Affaire des tableaux : Laurent Fabius ne manque pas d’art !

par La Plume à Gratter
lundi 24 septembre 2012

Laurent Fabius ne se contente pas de ses rodomontades grotesques et indignes d’un Ministre des Affaires Etrangères lorsqu’il évoque les évènements dramatiques de Syrie. Il sait aussi, et beaucoup plus discrètement, se ménager des petits plaisirs personnels, de ces plaisirs innocents qui font tout le charme des fonctions de Ministre de la République dans la France d’aujourd’hui.

C’est ainsi, comme nous l’apprend le Canard Enchaîné du 19 septembre, qu’il a trouvé le moyen d’organiser dans les locaux de son ministère -et tout à côté de son bureau personnel- une exposition temporaire de toiles impressionnistes « empruntées » au Musée d’Orsay. Cette exposition quasi-privée se prolongera jusqu’au 31 décembre, permettant sans doute à ce grand amateur d’art de se changer les idées entre deux dossiers diplomatiques.

Le coût de ce caprice d’un ministre de la « présidence normale » est estimé à … 85 000 euros ! 40 000 euros pour la fabrication des cimaises, la rémunération de l’architecte-scénographe et la sécurité des neuf toiles exposées (dont un Boldini et plusieurs Renoir), 10.000 euros pour l’installation de l’exposition par une entreprise spécialisée, ou encore 5.000 euros pour le livret destiné aux éventuels visiteurs. Plus d’autres frais divers non détaillés par l’hebdomadaire satyrique.

Mais qu’on ne fasse pas de mauvais procès à notre cher ministre : il ne s’agit pas uniquement d’un pathétique petit plaisir solitaire, car ces toiles auront bien été accessibles au public… Durant les deux Journées Annuelles du Patrimoine organisées le week-end dernier ! Deux jours d’accès du public pour quatre mois de mise en place… La mesure est bonne !

A l’heure de cette crise économique et politique qui ne cesse de grandir, à celle de la récession qui s’installe, des licenciements qui s’accumulent, des restrictions budgétaires en tous genres et des nouveaux impôts qui s’annoncent, l’impérieuse nécessité de ce petit caprice fabiusien n’aura échappé à personne.

Comme un grand bourgeois -qu’il est d’ailleurs- qui continuerait à danser sur le pont du Titanic, l’ « homme de gauche » Laurent Fabius, nous joue aujourd’hui les Marie-Antoinette avec un aplomb qui laisse sans voix. Comme elle, il pourrait tout aussi bien nous dire : « le Peuple n’a pas de pain ? Qu’on lui donne de la brioche » ! Et fi de toutes vos mesquineries !

L’affaire des tableaux sera-t-elle dès lors son affaire du collier ? C’est fort peu probable. Il y a bien longtemps que nos dirigeants ne se soucient plus de rendre des comptes au bon peuple qui les a élus. Et d’ailleurs, qui dans les médias dominants, le leur réclame ? Il est beaucoup plus urgent et infiniment plus moral de demander -et obtenir- à Gallimard la tête d’un Richard Millet ! Mais on a sans doute les gouvernants qu’on mérite…

 ML – La Plume à Gratter


Lire l'article complet, et les commentaires