À quoi sert un Dieu ? 

par P.-A. Teslier
jeudi 4 mars 2021

Einstein aurait pu poser cette question, mais le célèbre scientifique a préféré celle-ci : « Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois ?  ».

Question pourtant simple ! Mais, n’ayant jamais eu de réponse circonstanciée, Einstein conclut, en 1954, au crépuscule de sa vie : « Le mot Dieu n’est pour moi que l’expression et le produit de la faiblesse humaine… la Bible une collection de légendes vénérables, mais encore primitives. »

On peut comprend, dans ce que déclare le célèbre et incontesté savant, que Dieu, n’est qu’un simple mot. Mot quelque peu vide qui ne sous-tend rien, si ce n’est un concept vénérable… une abstraction primitive. Concept inventé de toute pièce, comme nous le savons tous et toutes.

Invention par ailleurs impossible à définir par celles et ceux qui en font la promotion, comme Einstein l’a remarqué à ses dépens.

Ma question peut donc se résumer : à quoi sert ou a servi l'invention d'un Dieu ?

À quoi pensaient les personnes (uniquement des mâles… dominants) qui ont inventé leur Dieu, pour en faire le point d’ancrage, le substrat de leur future religion ?

L’invention d’un Dieu n’est pas le fruit du hasard. Elle répond à un besoin de domination, porté par un ou plusieurs mâles, qu’on appelle « gourous », « prophètes » ou même, parfois « illuminés ». C’est le principe même, de base, de création d’une secte.

Comment ? D’abord, il suffit de réunir quelques personnes, souvent mal dans leur peau, qui prennent tel ou tel individu pour leur chef naturel. Individu ayant du charisme, qui sait séduire et convaincre, bien parler, dire ce que son auditoire veut attendre, répondre aux questions du tac au tac en levant les yeux vers le ciel, fédérer et surtout promettre l’impensable, l’inimaginable pour des mortels : une vie meilleure… après la mort. Le paradis !

Aux personnes moins endormies ou demeurées que d’autres, qui doutent de l’existence du Dieu dont parle leur gourou, leur prophète… la réponse de ce dernier est simple : « Qui, selon toi, à créer tout ce qui t’entoure ? » « Qui, selon toi, a créé l’être parfait que tu es ? » « Qui, selon toi, a créé une nature aussi harmonieuse, si ce n’est le Seigneur, celui qui te parle à travers moi ? ». Bref, chaque fois que la science reste muette, même temporairement, la réponse des gourous, des prophètes, des pasteurs, des curés, des imans, des rabbins… est la même, toute faite : c’est leur Dieu créateur.

Chaque religion a commencé par être une secte ! Son gourou, son prophète… a su séduire et peut-être faire quelques tours de passe qu’il a baptisés miracles divins. Puis, attirant de plus en plus de personnes, la secte a grandi, et est devenue religion locale, puis régionale, puis nationale, enfin religion d’État !

C’est comme cela que la « secte chrétienne des premiers jours » est devenue, grâce à un individu (gourou, prophète… ?) nommé Jésus, la religion de l’Empire romain. Empire alors décadent, et sur le déclin dès l’an 350 du calendrier julien.

En l’espèce, l’histoire, la vraie, raconte qu’il y a quelque 1 600 ans à peine, l’empereur romain Constantin 1er, adorateur comme ses prédécesseurs du Dieu Soleil (Sol Invictus), s’est converti au christianisme après qu’un message de Jésus, paraît-il, inscrit dans les nuages, lui aurait promis la victoire lors de bataille du Pont Milvius. La bataille fut gagnée, et Jésus devint alors le Dieu de l’Empire romain !

Puis, la secte de ce nouveau Dieu, Jésus, est devenue religion d’État, plus tard celle d’un grand nombre de pays occidentaux, car elle était portée par des individus autoproclamés représentants de Jésus (Dieu) sur la Terre. Ils étaient dénommés rois ou empereurs. Ces rois et empereurs étaient, jusqu’à récemment (à peine 200 ans), la voix de Jésus, érigé en Dieu, dans la quasi-totalité de l’Europe, soutenus par un clergé puissant et une philosophie tout imprégnée d’obscurantisme et, bien sûr, de conservatisme.

Voilà à quoi a servi l’invention de l’un des dieux le plus connu et prospère en Occident. Ce dieu a servi à établir nombre de pouvoirs théocratiques, amasser des fortunes colossales, entretenir une noblesse et un clergé aux ordres ayant quasiment le pouvoir de vie et de mort sur tout sujet d’un Royaume ou d’un Empire.

Cela, c’était avant le siècle des Lumières !

Le procédé a été le même pour tous les autres grands dieux, passés à la postérité depuis des temps immémoriaux : Aton, Zeus, Jupiter, Odin, Brahma, Yahvé… Allah et bien d’autres encore. D’abord secte autour d’un ou de plusieurs gourous, prophètes ou autres illuminés… puis in fine, religion d’État.

C’est à cela que sert ou a servi un Dieu, quel qu’il soit ou fut de par le monde !

Belle invention ! Invention pourtant porteuse d’aucun bienfait visible et vérifiable, à moins que quelque chose m’ait échappé ou échappé à l’histoire de l’Humanité. Invention incontestablement jalonnée d’un parcours mortifère depuis la fin de l’Antiquité.

 Quelque 100 millions d’êtres humains (dont plus de 80 millions dans le Nouveau Monde après sa découverte par très chrétien Christophe Colomb. Un véritable génocide !) trucidés au nom du Dieu chrétien : Jésus !

Si l’invention créatrice du dieu chrétien a été effroyablement criminogène par le passé, jamais le bilan des autres dieux ne sera aussi macabre, même celle d’Allah… aujourd’hui quelque peu sur la sellette !

 

Crédit photo : ici.


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