À ceux qui, de Paris, nous gouvernent dans l’héritage des Francs, merci de bien vouloir entendre l’Éduen que je suis
par Emile Mourey
mercredi 1er mai 2019
Ayant acheté en 1976 le château historique en ruines de Taisey, puis la tour antique qui domine la ville de Chalon-sur-Saône, après avoir reconstitué l'histoire très ancienne et glorieuse de ce site, je constate que le pouvoir parisien, ses ministres, ses archéologues et ses historiens ne veulent toujours pas reconnaître le bien-fondé de mes découvertes concernant notre héritage gaulois.
Bibracte était la capitale des Éduens. Elle se trouvait à Mont-Saint-Vincent et non au mont Beuvray. Elle s'est appelée ensuite Augustodunum, donnant le nom à Autun dans ce que j'appelle une ciié double. Les rois francs se sont emparés de la position d'Augustodunum/Mont-Saint-Vincent en 534 et ils en ont chassé nos protecteurs burgondes (Grégoire de Tours, Hist. III, 11).
Nous, Éduens de Bourgogne, avons accueilli, à Chalon-sur-Saône, bien avant J.C., une forte immigration juive qui a influencè, voire supplanté, notre druidisme d'origine.
Celsus, grammairien de la secte d’Epicure, ayant objecté aux chrétiens que les druides avaient laissé plusieurs choses par écrit touchant leur religion qui avait beaucoup de rapport et de conformité avec celle des juifs, Origène le réfutant en son premier livre, soutient qu’il n’y a point apparence et qu’il ne croit pas qu’il y ait eu aucun écrit de la façon des druides (Eusèbe de Césarée, contre Celse)... Et pourtant, c'est bien ce que disent les fresques de Gourdon, au pied de Mont-Saint-Vincent/Bibracte. Ces fresques sont du Ier siècle avant notre ère, bien avant la parution des évangiles. On y voit un messie juif éduen nommé, non pas Jésus mais Cléopas, un Cléopas qui devait se faire reconnaître en faisant l'offrande des prépuces et des clitoris.
Quelques temps après, en l'an - 4, un Juif nommé Jacques récupère l'idée et prophétise dans le dit "Protévangile de Jacques" qu'un messie juif est né, en Palestine, dans un mouvement de résistance nazaréen, suite à la repression d'Hérode dans l'affaire de l'aigle d'or qu'évoque Flavius Josèphe. Il lui donne le nom de Jésus. C'est une très grave erreur d'avoir repoussé ce texte après les évangiles. Il les précédait.
30 ans après cette annonce prophétique, ce Jésus apparaît dans l'évangile de Jean. La mère de Cléopas, nommée Marie dans la fresque de Gourdon, est le symbole de la population juive ou judaisée éduenne de Bibracte. L'évangile de Jean l'invite à venir au pied de la croix de son Jésus nazaréen (Jean, 19, 25). Conformément à ce que dit la fresque ci-dessous, l'évangile de Marc la dit femme de Joseph (Marc, 15, 47). Dans l'évangile de Luc, c'est sur le chemin qui va de Damas à Emmaüs, que le Jésus nazaréen se révèle au Cléopas de la fresque par la fraction du pain (Luc, 24, 13-53). Emmaüs était probablement le lieu de garnison de la légion gauloise des Alouettes ; légion ou simple cohorte mobilisée par Bibracte pour renforcer le corps d'expédition romain en Palestine.
Revenons au livre de Jacques.
Origène parle d'un "livre de Jacques" (In Matthaeum, X, 17). Il faut comprendre qu'il s'agit, en réalité, d'un livre à deux volets. Le premier volet est un texte en clair : l'épître de Jacques. Après hésitation, les pères de l'Église l'ont daté après les évangiles. C'est une erreur ! Il les précédait. De même, le deuxième volet auquel on a donné le nom de "Protévangile de Jacques". C'est un texte codé annonçant "une bonne nouvelle", la naissance d'un sauveur, non pas le Cléopas de Gourdon mais un Jésus.
Dans cette épître d'avant les quatre évangiles canoniques, Jacques évoque un Jésus, Christ, qui est dans le ciel... un Jésus, Christ, qui s'y trouve de tout temps... Yahvé, oui, mais "Yahvé qui vient"... (et qui va peut-être venir ?).
Quelque 30 ans après, précédé d'un Jean, un Jésus arrive dans l'évangile de Jean, âgé d'environ 30 ans. Étonnant ?
Voyons maintenant comment cette prophétie, accomplie ou non, s'est inscrite dans l'iconographie de nos églises et cathédrales éduennes.
Nativité dans les fresques de Gourdion.
Nativité dans la cathédrale d'Autun. Constantin, nouveau sauveur espéré
Trônant sur le théâtre d'Autun, Bibracte s'interroge sur l'heureux évènement. La Vierge éduenne a de nouveau enfanté. Répétant le miracle divin, un enfant nous est né d'Hélène et du César qui nous gouverne . Son nom : Constantin, futur empereur... nouveau sauveur espéré de l'Empire ; c'est une histoire qui recommence.
Nativité dans la basilique de Vézelay. Julien, nouveau sauveur espéré.
Nativité dans la cathédrale de Lyon...
Quel est cet important personnage plongé jusqu'au cou, ou presque, dans le baptistère ?
Dans quelle histoire iconographique s'inscrit le Pancréator de la cathédrale Saint-Jean ?
Réponse : dans la vision du Dieu inconnu d'Ézéchiel représenté dans les fresques de l'église de Gourdon, ensuite dans les tympans sculptés d'Autun et de Vézelay.
Emile Mourey, 30 avril 2019, photos de l'auteur, de Wikipédia, et du texte publié sur internet de Nicolas Rebeyron intitulé "Spécialisation iconique et rhétorique de l'image dans la lecture du cycle de l'enfance de l'abside de la cathédrale de Lyon (XIIème siècle)"