Affaire Halimi / Fofana : de l’instrumentalisation de la justice

par Bertrand Lemaire
jeudi 16 juillet 2009

L’appel du jugement, imposé par la "partie civile", est une absurdité politique.

L’Affaire du meurtre d’Ilan Halimi par le "Gang des Barbares" dirigé par Youssouf Fofana ne cesse pas d’être instrumentalisée.

Au départ, c’est une affaire criminelle ordinaire. Pour la majorité des accusés, le mobile uniquement crapuleux est évident. Une circonstance aggravante est cependant l’antisémitisme de Youssouf Fofana. Il s’agit là d’un sentiment personnel du condamné qui s’ajoute à l’horreur, aux actes de barbarie, une conviction primaire ("Les juifs sont riches et solidaires : ils paieront la rançon pour leur coreligionnaire enlevé"). Le mobile reste malgré tout crapuleux. Nul n’oserait prétendre que ce "barbare" visait un génocide des Juifs...

Le jugement récemment rendu a fait, avec justesse, la distinction entre les rôles de chaque accusé dans cette affaire horrible. Tous ne sont pas identiquement coupables. Tous ne sont pas antisémites.
Or la nouvelle Garde des Sceaux a, suite à un Conseil des Ministres, fait interjeter appel de ce jugement sous la pression de l’entourage de la partie civile et de la mère éplorée de la victime (donc facilement manipulable et, c’est humain, ne trouvant aucune peine satisfaisante, ayant probablement plus envie d’égorger elle-même les assassins de son fils que de s’en remettre à la justice).
Rappelons qu’une mineure a été condamnée à neuf ans de prison, ce qui est exceptionnel dans la dureté de la peine par rapport à ce qui lui est effectivement reproché. Donc nul ne peut dire que le tribunal a eu la main légère sur les peines.

Le point qui fait débat est la circonstance aggravante d’antisémitisme, qui n’a pas été retenue pour la majorité des accusés.

Bien entendu, cette affaire est instrumentalisée par toutes les parties. Maître Eolas fait ici une très bonne analyse et quelques rappels juridiques.

Notre Président (que mille Rolex ornent son poignet) a imposé à MAM cet appel absurde avant qu’elle ne prenne place dans un rôle qu’elle ne connait pas (des juges, ce ne sont ni des militaires ni des policiers) dans le cadre de son habituelle politique de glorification de la victime. 

Côté "partie civile", il faut plutôt voir là la main d’organisations sionistes qui, depuis des années, instrumentalisent toutes les violences à l’égard de Juifs pour convaincre le Bon Peuple de la montée de l’antisémitisme et un maximum de Juifs que la seule porte de salut pour leur sécurité est l’émigration en Israël.
Or, quand une grand-mère juive se fait arracher son sac dans la rue, c’est un vol à l’arraché, pas un acte antisémite.
Mais dire aux Juifs français qu’ils ne sont globalement pas plus menacés que n’importe qui par les criminels, ce n’est pas ça qui va alimenter en nouveaux colons hystériques et paranoïaques les Territoires Occupés face à la croissance démographique palestinienne...


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