Affaire DSK : La théorie du complot

par Peachy Carnehan
dimanche 15 mai 2011

Après l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour « agression sexuelle, tentative de viol et séquestration », les conspirationnistes et autres sceptiques du web ont déjà envisagé les meilleurs scénarios. La théorie du complot a de beaux jours devant elle.

La campagne présidentielle de 2012 démarre sur des bases saines. Après avoir été accusé de rouler en Porsche et de porter de beaux costumes, Dominique Strauss-Kahn a été inculpé pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. Rien de moins.

Le camarade directeur du FMI a été arrêté à l’aéroport JFK de New York alors qu’il s’apprêtait à décoller pour Paris. « Il a été inculpé d'agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol, sur la personne d'une jeune femme de 32 ans dans une chambre d'hôtel à New York », a annoncé un porte-parole de la police de New York. Le « satyre » supposé est actuellement détenu dans un commissariat de Harlem et devait être déféré au parquet dans la journée de dimanche.

Un scénario frappant de crédibilité

A en croire la presse américaine les faits seraient implacables... Et surtout d'une crédibilité que ne renieraient pas Blake Edwards et Peter Sellers dans « la Panthère Rose ». Une femme de ménage, trompant la vigilance des gardes du corps du directeur du FMI, serait entrée par erreur et sans encombres dans sa chambre d'hôtel la pensant inoccupée. Sentant s'approcher la chair fraîche, DSK, tel le fauve, aurait alors surgi nu de sa douche et, la bave aux lèvres, ne pouvant contenir ses pulsions animales primaires à quelques heures d'une rencontre avec Angela Merkel, l'aurait agressé sexuellement en l'obligeant à mettre son zizi dans sa bouche. Dominique Strauss-Kahn, toujours à poil, le visage écarlate d'excitation, aurait alors étreint sa proie avec la rage d'un faune en rut puis sournoisement verrouillé la porte. Manque de chance, les hurlements de la victime et les bruits de la lutte n'auraient pas attiré l'attention des agents chargés de la protection du directeur du FMI.



L'aegipan, une fois satisfait, aurait alors quitté précipitamment l'hôtel Sofitel où il était descendu en abandonnant pêle-mêle son téléphone portable et ses effets personnels. On ignore si dans sa fuite supposée il courait tout nu dans les rues de New York en compagnie de ses conseillers et des ses gardes du corps, mais il a visiblement pu rejoindre sans difficultés l’aéroport JFK avant de se faire cueillir par les autorités portuaires américaines.

C'est un coup de Sarko !

Vraisemblance, crédibilité, tout se tient. A tel point que les conspirationnistes et autres sceptiques du web ont déjà envisagé les meilleurs scénarios. « DSK s’est fait piégé par une employée du seul hôtel Sofitel de New-York, propriété du groupe français Accor, dont les dirigeants sont soit des sarkozystes du premier cercle, soit des convives du Fouquet’s », nous dit Marc06 sur le forum d'un grand quotidien national. « C’est un coup de Sarko ! », déclarent des badauds interrogés dans les rues de Paris par France Info. « La CIA a fait le même coup à Julian Assange, le fondateur de Wikileaks », nous assure Jacques dans un commentaire posté sur le Figaro.fr.

Mieux encore, le doute gagne les politiques. La thèse d'un coup monté ourdi contre le patron du FMI a été évoqué dès les premières heures de l'affaire par une figure de droite, Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate. « Je pense que vraisemblablement on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu'il y est tombé », a déclaré, sûre d'elle, l'ancienne ministre.

Même son de cloche au centre avec côté de Dominique Paillé, rallié à Jean-Louis Borloo, qui évoque « une peau de banane » glissée sous les chaussures de DSK.

Le tweet magique de l'UMP

Mais la cerise sur le gâteau conspirationniste nous la devons à l'UMP elle-même. Le fait - surprenant - qu'un jeune militant du parti de Nicolas Sarkozy, Jonathan Pinet, ait été le premier, avant les médias américains et la police de New York, à annoncer l'interpellation sur Twitter en citant sans rire « un pote aux Etats-Unis », a renforcé les soupçons de manipulation.

Le Post.fr accuse ainsi le jeune Populaire de participer à « une opération minutieusement orchestrée par l'UMP ».

D'autres relèvent qu'un des premiers à avoir re-tweeté cette information n'est autre qu'Arnaud Dassier, rédacteur en chef du site Atlantico, déjà auteur de révélations sur la Porsche de fonction d'un conseiller de DSK. Kennedy avait sa « balle magique », DSK aura son tweet magique.

Dans cette histoire, la théorie du complot a de beaux jours devant elle.

(Mise à jour le 15/05/2011 à 22h30)


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