Affaire Cahuzac, volonté subite de transparence et surtout crise politique

par Christophe Bugeau
mercredi 10 avril 2013

Alors que notre président atteint un pic d’impopularité (27 % d’opinions favorables) au bout d’un an de mandat, alors que les opposants au mariage homosexuel ne le laissent pas souffler, voilà que survient une affaire de gros sous qui commence à devenir assez nauséabonde.

François Hollande contrôle-t-il encore la situation ?

On peut légitimement se poser la question. L’affaire Cahuzac interviendrait dans une période normale, elle serait fort gênante, mais l’accumulation actuelle devient délicate à gérer.

La dernière « Manif pour Tous » a été l’occasion d’élargir les revendications, notamment dans le champs économique (là où le bât blesse le plus), ce qui est vrai danger pour le parti au pouvoir. Un sujet sociétal comme le mariage homosexuel devait justement faire diversion et il semble que le boomerang puisse revenir à l’envoyeur.

Quant à l’affaire Cahuzac, elle semble de plus en plus explosive : il ne s’agirait plus de seulement 600 000 Euros qui pourraient éventuellement provenir d’activités légales de chirurgie et de conseils à des laboratoires pharmaceutiques, mais de 15 millions d’euros dont on peut légitimement s’interroger sur la provenance. Financement occulte des partis, ou « Bakchich » pour aider des entreprises à obtenir le droit de commercialiser leurs médicaments grâce à ses anciens appuis au ministère de la sante ?

Dans tous les cas, la situation s’envenime pour l’ensemble de la classe politique, d’où les récents cris d’orfraie à droite comme à gauche face au vilain menteur qui a juré la main sur le cœur en pleine assemblée nationale qu’il n’avait pas de compte à l’étranger (c’est pas bien de mentir, ça l’est encore moins de se faire prendre !)

Les réactions sont claires : loi sur la transparence du patrimoine des élus et publication rapide à titre individuel sur Internet du patrimoine de certains.

Car cela chauffe ! Et durement ! Il ne faudrait pas que les français à qui l’on demande des sacrifices croissants se mettent à penser que toute la classe politique est pourrie !

Mais ce qui pose le plus problème, c’est le fait que l’existence d’un compte en Suisse semble être connue depuis 2008, d’où le transfert de fonds vers Singapour en 2009. Si tel était le cas, cela signifierait que Nicolas Sarkozy pouvait être au courant et nommer malgré tout M. Cahuzac comme président de la commission des finances. Cela signifierait aussi que Hollande pouvait être au courant avant de le nommer ministre du budget !

Conclusion : cela sous-entend que notre classe politique considère cela comme des « peccadilles » lorsque cela touche l’un de ses membres. Cela démontre aussi le fossé qui se creuse de plus en plus entre les français et leurs représentants. Et cela n’est pas bon pour la stabilité du pays et pour sa démocratie.

Car ne l’oublions pas, ce ne sont pas les français qui votent mal lorsqu’ils votent pour des partis radicaux, ce sont leurs élus qui ne font pas ce pour quoi ils été désignés.Et oui, entre les "affaires", le chômage et le manque d'écoute du Peuple, nous risquons à un moment ou àun autre d'avoir de grosses surprises !


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