Affaire(s) Woerth : un juge d’instruction enfin ?
par Imhotep
mardi 28 septembre 2010
Le procureur Courroye, ami de Nicolas Sarkozy, cité dans les enregistrements clandestins du majordome est en quelque sorte désavoué par Jean-Louis Nadal (un bon coup droit) procureur près la cour de Cassation.
Vous vous souvenez que Corinne Lepage avait écrit à ce procureur pour demander une éventuelle saisine de la Cour de Justice de la République à l’encontre de l’Immaculé Eric. De mon point de vue ce n’était pas une bonne chose car on sait comment est composée cette cour (parlementaires en majorité qui sont UMP, et on a vu le résultat dans l’affaire Pasqua qui ayant été condamné par la justice ordinaire a été relaxé pour les mêmes faits par ce même tribunal qui fait que ces hommes politiques sont traités de façon exceptionnelle par leurs pairs, autant dire que, à part un meurtre devant des caméras en direct, ils ne risquent rien), car je pense qu’il serait plus juste et plus régulier de passer par une justice indépendante et non devant des élus, quand bien même ceux-ci sont assistés par des magistrats.
Nous sommes le lundi 27 septembre, et à ce jour le procureur Courroye
- n’a toujours pas fait saisir les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy,
- n’a toujours pas fait faire de perquisition chez les Woerth (celle qu’il a fait faire au siège de l’UMP étant le summum de la mascarade : il a averti 48 heures à l’avance pour, de plus, rechercher la copie d’une lettre dont la justice a l’original ! Ubu est enfoncé par Courroye, procureur ami de celui qui aime la pompe à Phynances !),
- il est allé se promener en Suisse uniquement pour vérifier si la veuve dorée n’avait pas été escroquée par rapport à l’île d’Arros, sous l’effet d’un abus de faiblesse dont il a refusé la suite judiciare contrairement aux enquêtes de police, contrairement à toutes les révélations actuelles dont celle concernant le médecin qui a examiné madame Bettencourt en la déclarant saine d’esprit et en parfaite possession de ses moyens, mais qui a détruit ses dossiers (j’ai lu cet absurde argument des sarkozyaques et woerthophiles que cela protégeait le secret médical, mais si elle est saine, quel secret y a-t-il ou peut-il y avoir dans un dossier médical vide qui indique que tout va bien madame la marquise ?) dès qu’il a reçu la convocation de la juge qui, elle, s’active, il est donc allé en Suisse sans chercher à savoir si, comme l’indique le Journal de Genève, l’épouse Woerth y faisait de fréquents séjours dans l’appartement Bettencourt, sans regarder de plus près la fraude fiscale alors que l’Express révèle que l’avocat suisse Merkt a rencontré le 19 décembre 2009 madame Bettencourt afin de finaliser l’opération de transfert de capitaux vers Singapour - ce qui fut fait en janvier 2010 et qui de ce fait donne une crédibilité certaine à ces fameux enregistrements dans lesquels Maistre avait déclaré qu’il fallait le faire et qu’il s’en occuperait ,ce qui donc impliquerait que le reste des conversations enregistrées (datées et authentifiés il est bon de le rappeler) aussi serait vrai telle l’intervention de Sarkozy via Ouart dans le dossier Bettencourt impliquant alors Courroye, tel l’engagement de l’épouse etc.
- alors que Maistre a été entendu le 24 août en garde à vue à propos du courrier signé par Woerth sur papier à entête de l’association politique de soutien à Nicolas Sarkozy, en pleine campagne électorale, à la candidature de Maistre pour la légion d’honneur, aucune demande n’a été faite aux conseils des ministres des 25 août, 1er, 8, 15 et 22 septembre (soit plus d’un mois) afin d’entendre Woerth.
De ceci il faudra bien qu’un jour on lui demande des comptes, des comptes donc pour son non lieu dans l’affaire d’abus de faiblesse, sa lenteur dans l’interrogation de Woerth, ses non perquisitions, sa volonté de ne pas nommer de juge d’instruction. Pour ce dernier point voilà un pavé dans son marigot (Le Figaro) : Eric Woerth, soupçonné de conflit d’intérêts ou de favoritisme dans l’affaire Bettencourt, ne devrait pas, dans un premier temps, voir son dossier porté devant la Cour de justice de la République, seule habilitée à juger un ministre ayant commis un crime ou un délit dans l’exercice de ses fonctions. C’est du moins le souhait émis par le procureur général de la Cour de cassation lundi, qui estime que l’enquête doit encore être approfondie. A la surprise générale, Jean-Louis Nadal a en outre recommandé au parquet de Versailles que les investigations qui restent à effectuer soient conduites par un juge d’instruction, et non plus par le parquet de Nanterre. […] Mais onze jours après avoir reçu les éléments du dossier, le haut magistrat a estimé que de nouvelles investigations restaient nécessaires pour décider ou non d’une saisine de la CJR.
Ce qui n’est pas une information anodine c’est aussi ceci : Dans ses recommandations, Jean-Louis Nadal a également demandé au procureur général de Paris de lui transmettre « tous les éléments utiles » sur la cession par Eric Woerth, en qualité de maire de Chantilly, d’une parcelle de la forêt de Compiègne comprenant l’hippodrome. Le ministre du Travail est aussi mis en cause dans ce dossier pour conflit d’intérêts présumé.
Et là il y a du biscuit dans cette affaire de l’hippodrome comme la convention explicite publiée par le Courrier Picard qui démontre que la vente avait été refusée une première fois juste 3 ans avant l’acceptation d’urgence par Woerth, la lettre de l’ancien ministre de l’agriculture qui jugeait en son temps illégale cette vente, tout comme les réserves de Lemaire, tout comme l’absence d’appel d’offre, tout comme un décret, les divers mensonges d’inconstructibilité, par exemple, de durée de bail, de priorité etc.
Voilà une affaire qui se poursuit malgré l’autre imbécilité de l’argument comme quoi cette affaire n’avait été lancée que pour gêner Woerth pour une loi passée en dix-sept heures chrono (mieux que la Redoute) dix-sept heures petites heures pour un sujet aussi important, avec coup de force du président de l’Assemblée Nationale, puis cette injure de Woerth à Catherine Coutelle élue socialiste, le 15 septembre vers 6 heures 20 (de mémoire) la traitant de collabo (ce qui est inepte car cela est tant à côté de la plaque : en quoi pouvait-elle être collabo ?) (Le JDD) mais qui ne choque pas le château et n’entraîne aucune excuse de celui qui n’a jamais menti, alors que ce terme a une connotation extrêmement lourde, ajoutant à l’habituelle accusation de nazi des timbrés du web, celle de traitre, ce qui est en soi une insulte inimaginable de la part d’un ministre quand déjà elle l’est de toute personne et mériterait une démission car c’est grave, mais cela révèle la nature profonde de l’Immaculé Eric qui vocifère finalement de la même façon que le saigneur des carpettes, le roi de Perroquet Conseil, un certain Lefebvre. Cette affaire s’est donc poursuivie malgré le vote de la loi sur les retraites par l’émission Complément d’enquête, dans laquelle la comptable réitère ses accusations d’enveloppe, elle se poursuit aujourd’hui par la voix du procureur Nadal. On attend avec impatience la réaction de Woerh qui était si impatient de rencontrer la justice.
Le justice va-t-elle passer ?
C’était une question que je me posais avant de lire ceci (Le Figaro) : "Le parquet de Nanterre continue ses investigations notamment sur le volet de trafic d’influence, entamées début juillet, qui ne se sont depuis jamais arrêtées. Il est déjà procédé à des investigations approfondies", a indiqué cette source, après que le procureur général près la Cour de cassation a recommandé la saisine d’un juge d’instruction. "Si à un moment donné, il s’avérait que des éléments donnent matière à une poursuite judiciaire alors, le procureur Courroye déciderait d’une citation directe des personnes mises en cause", a-t-elle ajouté.
Si vous lisez comme moi vous découvrez alors que le procureur non seulement ne veut pas lâcher l’affaire mais que, même en cas d’éléments probants, il ne nommera pas de juge d’instruction puisque la source déclare : "Si à un moment donné, il s’avérait que des éléments donnent matière à une poursuite judiciaire alors, le procureur Courroye déciderait d’une citation directe des personnes mises en cause". Donc pas de juge d’instruction or Woerth n’est toujours pas convoqué malgré cette lettre fameuse signée de sa blanche main.
On a l’impression s’assister à une espèce d’enterrement princier, avec cette petite épine du procureur Nadal qui va, espérons-le, ébranler quelques récalcitrants devant l’évidence que cette justice avance à reculons concernant Woerth.
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- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
N’oublions jamais :
- l’affaire Karachi
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- l’affaire Wildenstein
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l’affaire de la Jatte
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007
- la circulaire Hortefeux
Sarkozya delenda est !
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