4 ans sans nouvelle de la petite Denise Pipitone
par Association Rita
lundi 1er septembre 2008


Nous sommes le matin du 1er septembre 2004 en Sicile, à Mazara del Vallo exactement. Les vacances prennent doucement fin sous la chaleur du soleil sicilien et Denise, âgée de 3 ans ½, joue dehors avec ses cousins, alors que sa maman, Piera suit une formation professionnelle, laissant la fillette à la garde de sa grand-mère.
En fin de matinée, la « Nonna » appelle les enfants pour manger. Les cousins accourent pendant que Denise les suit en marchant et continuant doucement ses jeux.
Mais Denise n’arrivera jamais à la table du déjeuner.
Elle vient d’être kidnappée.
Il est des anniversaires que nous voudrions ne jamais avoir à célébrer.
Il existe des jours maudits, dont la récurrence dans le calendrier ne fait que vous anéantir un peu plus à chaque fois.
Aujourd’hui, 1er septembre 2008, cela fait exactement 4 ans.
4 ans que Denise Pipitone, a disparu, enlevée juste devant chez elle à Mazara del Vallo, en Sicile.
4 longues années d’attentes angoissantes, d’espoirs déçus, de doutes, de nuits blanches, d’incompréhension, de pleurs, de colère, pour sa famille, pour sa maman.
4 années de cauchemar pour Piera, où son esprit ne put s’empêcher d’imaginer les pires horreurs dont l’être humain est capable, où le temps qui passe, seconde par seconde, fait fluctuer son cœur entre le désespoir, la crainte du pire, puis finalement, cet espoir, insensé diront certains, qui reprend le dessus et qui devient un devoir et sa seule raison de vivre, si elle veut échapper à la folie.
Piera a endossé cet espoir comme un manteau, s’est armée de courage et reprend sa lutte chaque jour pour que le visage et le nom de sa fille ne viennent pas allonger la liste des oubliés.
Elle a créé une association (Ass. Cerchiamo Denise Onlus) ; avec son avocat, elle a rédigé un projet de loi afin de proposer une réforme à la loi archaïque de protection des mineurs, en Italie : en effet, il y a un « vide juridique » concernant les enlèvements d’enfants non suivi de rançon. L’enlèvement n’est alors pas plus considéré que le vol d’une orange.
Elle fait également partie d’une association de médias italiens, à l’origine de la signature de la Charte de Trévise : « Les journalistes italiens de presse et de télévision se sont donné un code de conduite, la Charte de Trévise du 5 novembre 1990, qui les contraint à garder l’anonymat des enfants inculpés ou victimes de criminalité en s’abstenant de publier des éléments qui, même indirectement, pourraient permettre leur identification et la violation de la protection de l’enfant en tant que personne en cours de formation pouvant être très perturbée par la publicité dont elle fait l’objet, y compris en rapport avec des faits qui ne sont pas constitutifs d’infractions (suicides, questions relatives à l’adoption et au placement familial, enfin de détenus, etc.). En outre, dans les cas qui rendent nécessaires les données personnelles et les photographies (par exemple, les kidnappings ou les disparitions d’enfants), la Charte invite les journalistes à obtenir le consentement préalable des parents et du juge des tutelles. »
Mais chaque année depuis 2004, quand les vacances prennent doucement fin sous la chaleur du soleil sicilien, le cœur de Piera s’alourdit, et elle repense, comme souvent, au visage angélique de Denise, à son petit rire d’enfant, à leurs moments tendres. Elle essaye d’imaginer sa fille, aujourd’hui âgée de 7 ans ½ ; elle a dû beaucoup changer.
Et elle se demande, combien de temps encore…
Et elle prie pour pouvoir embrasser à nouveau son enfant, son bébé, sa toute petite.
Et elle pleure son horrible et insupportable absence.
Et elle revit avec angoisse et désarroi le jour où ce drame a commencé, le jour terrible de la disparition de Denise.
C’était le 1er septembre 2004… Il y a exactement 4 ans.
Pour en savoir plus sur Denise Pipitone, rendez-vous sur :
www.associationrita.org
www.cerchiamodenise.it
www.cerchiamodenise.org
http://denisepipitone.skyrock.com
http://associationrita.mabulle.com