10 hommes à abattre dont Nicolas Sarkozy
par Allain Jules
mercredi 4 mars 2009
Quelque chose d’étrange. Une forte odeur de soufre, de doute aussi ; une forte odeur qui frise un montage, qui frise le ridicule ; une forte odeur qui justifiera le renforcement de l’arsenal liberticide, qui justifiera le renforcement des lois scélérates. La presse s’emballe depuis une vingtaine de jours, se donnant à cœur joie même. Explosion d’articles décrivant le danger, répertoriant tel des armuriers, les balles, les calibres, les munitions, qui, « 38mm », qui, « 9mm », qui, « balle non percutée » etc. Quelle chance pour le clown qui est derrière tout ça. Enfin, la publicité qu’on lui fait est inhabituelle en France. Auparavant, pour que la police fasse bien son travail, il était coutumier, de taire ces informations. Tout a changé. Ensemble donc, tout devient possible comme le dit un slogan.
Tout était parti de Béziers, dans un courrier adressé au député-maire UMP de la cité de l’Hérault, Raymond Coudrec. Menace de mort conjointe, associée avec Nicolas Sarkozy, président de la République, accompagnée d’une balle. Puis, le ou les zozos, profitant de la médiatisation, en ont profité pour accentuer leurs menaces de mort, toujours et essentiellement sur les édiles de la majorité UMP. Etrange. C’est vrai que depuis la nuit des temps, les élus, les artistes ou mêmes le simple quidam, pour une histoire de cul, d’argent ou même de terrain, peut être menacé mais ici, ça sent mauvais.
Bluff, arnaque, mensonge ? Subterfuge habile pour détourner l’opinion des vrais sujets ? Info de caniveau ? Demain, le mystère élucidé ne sera-t-il pas encore un coup attribué aux anarchistes de l’ultra gauche ? Un ami de Julien Coupat, le saboteur SNCF présumé, qui croupit en prison et dont la demande de remise en liberté sera examinée ce vendredi ? Les poseurs des pétards mouillés du Printemps Hausmann et/ou front révolutionnaire afghan ? Tout semble être cousu de fil blanc, improvisé. On dirait un épisode jouissif de la « croisière s’amuse ». Bientôt certainement, on nous parlera aussi de fortes flatulences malodorantes des uns et des autres. De la couleur rouge de leurs chaussettes ou de leurs cravates tissées à la main, au Vatican.
Avec la liste qui s’allonge désormais, de Raymond Coudrec à Nicolas Sarkozy, en passant par Rachida Dati, Christine Albanel, Michèle Alliot-Marie ou encore Jacques Blanc pour ne citer que ces derniers, l’heure est à la mobilisation policière. Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire qu’il a confié à la brigade criminelle, la direction interrégionale de la police judiciaire de Marseille, celle de Bordeaux aussi, travaillent désormais en étroite collaboration. Elles ont été co-saisies par mener une enquête commune, sous l’impulsion de la sous-direction de la lutte antiterroriste de la police judiciaire.
Aujourd’hui, c’est plutôt le scepticisme qui règne. Du déjà vu. Des enquêtes qui « avancent » mais dont on ne dévoile jamais la suite. Une entourloupe que ne renierait pas le gentleman cambrioleur Arsène Lupin, dans le rôle envié de manipulateur et de cambrioleur des opinions. Comme le disait l’homme de Smyrne, Edouard Balladur, s’adressant à ses partisans après son échec cuisant aux présidentielles de 1995 : « Je vous demande de vous arrêter ! ».
>>>Allain Jules