A propos du communisme

par Robert GIL
jeudi 4 avril 2013

Le communisme est un mode d’organisation sociale basée sur l’abolition de la propriété privée des moyens de production et d’échange au profit de la propriété collective. La transition entre le système capitaliste et la société communiste, sans classe et sans Etat, nécessite une phase transitoire de dictature du prolétariat. Cette alternative au capitalisme peut-être décrite comme « une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».

L’idéal de vie sociale en communauté est très ancien. A propos des origines du communisme, on peut mentionner l’organisation des premières communautés humaines ou des premiers monastères chrétiens ; Platon l’évoque aussi comme une utopie sociale dans « La République ». Les premières tentatives de construction d’une société de type communiste sont apparues aux Etats-Unis au cours du XIXe siècle, à travers l’installation de petits établissements agraires au sein d’une propriété collective, où le travail des champs était organisé collectivement, et qui se caractérisaient par une absence totale d’argent à l’intérieur de leurs frontières. Les kibboutz d’Israël constituent l’exemple le plus contemporain de ce genre d’expérience.

Empiriquement, le communisme n’est réalisable qu’à travers l’action immédiate et simultanée des populations majoritaires, ce qui présuppose le développement universel des forces de production et des relations internationales qui y sont rattachées. Le prolétariat ne peut ainsi exister qu’au sein de l’histoire mondiale ; comme le communisme, ses activités ne peuvent avoir qu’une existence « historico-mondiale ». 

Le prolétariat, en tant que seule classe sociale radicalement opposée à la propriété privée des moyens de production, et qui a potentiellement le pouvoir de paralyser et de renverser la société bourgeoise – avec le choix de la coopération collective et de la solidarité, qui constituent les forces motivantes pour la construction du communisme – conquiert le pouvoir politique (d’Etat). Il utilise ce pouvoir (« la dictature du prolétariat ») pour faire de plus en plus « d’invasions despotiques » dans les domaines de la propriété et de la production privée, en leur substituant une gestion collectivement et consciemment (de manière planifiée) organisée, de plus en plus tournée vers la satisfaction directe des besoins. Cela implique un dépérissement graduel de l’économie de marché.

La dictature du prolétariat, cependant, en tant qu’instrument de la majorité pour maîtriser une minorité, n’a pas besoin d’un lourd appareil de fonctionnaires à plein temps, et certainement pas d’un lourd appareil de répression. C’est un Etat « sui generis », un Etat qui parvient à se détacher de ses origines, qui commence par exemple, à transférer de plus en plus de fonctions de l’Etat traditionnel à des organes auto-administrés de citoyens, puis à la société dans sa totalité. Ce dépérissement de l’Etat s’accompagne d’un dépérissement significatif de la production de marchandises et d’argent, et d’un dépérissement général des classes sociales et des stratifications sociales, par exemple au travers de la disparition de la division de la société entre administrateurs et administrés, entre dirigeants et dirigés.

Le communisme remplace le travail par l’activité libre. Choisir d’assigner à l’Histoire ce but à long terme, bien différent du but actuel du progrès, qui est d’accumuler les aliénations et de détruire la planète, nécessite le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat. La période de transition vers le communisme, où subsistent le travail et l’État répressif, c’est le socialisme.

A la lumière de ces principes, il est clair que la société communiste n’existe nulle part au monde aujourd’hui. Peut-être y a t-il eu des embryons d’une telle organisation tout de suite après la révolution de 1917 en Russie, mais cela n’a pas duré et l’on peut même dire qu’en URSS le communisme n’existait pas !

Yvan YARIENADIR

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