1000 Euros maxi ou Les Manœuvres de la Bête

par Pierre Mellifont
mardi 30 juin 2015

Le Journal Officiel vient d’annoncer l’incroyable limitation des paiements en espèces au ridicule plafond de 1000 Euros : Comment ne pas en conclure que saint Jean l’évangéliste, auteur de l’Apocalypse, fut, lui, un authentique prophète ?

La Révélation de Jésus-Christ donnée en extase à saint Jean l’évangéliste dans l’île de Patmos vers l’an 95, universellement connue sous le nom « Apocalypse », est censée dire à l’apôtre, devenu prophète en la circonstance, « ce qui doit arriver par la suite » (1 :19). Chacun est plus ou moins conscient que ce redoutable petit livre relate, de façon tantôt symbolique, tantôt explicite, l’avenir de l’homme jusqu’à la fin des temps, c'est-à-dire le Jugement Dernier.

A ce titre, le chapitre 13 contient un passage très célèbre, puisqu’il se termine par la définition du chiffre de la Bête : « 666 » ! Il est intéressant de voir que ce chiffre est lié à l’argent, soumis à la volonté de la « Bête », comme le montrent les versets 16 à 18 que voici :

16 « Par ses manœuvres, tous, petits et grands, riches ou pauvres, libres et esclaves, se feront marquer sur la main droite ou sur le front

17 « Et nul ne pourra rien acheter ni vendre s’il n’est marqué du nom de la Bête ou du chiffre de son nom ».

18 « C’est ici qu’il faut de l'intelligence : Que l’homme doué d’esprit calcule le chiffre de la Bête, car c’est un chiffre d’homme ; son chiffre, c’est 666 ».

 

Le verset 16 a dû sembler bien mystérieux à nos ancêtres, car il était inconcevable, de leur point de vue, que l’on marque les grands , les riches et les hommes libres comme des esclaves. En ce qui nous concerne, nous, hommes de 2015, il ne nous étonne nullement que ce marquage concerne nécessairement tout homme, car nous voyons clairement l’informatisation croissante du contrôle des individus, qui doivent se signer devant les systèmes électroniques, et ce quel que soit leur rang : carte de crédit, carte vitale, carte d’identité, puce RFID … Tout avance vers un contrôle absolu de l’individu par l’Etat, et la disparition de la monnaie fiduciaire sera le terme de ce chemin totalitaire : Le moindre achat, fût-ce une baguette de pain, doit pouvoir être retracé par l’Etat, au nom de la « lutte contre le blanchiment et le terrorisme ». A ce titre, on voit que le terrorisme induit par l’islam est un excellent serviteur de la « Bête », car il lui permet de justifier l’adoption de ce contrôle croissant des libertés indiividuelles.

Dans cette marche inexorable, puisque l’Apocalypse nous dit l’avenir, et que donc tout cela, hélas, doit fatalement arriver, nous venons de franchir une étape décisive : Le Journal Officiel vient de publier l’interditction, à partir de septembre prochain, d’effectuer tout règlement en espèces au-delà d’une somme de 1000 Euros ! Impossible, donc, d’acheter un bijou, un canapé ou un simple scooter, par exemple, sans être soupçonné d’être un malhonnête trafiquant ! Ainsi, c’est la possession même d’espèces qui devient un motif de suspicion. Il est bien évident que limiter l’usage des espèces à ce plafond dérisoire revient à rendre obligatoire la possession d’un compte en banque ! On comprend ainsi que l’Etat cherche clairement à mettre un terme à l’existence même des espèces, et il apparaît, avec ce plafond ridiculement bas, que cette disparition n’est plus très loin désormais.

Songeons qu’il y a cinquante ans à peine, seule la bourgeoisie disposait de comptes en banque : Les employés, les paysans, les ouvriers et les techniciens étaient payés en espèces et n’avaient pour tout compte qu’un livret de Caisse d’Epargne sur lequel ils déposaient ce qu’ils pouvaient mettre de côté pour payer leurs vacances ou des achats importants : Le moment venu, ils allaient retirer une « grosse somme » en espèces sur ledit livret afin de régler l’achat qu’ils avaient prévu de longue date, et pour lequel ils avaient épargné petit à petit. D’autres, méfiants à l’extrême, préféraient entasser l’argent sous un matelas plutôt que de le confier à un organisme financier.

Aujourd’hui, si ces épargnants méfiants sortent leurs économies de sous leur matelas pour aller effectuer un achat important, ils feront donc l’objet d’une enquête anti-blanchiment, puisqu’il leur faudra d’abord déposer leurs espèces à la banque avant de pouvoir réaliser l’achat désiré. Le banquier leur demandera alors, sur un ton inquisiteur, d’où vient cet argent, parce que la loi lui ordonne de le faire ! S’ils répondent « ce sont mes économies mises bout à bout pendant des années » le banquier ne les croira pas et avertira la brigade anti-blanchiment.

George Orwell, lui aussi , avait prédit cela dans son roman « 1984 », où ce que saint Jean appelle « La Bête » répondait au nom plus amical mais peut-être pas plus rassurant de « Big Brother »…

Certes, tout cela est inéluctable, mais nous pouvons cependant, si l’intelligence en nous se réveille, renvoyer à une génération future le funeste destin promis à l’humanité. Pour cela, il faudrait que la mesure qui vient d’être annoncée provoque un tollé qui contraigne le gouvernement à reculer. Mais il semble bien, hélas, que le temps soit venu pour ces choses, puisque la même annonce au Journal Officiel aurait occasionné, il y a seulement vingt ans, de mémorables émeutes, alors qu’elle est passée aujourd’hui dans une parfaite – et coupable ! - indifférence. Dans un silence assourdissant. Ce silence qu’avait pressenti non le prophète apostolique, mais le poète et chanteur Paul Simon, en 1965 :

« Fools, said I, you do not know silence, like a cancer, grows(…) But my words, like silent raindrops, fell and echoed in the wells of silence ».

 Traduisons pour les chanceux qui ne sont pas encore fait implanter dans le cerveau la langue de la Bête :

« Pauvres fous, dis-je, vous ne savez pas que le silence grandit comme un cancer ! (…) Mais mes paroles, comme de silencieuses gouttes de pluie, tombèrent en résonnant dans les puits du silence »

Chut ! On enchaîne !...

 

Pierrre Mellifont


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