1969 dans le rétroviseur

par coquecigrue
vendredi 9 août 2019

1969 ou La mémoire courte.

Pour avoir connu 1969, il faut avoir au moins 65 ans aujourd'hui. Voire 70 ans pour ceux qui avaient 20 ans, et devaient atteindre 21 ans pour devenir majeurs.

 

Le 1er octobre 1967, le ministre de l’Information, le gaulliste Georges Gorse, vient inaugurer en personne le premier programme en couleurs dans les studios de la jeune deuxième chaîne de l’Office de radiodiffusion télévision française (ORTF), qui n’existe que depuis trois ans. « Et voici la couleur, au jour fixé et à l’heure dite ! », lance-t-il aux téléspectateurs.

La couleur va progressivement s’imposer sur le petit écran. La troisième chaîne française sera diffusée en couleur dès sa création fin 1972. Mais il faudra attendre la fin des années 70 et le début des années 80 pour que la première chaîne (devenue TF1 en 1975) se convertisse à la couleur après la modernisation par étapes de son réseau d’émetteurs.

Nos parents et nos grands-parents avaient tous été endeuillés par les guerres successives, 39/45 (567600 morts français), 1954 : Indochine (20600 appelés du contingent), puis jusqu'en 1962 : Algérie = 23200 morts. 

Multi-dimensionnelle, davantage portée par les différences idéologiques et politiques entre les démocraties occidentales et les régimes communistes que par des ambitions territoriales. Elle a de fortes répercussions dans tous les domaines : économique, culturel, scientifique ou encore sportif et médiatique.

En 1961, Vostok 1 est le premier vol spatial habité de l'histoire spatiale et la première mission du programme Vostok. Le vaisseau soviétique Vostok 3KA – les vaisseaux spatiaux sont entièrement automatisés et les cosmonautes doivent essentiellement avoir un rôle d'observateur - est lancé le 12 avril 1961 depuis le cosmodrome de Baïkonour avec à son bord le cosmonaute Youri Gagarine( 1,58 m). Après avoir bouclé une orbite sans rencontrer de problème, le vaisseau effectua une rentrée mouvementée mais atterrit sans encombre dans la région de Saratov. Il a effectué une orbite, en 108 minutes (Périgée : 169 km- Apogée : 315 km).

Personne d'autre que les russes impliqués dans le programme spatial n'a assisté à l'événement, ni avant, ni pendant, ni après. L'exploit a seulement été mondialement médiatisé à posteriori... Les septuagénaires d'aujourd'hui avaient moins de 16 ans.

Vostok 1 traduisait la supériorité du programme spatial soviétique dirigé par Sergueï Korolev sur le programme américain. En réaction à ce succès exploité habilement par la propagande soviétique, le président John F. Kennedy lancera le programme Apollo destiné à poser un équipage sur la Lune. Située à 384 000 km...

Youri Gagarine a été victime d'un étrange accident d'avion militaire, en mars 68.

Il n'a pas pu être témoin de l'exploit lunaire accompli un an plus tard, auquel la planète entière, éblouie et sidérée, a assisté quasiment en direct ! Les images diffusées sur les téléviseurs étaient certes un peu floues, le son inaudible, mais assorties de commentaires emphatiques, dithyrambiques, fascinants. Instant magique, inoubliable ! 

https://www.sciencesetavenir.fr/espace/systeme-solaire/le-monde-a-suivi-en-direct-la-mission-apollo-11-vers-la-lune_134523

Plus rien ne nous surprenait. Nous venions de voir au cinéma "2001, L'odyssée de l'espace" en 1968. Kubrick conçut HAL 9000 sous l'aspect plutôt rassurant initialement d'un calculateur central tel qu'on en trouvait à l'époque dans les banques et les compagnies d'assurance, matérialisé visuellement par la présence des caméras à bord du Discovery, évoquant un œil rouge parfaitement circulaire, y ajoutant des moniteurs vidéo où scintillent des graphiques épurés ; surtout, il lui conféra la voix d'un acteur canadien de théâtre, Douglas Rain, prenant ainsi le contre-pied des clichés de la science-fiction, avec le risque que cela paraisse incongru en étant trop éloigné des représentations conventionnelles d'une intelligence artificielle. Or, à l'époque, où la synthèse vocale n'existait pas, le surgissement soudain de cette voix british d'un pupitre de contrôle de type IBM 360 était saisissant.

Ils ont donc atteint la lune, filmé les premier pas de l'homme (Neil Amstrong) avec un matériel rudimentaire, résistant aux radiations et aux températures extrêmes.

https://www.oezratty.net/wordpress/2009/les-camras-dappolo-11/

Cependant, les bandes vidéos originales, ainsi que les négatifs photographiques, n'auraient pas fait l'objet de soins particuliers, ni d'un stockage en lieu sûr, la NASA affirme les avoir "égarés". Jetés, réutilisés, vendus, même pas archivés comme des photos de famille ! Quelle désinvolture... !

https://www.numerama.com/sciences/437373-ouf-des-ingenieurs-ont-sauve-les-enregistrements-de-lequipage-dapollo-11.html

Les trois vaillants cosmonautes sont parvenus à franchir sans encombre la zone de radiation cosmique (Ceinture de Van Allen) :

 https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/univers-ceintures-van-allen-1000/)

qui entoure la terre, de 1300 km à 60 000 km au-dessus de la surface, considérée depuis comme infranchissable pour quelque être vivant que ce soit... Une semaine plus tard, ils sont rentrés sains et saufs.

La Station Spatiale Internationale – ISS – lancée en 1998, sur laquelle une soixantaine de cosmonautes de diverses nationalités se sont relayés en 20 ans, culmine à 420 km d'altitude. Aucun humain, depuis les missions Apollo de 1969 à 1972, ne s'est aventuré au-delà... Par manque de moyens pour financer ce projet pourtant devenu international, mondial, affirme-t-on.

A titre de comparaison, le coût des missions Apollo serait d'environ 25 milliards de $ pour les USA exclusivement, la récente guerre d'Irak a englouti à elle seule 3000 milliards.

La Lune, à environ 385 000 km, n'a jamais été revisitée, sauf par des engins automatisés : satellites, sondes, télescopes, etc. 

Le nouvel objectif, c'est Mars, dont la distance de la terre varie de 55,7 à 401,3 millions de kilomètres... (Sept satellites artificiels orbitent actuellement autour de Mars, dont cinq sont encore en fonctionnement, soit davantage d'engins que pour tout autre objet du Système solaire hormis la Terre.)

N'empêche.... !

On a marché sur la lune, on a fait l'aller-retour sans problèmes, on y a fait des films et des photos, on en a rapporté des fragments minéraux, etc.

Et on a perdu les documents originaux, ainsi que les moyens techniques permettant de renouveler la prouesse.

Étonnant, non ?


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