Adieu, camarade Mélenchon

par Détroit
mercredi 23 juillet 2014

Dans une interview pour Hexagones.fr publiée le 22 juillet, le Líder Máximo de l'extrême gauche nous informe qu'il a enfin décidé de jeter l'éponge. Retour sur un naufrage.

Il y a un peu plus d'un an, Agoravox publiait mon article sur l’inénarrable Jean-Luc Mélenchon, titré « Jean-Luc Mélenchon invité de Touche pas à mon poste : Splendeur et misère d’un homme politique » que tout le monde pourra lire ou relire car il est toujours dans les bases de données de ce site. En quête d'audience, ce pauvre Mélenchon avait alors accepté l'invitation d'une émission de télé potache où on lui fit entre autres des blagues du genre :

Bref… Il était déjà tombé bien bas à l'époque. C'était un an après son demi-échec à l’élection présidentielle, son appel à voter sans condition pour Hollande (qui avait dit voiture-balai ?), et sa grotesque campagne de Hénin-Beaumont, croisade revancharde ridicule contre Marine Le Pen (qu'il a failli réussir à faire élire) aux législatives qui suivirent.

J'avais alors prédit la fin prochaine de cet étrange phénomène politique. Et bien c'est fait.

Achevé par la division du front de gauche aux élections municipales et le faible score aux élections Européennes, confronté à une hémorragie de militants et de cadres au parti de gauche, Mélenchon veut aujourd’hui se retirer du devant de la scène.

Que dit-il en gros dans l'interview accordé à Hexagones.fr ?

Qu'il est épuisé. C'est vrai qu'on le voyait plus trop depuis quelques temps. Qu'il veut laisser de nouvelles têtes émerger et le remplacer. Il reconnaît les échecs du FDG, accuse le PC d'en être responsable, et enfin explique que Marine Le Pen a du talent et un boulevard devant elle, car « Le volcan a éclaté, le cratère s’est ouvert du mauvais côté de la montagne  » mais que lui n'a plus le courage de lutter. Ca va pas faire plaisir à tous les gens qui pensaient que Jean-Luc était un infatigable combattant anti-fasciste. Il quitte la barricade au pire moment ! Ben Alors Jean-Luc ? No pasaran ou pas no pasaran ?

Est-il vraiment fatigué d'ailleurs, ou ses camardes lui ont-ils gentiment expliqué qu'il était temps de «  prendre du recul » ?

Pas trop tôt. Repose-toi bien Jean-Luc. Tu vas nous manquer quand même : Ta grandiloquence grotesque, tes numéros d'acteurs pitoyables, tes insultes bêtes et méchantes, tes larmes de crocodile dès que le FN prenait un point. Sans oublier tes déclarations d'amours aux maghrébins que tu préfères tellement aux Français (pas de bol, c'est eux qui votent). Quel spectacle c'était !

Enfin... Il faut se dire que c'était bien le temps que ça a duré, mais après tout, les blagues les meilleures sont les plus courtes...

Alors, maintenant que Jean-Luc est à la retraite, la grande question, c'est que va devenir l'extrême gauche ?

Hé bien, sûrement pas grand chose... Les écologistes se sont grillés par leur appétit démesuré pour les postes de ministre, le NPA fait parler de lui uniquement en participant à des manifs qui finissent en émeutes antisémites, le FDG sans Mélenchon pour faire de jolis discours c'est juste ce bon vieu PC et il va continuer d'agoniser lentement comme il le fait depuis 30 ans. Quoi d'autre ? Le clone d'Arlette Laguiller ? Bref, je ne vous fais pas un dessin, ils vont juste recommencer à se partager équitablement les quelques 10% incompressibles de gauchistes Français sur lesquels Mélenchon avait fait main basse un temps avant de se décrédibiliser. 3% pour toi, 2 % pour toi, 5% pour toi. Stérile...

L'extrême gauche Française est de toute façon incapable d'être audible sur le moindre sujet. Entre leur logorrhée idéologique du 19eme siècle (le patronat vous exploite, le patronat vous spolie), les contradictions entre leur anti-libéralisme et leur internationalisme, leur drague des musulmans et leurs délires LGBT (quelqu'un leur a dit que c'était difficilement compatible ?), leur anti-impérialisme de façade qui cache mal un ralliement atlantistes (Syrie, Libye), et j'en passe, qu'est-ce que le peuple Français peut bien y comprendre ?

Mélenchon a raison : le volcan s'est de toute façon déjà ouvert de l'autre coté. Le FN s'envole, il est arrivé premier aux dernières élections, tout le monde sait déjà que, sauf accident, il sera au deuxième tour des élections de 2017 et continuera inexorablement de progresser. Alors Jean-Luc s'est dit : Autant laissez tomber maintenant. Sage décision. En espérant qu'il ne change pas d'avis dans quelques temps.

Ce soir de 22 Juillet, il n'y a pas un seul mot à la télévision pour parler de la prise de recul de celui qui était pourtant le chef d'un grand mouvement politique Français. Entre Gaza, l'Ukraine et un accident de car, je me demande quand les médias vont se rendre compte que Jean-Luc est parti. Dans 6 mois peut-être...

Allez, salut l'artiste !

Bon débarras.

 

Signé : Un électeur de la « chauve-souris semi-démente »


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