Accord Nucléaire iranien, un partout la balle au centre !

par Christophe Bugeau
mardi 26 novembre 2013

L’accord obtenu entre les occidentaux et l’Iran, même s’il n’est que provisoire, ouvre la voie à un assouplissement et à un apaisement des relations qui pourrait être de bon augure. Encore faut-il que cette « suspension » des hostilités débouche sur un véritable accord de long terme. Ce qui sera sûrement plus difficile.

D’un côté, les iraniens ont fait montre de bonne volonté en acceptant de n’enrichir leur uranium qu’à un maximum de 5% (l’uranium nécessaire à une centrale nucléaire est enrichi à 4-5 %). Ils ont aussi accepté que l’uranium enrichi à 20 % (limite maximale pour qu’il soit considéré comme civil), soit placé sous contrôle. Ils ont de plus interrompu leur réacteur d’eau lourde qui permettrait de fabriquer du plutonium (qui a un usage strictement militaire).

Ce sont de nombreux indices de la volonté de Téhéran de « suspendre » son programme militaire et de renoncer provisoirement à obtenir l’arme nucléaire. Le changement apporté par le Président Rohani est incontestable en la matière et il est tout aussi certain que le guide suprême de la révolution (l’Ayatollah Khamenei) a accepté cette nouvelle stratégie de rapprochement avec l’occident.

Cela ne signifie pas que les israéliens s’inquiètent vraiment pour rien. Les inspections à venir permettront de voir l’avancement du programme nucléaire iranien (qui a toujours était qualifié de « civil » par ce pays). Mais le geste de bonne volonté de l’Iran prouve son souhait d’apaisement.

L’Iran renoncera-t-il pour autant, au long terme, à se doter de l’arme nucléaire ? Il est difficile de répondre à la question car cela dépendra essentiellement de l’évolution de la situation régionale.

Téhéran se veut une grande puissance régionale, or le Pakistan, l’Inde et Israël en sont possesseurs. Ceci est un fort encouragement à faire de même ! D’autant plus que les sanctions imposées à l’Inde et au Pakistan ont été assez légères. Ce qui a bloqué avec l’Iran, ce sont surtout les rodomontades d’Ahmadinejad qui menaçait directement Israël.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les élections ont été remportées par un modéré car Khamenei souhaitait en finir avec ces gesticulations stériles qui ne faisaient qu’aggraver les sanctions économiques qui pèsent sur le peuple iranien. 

Il reste à voir ce que vont mettre au jour les inspections sur place, mais même si celles-ci révèlent que le programme est plus avancé que prévu, rien n’empêche le démantèlement de certaines installations (ce qui a déjà eu lieu dans d’autres pays).

Ce qui ressort surtout de ces discussions, c’est une volonté nouvelle des deux camps d’avancer vers l’apaisement. L’embrasement de l’Irak et de la Syrie ne sont peut-être pas étrangers à ce changement de stratégie des occidentaux et de l’Iran. Ce pays souhaite fortement jouer un rôle de leader dans la région ce qui implique aussi de faire quelques concessions aux occidentaux pour gagner des points face aux pays du Golfe.  

 


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