2017, Après Hollande, mission impossible pour Valls, Fillon, Macron, Mélenchon ou le Pen

par Bernard Dugué
vendredi 2 décembre 2016

Je ne ferai pas partie de ceux qui tirent sur l’ambulance en condamnant François Hollande dont il faut saluer la décision et le moment choisi pour l’annoncer, compatible avec le calendrier des primaires, ce qui permet à chacun de se déterminer avant la deadline des dépôts de candidature. Cela dit, le bilan du président est mauvais. J’ai la conviction que le choix de Hollande s’est peu à peu dessiné depuis des mois. L’épisode des conversations avec deux journalistes du monde représente le signe d’un mûrissement progressif ayant conduit à cette décision. Il n’est pas facile de se mettre dans la peau d’un individu qui a en charge le destin de dizaine de millions d’individus. La mission présidentielle était impossible pour Hollande et c’est sans doute ce qu’il faut retenir des confidences médiatiques, d’un « président qui ne devrait pas dire ça », abondamment commentées par les analystes et autres bavards du show politique joué sur les plateaux télévisés.

Hollande n’a pas pu réaliser une mission qui du reste n’était pas forcément la meilleure à accomplir. Il s’est sans doute entouré d’un certain nombre d’incompétents. Le reste est lié au contexte. La globalisation de l’économie ne permet pas de produire assez de croissance pour résorber le chômage et la dette ce qui limite forcément le champ de manœuvre de l’Etat providence. La situation explosive au Moyen-Orient s’est déplacée sur notre territoire avec les terribles attentats dont la résonance a été amplifiée par les médias. Sans oublier l’invasion des migrants. A cela s’ajoute un système bureaucratique et technocratique qu’il est presque impossible de démanteler, sans oublier la résistance des masses face au changement. Enfin, L’Europe est elle aussi malmenée par des crise sociales, politiques et financières.

La présidentielle de 2017 permettra d’élire un nouveau président qui pourrait être en théorie une présidente. En effet, rien dans les textes n’interdirait à Amanda Lear d’être élue si elle se présente et qu’elle a les 500 parrainages requis. Si la démocratie peut changer les gouvernants, elle ne peut pas changer la réalité du monde. Celui qui sera élu en 2017 n’aura pas de marge de manœuvre pour améliorer la situation d’une majorité de Français. Il risque de devenir impopulaire. Les citoyens sont mécontents que les promesses ne soient pas tenues. Mais si c’est le cas, c’est que les politiques n’ont pas les moyens de tenir les promesses. Mais sans les promesses, les politiques ne peuvent pas être élus. Imaginez un candidat dont le projet s’exprime en une phrase : je vais gouverner le pays pendant cinq mais d’attendez pas d’amélioration car le contexte ne le permet pas !

La fin de partie de Hollande aura fait remonter sa « popularité » à un niveau sans précédent. 82% des Français approuvent sa décision. Le président est maintenant soulagé. Son parcours à l’Elysée était devenu un calvaire. Plus généralement, la situation globale du monde explique cette instabilité politique qui s’est traduite par le Brexit, la présidentielle en Autriche, les difficultés de Renzi, l’élection de Trump, la tendance dictatoriale de Erdogan et bien d’autres traits de cette crise historique que nul ne peut maîtriser ni comprendre. A moins d’inventer une nouvelle philosophie.

La fin de l’Histoire ne ressemble ni à un choc de civilisation ni à la démocratie sur la planète. L’Histoire continue mais elle se fait dans les conditions actuelles sans progrès. C’est pour cette raison que la gauche est démunie et même sur une pente d’effacement car le progressisme n’est pas plus applicable que le communisme en 1990. Il manque une idéologie et une pragmatique permettant de concevoir et réaliser le Progrès. Après la fin du communisme nous risquons d’assister à la fin du socialisme. La situation est néanmoins préoccupante avec un risque de guerre civile globalisée. Ce qui explique le goût de nos concitoyens pour s’investir dans la défense civile ou le secourisme.


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