Abroger la loi Debré, c’est faire reculer le communautarisme !
par CHALOT
lundi 23 novembre 2015
La Fédération Nationale de la Libre Pensée organise le 5 décembre 2015 à Paris une manifestation laïque, à l’occasion du 110 ème anniversaire de cette loi de séparation des églises et de l’Etat du 9 décembre 1905.
Cette manifestation qui est appelée et soutenue par de nombreuses associations et organisations a un mot d’ordre central, c’est l’abrogation de la loi Debré…..
Certains trouvent que ce « thème » est déplacé et à côté de la plaque, face à la déferlante du communautarisme et, aujourd’hui, alors que le terrorisme frappe à nos portes.
La question mérite d’être posée.
La loi Debré c’est le premier texte de loi qui instaure le communautarisme et qui, même organise son financement par l’Etat.
Les fiches éditées par l’Enseignement catholique sont explicites :
« La tâche éducative est la mission que l’Église nous confie. Cette mission
se ressource et se réfère explicitement à l’Évangile et à l’enseignement de l’Église »
Si ces écoles sont contraintes de suivre les programmes, elles suivent l’évangile et l’idéologie religieuse.
Depuis l’adoption et la promulgation de la loi Debré du 31 décembre 1959, les établissements privés sont financés par les pouvoirs publics.
Dans de nombreux villages et villes : 842 en 2014, d’après les chiffres du Ministère de l’Education Nationale, les familles ne disposent que d’une seule « école », privée catholique, l’école laïque étant inexistante.
Dans de très nombreuses communes, alors que des demandes sont formulées et que le nombre d’enfants susceptibles d’être scolarisés le permet, des municipalités refusent l’ouverture d’une école publique.
Le code de l’éducation qui reprend la loi Goblet de 1886 précise pourtant que toute commune doit disposer au moins d’une école élémentaire publique.
Quel est l’intérêt de séparer les enfants ?
L’école publique n’est-elle pas l’espace où les enfants de toutes origines reçoivent une instruction laïque et apprennent à vivre ensemble.
Si cette loi Debré n’est pas abrogée, d’autres écoles confessionnelles vont être créées.
Pourquoi les musulmans n’auraient-ils pas eux aussi le droit d’avoir leurs écoles financées par l’Etat et les communes ?
Le développement de ces écoles, à côté d’écoles catholiques et d’établissements juifs risque de développer et d’institutionnaliser un peu plus le communautarisme.
N’oublions pas que ces établissements sont dotés d’un caractère propre.
Si les écoles privées catholiques se réfèrent à l’évangile, les écoles musulmanes pourront se référer au Coran.
On peut toujours évoquer ou parler du « vivre ensemble », si les enfants sont séparés dès l’enfance dans des écoles différentes, ils seront dans autant de moules les enfermant dans le particularisme et l’idéologie propre.
C’est une société fragmentée que l’on offre à nos enfants alors que la République, une et indivisible devrait permettre à ses enfants de se côtoyer, de se respecter et d’être nourris des mêmes valeurs.
La Loi Debré est un verrou de séparation et de communautarisme qu’il nous faut faire sauter.
Toutes et tous le 5 décembre 2015 pour l’abrogation de cette loi rétrograde !
Jean-François Chalot