A MM. Hollande et Fabius : 12 points contre le permis de tuer en Syrie

par bluerider
lundi 2 septembre 2013

Sacrés "Tontons Flingueurs" (s'il est possible d'en rire...) source photo : France Soir

 

1/ Frappes ? Les américains n’en veulent pas :

19 au 23 août 2013 sondage Reuters-Ipsos : seuls 9% des américains sont absolument pour une intervention en Syrie, et 60% sont absolument contre sans conditions.

17 juin 2013 sondage Pew Research : 70% des américains sont contre toute intervention.

31 août 2013 140 membres du Congrès ont co-signé une lettre bipartisane (donc susceptible de correspondre à une fronde bien plus forte encore) qui demandait à Obama le vote du Congrès… qu’ils viennent d’obtenir ! (« allô, non mais allôôôô ? »)

 

2/ Frappes ? L’OTAN n’en veut pas :

A commencer par les militaires américains ! Ils doutent depuis le début de l’utilité d’une guerre ou d’une frappe sur la Syrie. C’est le Washington Post qui le dit, pas un blog accusé de conspirationnisme.

Le Général Wesley Clark (retraité), qui compare au Kosovo avec prudence (lire aussi infra), a toujours mis en garde le Pentagone et l’Administration US des conséquences de cette internationalisation de la guerre. Rappelez-vous ses fameuses interviews de 2007 où il avait expliqué que le remodelage du Moyen Orient avait été planifié avant 2001.

Brezinsky, autre expert proche du Pentagone, ancien conseiller de Clinton, membre de la « Trilatérale », conseiller éminent d’Obama, auteur du « Grand Echiquier », ouvrage de géopolitique majeur, parle lui de « prise de conscience globale  » qui touche l’ensemble de la planète.

Enfin, quatre membres majeurs de l’OTAN se sont désolidarisés : Italie, Canada, Angleterre, Allemagne. Ils demandent eux aussi a minima des preuves validées par l’ONU quant aux auteurs des attaques au gaz toxique, avant toute initiative qui serait soumise au vote.

 

3/ Frappes ? Les français n’en veulent plus :

30 août 2013 sondage BVA pour itélé-CQFD-Aujourd’hui en France-Le Parisien : 64% des français sondés sont contre toute intervention française.

29 août sondage RMC : 91% des cyberauditeurs de RMC sont contre toute intervention française

29 août 2013 sondage IFOP pour Le Figaro : 59% des français sondés sont contre toute intervention française.

26 août 2013 sondage Le Figaro : 79,55% des cyberlecteurs du Figaro sont contre toute intervention française.

21 août 2013 sondage RMC : 83% des cyberauditeurs de RMC sont contre toute intervention française.

16 août 2013 sondage Le Figaro : 70,55% des cyberlecteurs du Figaro sont contre toute intervention française.

12 août 2012 sondage IFOP SudOuest : 62% des français sondés sont contre toute intervention française (mais SudOuest titrait que 52% étaient favorables à une intervention de l’ONU ce qui est vague)..

6 au 8 août 2012 sondage IFOP ATLANTCO : 58% des français sondés sont contre toute intervention française (mais le journal titrait sur 52% de français favorables à une intervention de l’ONU… ce qui est vague…)

Etc…

Nous voyons donc bien que chaque jour qui passe, le peuple français se radicalise contre toute frappe française en soutien à l’insurrection armée syrienne. Le temps joue donc pour la paix négociée, à moins d’un « coup de bonneteau » de la diplomatie et des services secrets de l’OTAN qui renverseraient « façon 11-Septembre » les opinions occidentales. Mais là aussi… cette comparaison ne doit pas nous faire oublier le « Mouvement International pour la Vérité sur le 11-Septembre » qui n’a pas dit son dernier mot.

Edward Millibrand, chef de file des socialistes anglais. source photo : Guardian

 

4/ Frappes ? Beaucoup de socialistes n’en veulent pas :

Dois-je vous rappeler la position des socialistes d’Amérique Latine ? Même pas. Je n’aurai pas cette outrecuidance. Que M . Chavez repose en paix.

Dois-je vous rappeler que jeudi dernier, M. Millibrand, socialiste anglais, a obtenu le refus à la chambre des communes du texte du gouvernement par 285 votes contre 272, où les socialistes ont joué un rôle clé. Selon Le Guardian, cela redonne même une stature d’homme d’Etat au chef de file socialiste ! (« allô, non mais allôôôô ? »)

Le 24ème Congrès de l’Internationale Socialiste s’était aussi prononcé il y a un an contre toute intervention étrangère (mais il déclare Assad désormais illégitime, ce qui montre une belle ignorance du terrain).

Dois-je vous rappeler enfin la position de la « vraie » (même si…) gauche française ? PC-PDG-FDG veulent que cette dérive impériale dangereuse pour la planète cesse immédiatement.

 

5/ Insurrection armée ? Les syriens n'en veulent plus :

Je reprends ici des chiffres fondamentaux, de sources anti-Bachar qui plus est, diffusés précédemment : 55% de la population syrienne était déjà contre l’insurrection rebelle dès décembre 2011 selon la Conférence de Doha qu’on ne peut accuser de « bacharisme ». Confirmé par le Guardian en janvier 2012. Et le 31 mai 2013 : Entre 70% et 90% de la population syrienne est désormais « pro-bachar » selon une enquête obtenue par le World Tribune auprès d’un employé de l’OTAN, et menée par recoupements de réseaux du type OSDH par un groupe de recherche qui a remis ses travaux à l’OTAN en 2013. Le World Tribune est un journal en ligne américain tout à fait « officiel », basé à Springfield, Virginie, dont les journalistes ont pignon sur rue et assument leurs informations au moins autant que Le Monde dont nous attendons toujours la publication in extenso des preuves de l’attaque au gaz de Jobar et le Ghouta près de Damas.

Journal France 2 le 1er septembre 2013 : manipulations de boites d'échantillons de l'ONU. La question suivante sera : QUI ?

 

6/ Gaz toxiques ? Beaucoup de suspicion pèse aussi contre les rebelles :

Certaines sources non recoupées mais largement documentées attribuent les attaques de la banlieue de Damas aux « rebelles », impossibles à distinguer les uns des autres alors que les vidéos de massacres confessionnels ou partisans inondent toujours YouTube, certaines même postées par vantardise macabre. D’autres les attribuent à une troisième force sous le commandement des « Etats Profonds » occidentaux, c'est-à-dire des réseaux secrets de type « Gladio » appuyés sur des agitateurs d’extrême droite, sous Commandement de l’OTAN depuis la seconde guerre mondiale, qui commencèrent par éradiquer le communisme de l’Italie et de l’Allemagne en manipulant le terrorisme d’extrême gauche, et dont les agissements doivent faire l’objet d’études exploratoires sur la période récente, depuis la Yougoslavie jusqu’à la Syrie. Canal+ avec son reportage sur la Libye « Les Guerres du Pétrole  » donne une bonne piste pour retrouver les héritiers modernes des forces de type « Gladio » en Europe, dont l’écho public est porté par les néo-conservateurs.

 

7/ Les « preuves » détenues à ce jour par les « alliés » sont secrètes et contestées voire oubliées les unes après les autres.

Un peu comme si une partie de poker menteur mondiale se jouait devant nos yeux. Nous aimerions que les preuves soient entièrement publiques, accessibles et non secrètes. A quoi sert internet dans des cas aussi sensibles que celui-là ? A entretenir les divisions par le doute et les accusations de complot, ou à établir la vérité en toute transparence ? Souvenirs… souvenirs… 

1/Avez-vous entendu parler depuis le printemps dernier, de la suite donnée aux enquêtes faites sur les massacres de Houla, Al Qbeir, Hamana, Treimsa, ? Exemple ici du professionnalisme anglais (parfois dangereux avec les rebelles) face au militantisme anti-Assad de la propagande française.

2/ Avez-vous entendu parler depuis juillet, des suites données à l’enquête soi-disant très sérieuse à Jobar et la Ghouta près de Damas, de Jean-Philippe Rémy et du photographe Laurent Van der Stockt du journal Le Monde, dont personne parmi les soutiens du gouvernement syrien régulier n’a pu consulter la moindre page, et qui fut réservée à un « happy few » au sein de l’OTAN ? Cette enquête a été immédiatement discréditée par le simple examen de son protocole.

3/ Nos médias ont-ils relayé l’enquête russe sur ce même massacre, dont la chaine de traçabilité juridique a été respectée et documentée, et dont les résultats sont disponibles pour tout demandeur impliqué dans le conflit ?

4/ Suite au massacre de La Ghouta du 21 août, La note des services français évoquée ce matin dans le JDD devra être présentée à l’Onu et recoupée avec d’autres services pour être jugée recevable par les citoyens occidentaux qui ne veulent plus se faire avoir. Pour l’instant, elle fait partie de la panoplie des fauteurs de guerre qui multiplient avec un acharnement aussi suspect que leur mutisme sur d’autres fronts (Bahreïn, Arabie Saoudite, Qatar), les tentatives de retourner l’opinion publique.

 

8/ La caution juridique d’une telle frappe est douteuse :

On nous parle d'une « solution juridique du type Kosovo » sans l'ONU... mais moins de la moitié de la planète reconnait le Kosovo ! Et demandez aux serbes ce qu’ils en pensent ! Depuis l’intervention funeste de l’OTAN, le Kosovo est devenu la plaque tournante de tous les trafics vers Schengen, et le cheval de Troie US de la logistique de la terreur et des routes de la drogue via Camp Bondsteel. Sans la KAFOR, le Kosovo explose, et nos dirigeants le savent très bien. Tous les Serbes considèrent le Kosovo comme historiquement serbe depuis le XIVème siècle. Tous les serbes de France parlent de leur « Verdun » serbe. Et pour 100% des serbes de Serbie et d’ailleurs, le Kosovo sera serbe, ou jamais ne sera. L'exemple est donc bien mal choisi, ou même trop parlant pour ne pas s’insurger là aussi. Ca suffit !

 

9/ La caution juridique de la position de Fabius-Hollande est douteuse aussi :

Après toutes les déclarations des partis (UMP, PC, PDG, FDG, MODEM, UPR, Debout la République), où en est la chambre d'écho des français ? Personne ne le sait. Est-ce là l’expression ultime du débat démocratique ? Donc votons.

Journal France 2 le 1er septembre 2013

 

Et ce n’est pas parce que la modification perfide de l’article 35 de notre constitution en 2008 donne 3 jours pour informer et 4 mois à l’Exécutif pour faire ce qu’il veut sans demander l’avis de la Chambre, qu’il est anticonstitutionnel de proposer à cette Chambre de se réunir pour voter. L’Exécutif est souverain, et même « davantage » depuis cette indépendance gagnée en 2008 ! Comme le dit Spiderman, le copain de Hollande : « A grands pouvoirs, grandes responsabilités ». La souveraineté s’exerce-t-elle à sens unique, ou bien apprend-t-on dans tous les bons IEP ou à Sciences Po qu’elle s’exerce de façon plus subtile ?

Allons même plus loin : M. Hollande, notre constitution donne 4 MOIS à notre Exécutif pour faire la guerre sans l’avis du Parlement… Or en reconnaissant très tôt la pseudo Coalition syrienne, vous avez-vous-même ipso facto donné presque 2 ANS au pseudo nouvel Executif syrien pour qu’il mène sa guerre, avec des appuis militaires bien plus conséquents dès le début, que ce que nos journalistes timides osent dévoiler. N’est-ce pas suffisant ? Cet Exécutif là n’est-il pas en situation de viol constitutionnel ? Ne doit-il pas consulter son assemblée ? Et comme il n’en a pas, je lui suggère de consulter celle qui continue de siéger à Damas, que tout le monde oublie. D’autant que les autres révolutions arabes n’ont pas eu besoin de tant d’aide, et d’autres encore attendent la nôtre comme au Bahrein ou en Arabie Saoudite, pour défaire leurs peuples du joug médiéval de leurs Emirs aux frasques innombrables chaque été sur les bords du lac Léman.

En résumé, pour beaucoup de français, il manque à notre Exécutif une vraie vision géopolitique vis à vis des peuples amis de la France. La Syrie est encore un membre éminent de la francophonie par atavisme historique et colonial dois-je le rappeler ? M. Hollande avait une opportunité de redresser l’image de la France dans la francophonie… il l’a ruinée à jamais. Et il manque à notre Exécutif une vision politique pure vis-à-vis de son propre peuple. Les cabales sans fin se sont substituées au redressement moral et au courage décisionnel de notre classe politique face à ses citoyens, face à l’hypertrophie de la finance, face à l’évasion fiscale 40 fois supérieure aux déficits sociaux, toutes choses tant attendues des français.

Journal France 2 le 1er septembre 2013 : La Russie a très peu besoin de s'exprimer ces derniers jours... les peuples occidentaux prennent eux mêmes leurs médias et leur morale en main.

 

10/ Face à Assad, personne n’est crédible depuis 2 ans :

1/ Les démissions se sont succédées à la tête de la coalition, qui n’est soutenue que par 11 pays sur les 197 recensés sur notre planète (je n’ai pas cherché au-delà). Dois-je encore les rappeler ? Et cette élite syrienne qui vit en exil sous les ors d'Istanbul aux frais de l'OTAN a-t-elle produit une seule feuille de route publique et détaillée de son processus de transition ? Sera-ce un gouvernement avec une représentation "laïque", suggérée par Eric Brunet le 29 août dernier sur RMC, ou bien simplement "civile", comme lui a répondu, après un trop long silence, Fahad Al-Masri, porte-parole du (accrochez-vous) "Commandement conjoint de l'Armée Syrienne Libre en France" ?

2/ Entre eux, les pays du Conseil de Coopération du Golfe ne s’entendent pas. Le sultanat d’Oman refuse même de s’ingérer en Syrie.

3/ Les saoudiens et les Qataris se sont battus entre eux pour mener la campagne de déstabilisation de ce pays. Eux non plus ne s’entendent pas !

4/ Parce que ce sont le Qatar et l’Arabie Saoudite qui s’en sont mêlés (sans doute in fine par lâcheté des pays de l’OTAN face à leurs opinions publiques), le virage confessionnel qu’a pris dès le départ cette pseudo révolution a débouché sur un massacre confessionnel alors que depuis les années Hafeez Al Assad, nos gouvernements relayés par nos télévisions occidentales ont toujours considéré sa gouvernance très dure comme « le prix à payer » de la stabilité… et c’était vrai pour une fois ! La répression du massacre islamiste de Hama en 82 le prouve… n’oubliez jamais que la répression féroce du gouvernement Hafeez a fait suite au massacre de 1000 civils égorgés en place publique par des frères musulmans dissidents qui avaient organisé des attentats pendant une année puis isolé et affamé la ville d’Hama comme les rebelles à Alep le font en ce moment.

5/ De la même façon aujourd’hui, les groupes jihadistes échappent à tout contrôle, et même ne s’entendent pas entre eux d’un territoire à un autre puisque ce sont la razzia, le viol, les rançons et l’appât du gain qui les guident, pas le salut du peuple syrien ou le respect des droits de l’homme. Des mercenaires apatrides de 83 pays différents, sans intérêt pour la Syrie, dominent l’insurrection. Dois-je ici mentionner à nouveau des sources ? Franchement !

6/ Cette situation de dégénérescence civile sur le terrain que l’armée syrienne parvient pourtant à faire refluer menace aujourd’hui d’importer des divisions et des tensions radicales sur le sol européen lui-même, tant nos peuples en ont marre des intrigues de nos gouvernements pour contrôler le pétrole et le gaz au Moyen Orient via l’importation sur son sol de la bulle de dette abyssale des pays du dollar et de l’euro. Il faut revenir à du commerce équitable, pas forcer ces pays à l’esclavagisme financier. Là aussi, ça suffit !

7/ Le monde arabe assiste effaré aux dissensions locales, régionales, et in fine occidentales dans lesquelles l’Amérique risque une fois de plus d’apparaitre comme le grand satan qu’Obama avait pourtant soi-disant démystifié lors de son discours du Caire suivi de son « Prix Nobel de la Paix ». L’Europe doit-elle cautionner cet hallali idéologique, financier, militaire, géopolitique, et surtout... humain ?

 

11/ Même certains journalistes occidentaux osent exprimer leurs raisons objectives de stopper cette escalade :

Voici 2 exemples parmi tant d’autres : Robert Fisk est clair . Pour lui Obama est devenu l’allié objectif d’AlQaïda à qui il va founir avions, missiles, frégates et renforts secrets pour servir ses intérêts. Thomas Vallière dans Marianne (si si) en appelle à la lucidité froide…

JF Copé. source photo : Journal SudOuest

 

12/ Les derniers développements sont pathétiques :

Obama déclarait vouloir agir seul quand la France déclarait suivre les USA. Maintenant Obama demande le vote du Congrès même si il rappelle ne pas être obligé de le faire par la Constitution afin « d’agir avec plus d’efficacité » (allô… non mais allôôôô...). 140 représentants au moins se sont ouvertement déclarés contre toute intervention, ce qui la compromet… Obama isole ainsi un peu plus la France dans son autisme gouvernemental. A cette heure et malgré de nombreux appels, nos députés ne sont toujours pas consultés. Pire… songez qu’il a fallu une vocifération du patelin Jean François Coppé (UMP favorable à la résolution 1973 de sinistre mémoire) qui a bravé la toute puissance territoriale du PS, pour que notre « Premier » ministre songe à inviter les responsables parlementaires de l’opposition pour leur expliquer la position française et –peut-être- leur transmettre la documentation qui fonde leur position diplomatique. Documentation dont les français sont privés depuis le début, et ce ne sont pas les divulgations de la DGSE sur des stock syriens que tout le monde connait qui y changeront grand chose. Songez que depuis les atermoiements sans fin des déclarations de M. Laurent Fabius, cette « navigation à vue ballottée entre les aboiements sanguinaires des néo-conservateurs français et les appels à la raison d’une classe politique très nombreuse mais comme souvent en ordre dispersé, a mené la France dans une impasse diplomatique qui cumule l’exploit de nous faire passer pour des caniches des USA en Occident, et des mercenaires sanguinaires au Moyen-Orient, pourtant l’un des derniers bastions de la francophonie si malmenée aussi depuis 2001.

Journal France 2 1er septembre 2013, Le peuple syrien veut vivre "normalement", et Malbrunot pourrait rappeler que toutes les composantes de l'Etat syrien sont opérationnelles dans les villes clés.

 

Conclusion : MM. Hollande et Fabius, revenez à la raison.

M. Le Ministre, Monsieur Le Président, mon Président, vous n’avez pas un peu l’impression d’être devenus autistes  ? Ces réseaux néo-conservateurs français occultent-ils désormais votre sagesse, comme celle des dirigeants UMP lors de l’affaire libyenne avant vous ? Qu’y a-t-il de dégradant à retrouver un cap réaliste, et à enfin suivre la tendance profonde de tous les peuples impliqués de près ou même de loin dans cette folie destructrice ? D’autant que ce ne serait pas le premier changement de cap. Loin de là. M. Fabius n’a pas arrêté depuis qu’il est en poste, de souffler aux français le chaud et le froid… pas le temps de multiplier les preuves ici… mais il y a de quoi ressasser une saga peu glorieuse. « Ca aussi, ça suffit ! »

1/ MM. Hollande-Fabius, proposez au Parlement de voter mercredi POUR ou CONTRE vos dernières déclarations, comme nos amis anglais et américains.

2/ Et si c’est du gaz, alors QUI a utilisé ce gaz ? 

Pas de réponse, pas d’intervention. Car personne sur terre ne se satisfera de savoir que du gaz a bien été utilisé. Aucun être rationnel sur cette terre ne se soumettra jamais plus au diktat des allégations bancales que nos gouvernements n’ont pas arrêté de nous assener depuis 2001 : Preuves de la culpabilité de ben Laden ? Preuves de l’existence de grottes sophistiquées à Tora Bora ? Preuves du massacre de Timisoara ? Preuves du massacre des bébés couveuses au Koweït ? Preuves de la présence de 200 chars devant Benghazi ? Preuves d’anthrax à l’ONU ? Preuves d’ADM en Irak ? Preuves par les dates de la mise en oeuvre de l’opération de frappes Harmattan contre la Libye en même temps que les exercices militaires Southern Mistral décidés bien avant… Le gaz est bien un enjeu mondial pour ce siècle, mais il ne s’agit pas du gaz dont vous voulez brandir des fioles à l’ONU. Nous avons compris. Cela suffit !

3/ Si le Parlement vote, et que son vote est négatif…

… et comme il le sera faute de preuves, parce trop de doutes entourent les actes des rebelles et des saoudiens, et parce que cette cause est multipartite, eh bien que la France relance les négociations avec le gouvernement syrien sur la base du retrait de l’armée et du désarmement unilatéral des forces insurgées qui doivent désormais reconnaitre au bout de 2 ans de souffrances du peuple syrien, qu’elles n’ont pas réussi à se substituer aux institutions solides de ce pays… Après retrait et désarmement unilatéral des forces insurgées mais objectivement perdantes, il faut revenir à la raison et poursuivre le processus de réconciliation et de transition supervisé par la Russie, la Chine, l’Iran et les pays alliés de la Syrie dans le cadre des élections légales de 2014 qu’Assad n’a jamais remises en cause. Il a même invité tout candidat de l’opposition à se présenter du moment qu’il respecte les institutions du pays. Le sang sur les mains ne peut constituer un obstacle, puisque les 2 parties l’ont versé, appuyées sur des légitimités contradictoires rendues caduques par toute procédure de réconciliation nationale comme La France l’a connu en 1945, en évitant les bavures sous supervision de l’ONU cette fois. Connaissez-vous une proposition plus démocratique que cela ? L’ONU, la vraie, celle des 193 pays membres, et non pas la clique des 5 du Conseil de Sécurité qu’il faut réformer, pourrait bien sûr superviser et contrôler le déroulement du vote de 2014 en prenant modèle sur l’Iran plutôt que sur les Etats-Unis et leur vote électronique, l’Afghanistan, l’Irak ou la Libye.


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