vendredi 18 avril 2025

 

Et tout le reste ...

 

Comme l'affirme avec verve et perfidie mon plus fidèle contempteur, mes contes sont pour l’essentiel à dormir debout, ce qui renvoie à la traditionnelle fonction de l'exercice que l'on offre aux enfants avant qu'ils ne s'endorment. Bien sûr, il est permis de préférer leur faire compter les moutons qui paissent en bord de Loire ou bien encore, ceux qui parsèment le ciel.

D'autre part, si mes histoires sont sans queue ni tête, c'est qu'elles n'ont nullement l'intention de vous prendre par un de ces deux endroits. Pour le premier élément, je me contente de m'adresser à leur esprit, denrée rare de nos jours surtout chez mon pourfendeur officiel ; il convient de le reconnaître. Quant au terme de cette expression, je le laisse aux véritables humoristes qui aiment à fréquenter le dessous de la ceinture avec une délectation qui me laisse pantois.

Si par ailleurs les récits sont bien souvent tirés par les cheveux, je fais en sorte de les dire sans zozoter pour ne pas en rajouter sur la dimension capillaire et j'évite surtout de les couper en quatre. Il se peut que cela défrise ceux qui au ciel lèvent les yeux pour se plaindre de mes narrations absconses. Je m'en excuse par avance.

Les fariboles sont destinées à caresser dans le sens du poil ceux qui aiment les sornettes, qui ont l'humeur badine sans pour autant considérer l'humain au-dessus de la condition animale. Au risque de leur donner des migraines, j'aime à rappeler que l’anthropomorphisme n’est pas fait pour les chiens, même dans la bonne ville d'Orléans. En tant que digne représentant de la noble espèce des ânes bâtés, je ne crois plus que le petit oiseau sort de l'obturateur.

Si je prends plus souvent qu'à mon tour les vessies pour des lanternes, je n'en fais pas tout un fromage. Ceux qui ont l'humeur bileuse n'ont qu'à passer leur chemin. L'aigreur de leurs critiques risque de faire tourner la chose et leur cailler le jabot. La raison n'a guère sa place dans la tradition orale et mes messages n'ont pas à être sages comme des images même si elles sont largement remaniées sur Photoshop.

Ainsi les gens qui veulent absolument garder les pieds sur terre en dépit des innombrables déjections canines, n'ont qu'à suivre le conseil de ce monsieur et feront en sorte de passer leur chemin. Les bords de Loire à ce titre sont hélas bien souvent minés. Même si l'on me glisse une muselière pour m'éviter de parler, il est fort probable que cela n'ait nul résultat sur l'effet escompté.

Qu’en cette occasion, je sois accompagné par un accordéoniste est certainement destiné à en remettre une couche sans pour autant me couper le sifflet. Pas n'est besoin de me remonter les bretelles pour me forcer à la jouer piano. J'entends continuer à vous souffler dans les bronches sans ménagement et sans fausse note.

Quoiqu'en dise ce merveilleux personnage, il n'est pas en son pouvoir de me faire taire. Tout juste je l'invite à venir aboyer lors de la séance pour constater par lui-même s'il est en mesure d’empêcher que la caravane passe. Il pourra ainsi couvrir mes propos et démontrera à tous l'exemplaire tolérance qui est la sienne. Il se peut néanmoins qu’il préfère user de la perfidie à distance et sous le manteau. Je ne peux lui en tenir rigueur.

Les bouffons ont toujours eu un rôle dans l'histoire pour rappeler aux monarques et têtes couronnées de toute nature, qu'ils ont besoin d'une voix discordante pour atteindre à plus de raison. Ce rôle de tout temps a connu ses lettres de noblesse et ses grands interprètes. Je n'ai pas le talent pour penser les égaler ni même être en mesure de remettre les points sur les « i » à celui qui aspire sans risque d'être détrôné au titre universel de Roi des Cons.

À mauvais entendeur, salut !


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