À l’approche du Congrès de novembre, la droite s’impatiente

par laurentgantner
samedi 8 septembre 2012

L'Ump se prend les pieds sur le tapis du sectarisme...

Depuis l'été, celle-ci n'a cessé de nous montrer qu'elle n'avait rien d'autre dans les valises qu'un cruchon de candidatures pour des successions à la candidature de leur représentant déchu au Printemps dernier ainsi qu'une carte postale non signée qui leur donne rendez-vous pour un Congrès de pantouflards au mois de novembre... Si le Parti Socialiste ne s'est jamais succédé à lui-même, il s'est tiraillé, parfois meurtri, souvent contredit mais ne s'est jamais retrouvé dans la situation d'un tel vide intellectuel comme en fait preuve la droite laissée à la défaite par un N. Sarkozy vraiment absent depuis... Il fait "conférence" pourtant... "Ils sont sectaires" lançait à la cantonade un J-F Copé à la fin du mois d'août comme pour nous rappeler que l'Ump l'avait été pendant cinq ans. Avec une Mme Pécresse assise à ses côtés, version salon de jardin ou terrasse d'un café, dodelinant de la tête en signe d'approbation, nous découvrions qu'un clan s'était formé à l'intérieur des "amis" de Nicolas, réunis eux, à Nice, pour visionner le plus stakhanoviste des courts-métrages construit à la gloire et pour l'honneur de leur Président de la république forcé de faire ses valises et de quitter l'Élysée pour faire place neuve à un PS "rénové"... Ils avaient l'air figé dans leur sourire durant tout l'été nos umpéistes comme si la chirurgie esthétique de la défaite marquait sur leurs rides l'éternel sourire de la victoire... N'empêche qu'ils ont de la tune au Parti Socialiste... Ils achètent le MEDEF début septembre... Samedi le 1er, ça y est, Finkielkraut passe dans l'opposition en célébrant l'émission de sa rentrée dans un "penser à droite" en hommage à l'auteur invité. Éternelle division entre "la" droite ou "les" droites... Est-ce pour mieux les réunir autour de leurs invariants ?...

 

Une droite transformatrice ?

Depuis qu'elle a tout perdue (Sénat - Élysée - Assemblée) l'Ump ne sait que dire et Mr Sarkozy se cache derrière les légataires testamentaires de sa politique qu'ils aimeraient nous resservir sous une autre tête d'affiche (Fillon ? Juppé ?) qui voudrait bien le remplacer si lui-même ne se représentait pas avec pour seul et unique argument l'excès de pouvoir acquis de haute lutte par le PS... N'en eurent-ils pas assez des pleins pouvoirs la droite ? À voir ce qu'elle en a fait, si Alain Badiou parlait de "cataclysme politique" c'est que du remue-méninge il y en eut derrière la défaite immédiate de la droite et l'obtention des pleins pouvoirs pour les Socialistes...

 

De quoi Sarkozy est-il le nom ?

- D'un lapin en chocolat

- Il fond au soleil…

- Se désagrège dans les pages de l'histoire…

- Et risque de resurgir dans le cataclysme politique qu'il a généré puisque c'est la seule et unique mission dont il fut capable !

 

Mme Pécresse proposait de changer de politique économique et sociale sur le plateau d'Yves Calvi (3 septembre) alors que pendant cinq ans on eut l'impression qu'on s'était carrément trompé de route. Mme Pariso, invitée de concert, faisant jouer la crainte en l'avenir tente par tous les vents de rassembler autour d'elle les partisans de la méfiance qui n'en veulent pas de l'avenir socialiste... À tous ensuite de marteler en chorus qu'ils combattent le sectarisme... Répondre à plus de justice sociale par du sectarisme relève de l'égoïsme pourrait-on penser mais puisque d'avance ils considèrent que l'état des comptes ne le permet pas... En faire de même à l'idée échelonnée de l'impôt et des taxes et vanter que les décisions prisent par le gouvernement Ayrault ne font que bloquer l'emploi, ne peut que dénoter un sectarisme de droite à part entière puisqu'ainsi elle se présente comme s'étant toujours estimée en droit de se prétendre être plus compétente économiquement que la gauche, que l'économique domine le social, l'un ne pouvant pas passer devant l'autre.

 

L'autorité en trop plein ou pas assez à l'université d'été de l'Ump...

Si ils s'imaginent que les pleins pouvoirs des socialistes passeraient pour un excès d'autorité, ils se fourrent le doigt dans l'œil... Parce qu'inversement à ce qu'ils pourraient prétendre, la droite en a eu pendant un demi-siècle au moins de cet excès... Ce qu'elle en a fait, vers où elle souhaite désormais nous conduire, ne mène à rien si ce ne fut son incapacité à gouverner... Leur surréalisme économique nous a saccagé, aplati, parfois bouleversé mais ne nous a jamais convaincu... Presque anéanti, le Parti Socialisme est retourné aux affaires comme des coursiers avec pleins d'idées dans la tête, des ouvertures de coopération permanente avec le MEDEF programmées... La droite tape du pieds, s'impatiente, crie au scandale argumentant qu'ils ne font rien, sur-ajoutant que de toutes façons, ils ne peuvent rien faire... Tiens, mais de quelles rennes ces sordides affirmations découlent-elles des mains qui en tiennent le harnais ?... En attendant son congrès de novembre... Ils se provoquent entre juppéistes et copéeux, se passent des raffarinades ou villepinies peu rassembleuses ; tout en gardant probablement leur "chef" vaincu sous cape, bien au chaud, presque en demi-teinte ! Dictature, intégrisme, totalitarisme... Du moment qu'elle (Ump) ne commet pas d'imprudence vers son extrême ou qu'elle ne la fasse travailler dans le dos du gouvernement sur des sujets internationaux et des questions plus intérieures...


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