Aimer la vie, c’est d’abord la respecter

par Claude Courty
jeudi 14 janvier 2016

Le respect de la vie est l'argument probablement le plus souvent avancé par les opposants à toute forme de contraception – préventive comme abortive – et plus généralement à la dénatalité, à l'eugénisme, à l'euthanasie, pratiques et doctrines qu'ils amalgament abusivement. Noublient-ils pas que l'amour de la vie au nom duquel ils s'expriment commence par son respect ? Et n'est-ce pas respecter la vie, de la part de ceux qui ont ce pouvoir faramineux de la donner, que de le faire en se souciant des conditions dans lesquelles elle naîtra et se déroulera ?

L'être humain ne devrait-il pas se soucier, se différenciant en cela des autres espèces dépourvues de ses facultés de raisonnement, de n'accorder la vie qu'après s'être assuré qu'elle s'accomplira, ou au moins débutera dans la dignité qu'est précisément censée lui conférer sa dimension humaine ?

Extraits d'une réaction enregistrée, sous la signature de berlherm en écho à l'un de mes articles publié il y a quelques mois ici-même (Agoravox). De quoi donner à réfléchir à ceux qui se contentent de généralités ou de la pensée unique, pour répondre aux questions de société et plus précisément à celles concernant la démographie

- « Est-il idiot de dire qu’avant de faire un enfant, c’est-à-dire créer une existence, il vaudrait mieux nettoyer le berceau de bébé qu’est la planète ? Est-il stupide de réclamer la propreté du monde avant de poursuivre cette insanité surpopulatoire ? Est-il naïf de penser que vous pouvez comprendre ce que je dis, et que si vous le comprenez les autres peuvent aussi le comprendre ? Pouvez-vous transmettre le message [à ceux qui ne cessent de s'] enfoncer la tête dans le sable ? »

- « La fabrication d’une existence ne sert que ceux qui existent déjà, or personne ne maîtrise cette fabrication faite à l’aveugle »

- « ... l’univers ne peut faire de mécanismes allant à l’encontre de ses propres mécanismes, d’où notre fonctionnement stupide d’animal ... . L’évolution n’a que faire de l’intelligence, elle ne s’intéresse qu’à la reproduction, elle est indifférente à la misère, à la souffrance et à la mort. La Vie n’a besoin que de pérennité, ce qui est quasiment un pléonasme. Les animaux se reproduisent sans hésiter, sans aucune réflexion, et sans remords, la reproduction n’est qu’un mécanisme qu’ils accomplissent de manière innée. Dès le moment où les capacités de réflexion, de raison, et de conscience surviennent, donc chez l’animal humain, dès le moment où l’innéité et l’instinct sont contrôlables en partie par un système nerveux puissant, l’être humain qui se reproduit se rend compte qu’il crée une existence semblable à [celle qui est la sienne] et qu’il lui propose en existant tous les malheurs, misères, difficultés, souffrances, qu’il subit, et la mort à laquelle il ne peut échapper. Pour justifier la procréation dans ces conditions, il faut que le procréateur invente des contes pour l’être qu’il crée, qu’il lui imposera comme culture, et que lui-même devra croire préférant ainsi se berner lui-même. D’où l’état du monde et des diverses sociétés humaines du point de vue culturel et religieux. D’où le fait que du point de vue évolutif les êtres qui se reproduisent moins ou pas du tout disparaissent avec leurs idées au profit de ceux qui se reproduisent en plus grand nombre. Pour résumer, l’idiot se reproduisant plus que l’intelligent, les idées des nombreux idiots se développent au détriment de celles des quelques intelligents noyés par le nombre, qui restent ponctuelles et ne peuvent s’imposer même dans le monde humain où la culture est mémorisée dans les livres, les idiots submergeant le monde culturel de leurs idées stupides. »

- « Nous existons parce que nos parents incités par la société nous contraignent à exister, alors que personne ne maîtrise la procréation, et que l’être procréé ne l’a pas demandé. Peut-être faut-il rappeler aux mamans et papas que la mise en danger de la vie d’autrui est un délit et que le crime par imprudence est pénalisé. Peut-être faudrait-il rappeler aux gouvernements* leur part de responsabilité dans cette incitation, et le besoin de chair à boulot, de chair à impôt, et de chair à canon dont les États sont friands dans le seul but de lutter contre les autres nations qui en font tout autant.... »

 

* Plutôt qu'aux seuls "gouvernements", ces propos n'interpellent-ils pas tous les pouvoirs, à commencer par le religieux, le politique et le scientifique ?


Lire l'article complet, et les commentaires