Airbus : une catastrophe peut en cacher une autre...

par VICTOR Ayoli
mercredi 25 mars 2015

Un Airbus s'écrase dans les Alpes. Cent cinquante morts...

« Une chute vertigineuse de 8000 mètres en 8 minutes » qu'ils disent les Zexperts. Ben, ça fait 1000 mètres par minute (soit un peu plus de 16 mètres par seconde). Mais l'Airbus vole à environ 800 km à l'heure, soit un peu plus de 13 km par minute (13.000 mètres par minute). Donc pendant ces 8 minutes, il a parcouru 104 km. C'est une pente qui n'a rien de très anormal et correspond à une volonté de perdre assez rapidement de la hauteur pour retrouver une altitude annihilant une éventuelle dépressurisation.

Deux remarques :

1 – les spécialistes parlent effectivement de dépressurisation. C'est possible. Un avion, à 10.000 mètres, est gonflé comme une baudruche à la pression qui règne à 2000/2500 mètres.

2 – s'il avait ce problème (n'oublions pas qu'il était alors à près de 100 km au Sud du lieu d'impact), il pouvait virer sur bâbord voire faire demi tour et regagner des lieux moins dangereux comme la vallée du Rhône ou le littoral et ses nombreux aérodromes. Or il a rigoureusement gardé son cap vers le nord, vers les montagnes. Ce qui est la pire des décisions, qu'un pilote en état de décider ne prendra jamais.

Que déduire sinon que l'avion n'était plus piloté. Pourquoi ? Parce que les deux pilotes étaient hors d'état de le faire. Ce qui est corroboré par le fait que pendant ces huit longues minutes, aucune communication radio n'a eu lieu. Perte de connaissance simultanée due au manque d'oxygène  ? Sans qu'aucun des deux n'ait eu le temps de prendre le masque à oxygène qui tombe automatiquement devant le nez ? Possible. Ou autre chose... Un esprit mal tourné pourrait penser, par exemple, à une balle chacun dans la nuque... Mais ça, c'est pour les esprits mal tournés.

Tricastin dessin Nono.jpg

Bon. Ces mêmes esprits mal tournés ne peuvent pas ne pas songer à ce qui se passerait si un Airbus ou un Boeing, par accident comme celui des Alpes ou...par un « accident » provoqué heurtait à pleine vitesse non pas une paroi sauvage des Alpes mais l'enceinte de confinement d'un des réacteurs nucléaire de Cruas ou de Tricastin ? Vous croyez que le mur de béton d'un mètre d'épaisseur et la pelure d'acier intérieure résisteraient, déjà fragilisés par le temps (30 ans au moins) ? Vraiment ? Et vous croyez que les délicates installations qui gèrent les barres de combustible nucléaire et les systèmes de refroidissement n'en seraient pas altérés ? Moi, non...

Alors la catastrophe prendrait une autre dimension. Surchauffe du réacteur, fonte du corium (voir Tchernobyl et Fukushima pour les détails in vivo.)

Si Tricastin provoquait la pollution radioactive de Tchernobyl… une grande partie de la vallée du Rhône devrait être évacuée. Avignon, Lyon, Valence, Saint-Étienne, Chalon-sur-Saône seraient des villes contaminées. Annecy et Chambéry seraient sans doute à évacuer. Mais d’autres pays que la France seraient aussi touchés, en particulier la Suisse  : Genève serait à évacuer. La pollution s’étendrait jusqu’à l’Italie et l’Autriche. Paradoxalement, ces trois derniers pays subiraient les effets d’une catastrophe nucléaire alors qu’ils ont décidé de sortir du nucléaire. En effet, la France impose le risque nucléaire à ses propres habitants, mais aussi à l'ensemble des Européens.

Si Tricastin provoquait la pollution radioactive de Fukushima… Avignon, Lyon et Castres seraient des villes contaminées. Selon la direction du vent, il est probable qu’Aix, Marseille et Toulon soient également touchées. En effet, la carte des retombées de Fukushima se limite à la superficie de l’île, mais elles ont été considérables aussi à l’est, côté pacifique.

Je parle de Tricastin parce que c'est mon dangereux voisin, mais ces scénarios sont transposables à tous les sites nucléaires.

Respectons la douleur des familles et des proches des victimes de cette terrible tragédie de l'Airbus des Alpes. Mais réfléchissons aux risques énormes que font courir aux populations manipulées la présence de ces centrales nucléaires, notamment avec le trafic aérien qui les survole.

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