Affaire Bourgi : Sarkozy également arrosé

par Peachy Carnehan
mardi 13 septembre 2011

Chirac, Villepin, Lepen... Robert Bourgi, créature élyséenne en service commandé, avait pour mission de désamorcer l'effet de la prochaine parution du livre de Pierre Péan pour sauver ce qui pouvait encore l'être chez son ami Sarkozy. C'est raté.

Robert Bourgi est un bavard à la mémoire sélective. Après avoir accusé Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'avoir été couverts de montagnes de fric par des chefs d'Etat africains, le très proche conseiller de Sarkozy pour l'Afrique a affirmé, lundi 12 septembre, que Jean-Marie Le Pen aurait également bénéficié des largesses d'Omar Gabon, le peu regretté dictateur du Gabon.

« Je le dis aujourd'hui, Jean-Marie Le Pen a été reçu par le président Bongo et le président Bongo a financé la campagne électorale de M. Jean-Marie Le Pen en 1988 », a affirmé Bourgi dans des entretiens accordés sur Canal+ et BFMTV tout en reconnaissant ne posséder... aucune preuve.


Robert Bourgi, créature de Sarkozy


Sûr de lui, Robert Bourgi avait déjà claironné dans le Journal du dimanche, que des fonds africains avaient « servi à financer la campagne présidentielle de Chirac en 2002 » avant d'ajouter sans rire que seul « Nicolas Sarkozy n'a jamais touché d'argent ». On image sans peine Sarkozy, universellement connu pour sa probité et son aversion pour l’argent, refusant les flots d'oseille que des émissaires mystérieux seraient venus déposer à ses pieds. L'Afrique et Bongo, ce n'est ni Neuilly, ni Liliane Bettencourt. Et sur le sujet nous sommes priés de croire Robert Bourgi sur parole, « homme libre et indépendant », remercié le 27 septembre 2007 des insignes de chevalier de la Légion d'honneur des mains de... Sarko en personne. (Vidéo)



Las, ce coup de théâtre politique vraisemblablement monté de toutes pièces par l'Elysée pour faire « exploser » la campagne présidentielle au profit du seul Sarkozy, soudainement devenu chevalier blanc de l'anti-corruption dans monde politique marqué par l'immoralité, a fait long feu. Il fallait s'y attendre dans cette guerre des droites RPR-UMP, le « président des Riches » est maintenant directement mis en cause. Jean-François Probst, un ancien collaborateur de Jacques Chirac a révélé lundi que si des « valises de billets circulaient entre des dirigeants africains et les pontes du RPR rien ne s’est arrêté avec Sarkozy, qui avait pourtant prôné la rupture ». Mieux, si l'on puis dire, Probst enfonce la couteau dans la plaie purulente du sarkozysme agonisant en accusant le locataire actuel de l'Elysée d'avoir reçu « un milliard de francs CFA » d'Omar Bongo. Soit largement de quoi satisfaire les besoins de la famille Sarkozy en Rolex pour plusieurs générations. Mais le meilleur est à venir.

 

Le « meilleur » est à venir pour Sarkozy


Dans le livre explosif de Pierre Péan intitulé « La République des Mallettes », qui sortira prochainement et dont le contenu sulfureux pourrait expliquer l'actuel déballage préventif de l'Elysée, un autre ancien conseiller de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse, va encore plus loin et accuse directement Robert Bourgi d'avoir directement arrosé Nicolas Sarkozy. Il déclare : « Dominique de Villepin est à terre après l'échec retentissant du CPE en avril 2006. Tout logiquement, Bourgi estime que désormais la route (de la présidentielle de 2007) est dégagée pour Sarkozy. Villepin est cuit... Et au lieu de distribuer une mallette à chacun, il n'en fait qu'une, plus grosse, et la dépose aux pieds du ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy ». Ambiance... ambiance... Et les détails à venir du livre de Pierre Péan ne manqueront pas de sel :

« Et le retour sur investissement a été immédiat après l'élection de Nicolas Sarkozy : Bongo a été un des tout premiers, sinon le premier chef d'Etat appelé par le nouveau président après son élection. Par ailleurs, le président gabonais Bongo obtint alors un prêt pour l'Etat gabonais de 40 millions que Jacques Chirac lui refusait ».

Bourgi, créature élyséenne en service commandé, n'a pas d'autre mission que de désamorcer l'effet de la prochaine parution du livre de Pierre Péan pour sauver ce qui peut encore l'être chez son ami Sarkozy. Et pour parvenir à ses fins, ou au moins pour atténuer les effets collatéraux de l'affaire, tous les moyens sont bons. C'est ce qui s'appelle la République irréprochable de Nicolas Sarkozy.

Allez, courage, plus que quelques mois à tenir avant d'en finir avec ce cauchemar.

 

Voir un extrait du discours de Nicolas Sarkozy remettant la Légion d'honneur à Robert Bourgi. 

Dans cet autre extrait du discours, Nicolas Sarkozy vantait la discrétion de R. Bourgi...


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