Alain Soral : 2 ans ferme requis par le parquet de Bobigny pour un clip de rap « antisémite »

par Martin de Wallon
lundi 1er juillet 2019

Le jeudi 20 Juin, l’AFP apprenait auprès des avocats des différentes parties civiles, que le parquet de Bobigny a requis la condamnation du très contesté essayiste d'extrême droite Alain Soral à deux ans de prison ferme. Les magistrats lui reprochent d’avoir diffusé sur son site « Egalité et reconciliation » un clip de rap intitulé « gilet jaune », dénoncé comme antisémite.

Alain Soral en état de récidive légale

Les affaires s’enchainent et se ressemblent presque toutes dans le feuilleton « M. Soral et l’antisémitisme ».

Seulement dans l’année 2019, l’homme de 60 ans avait été jugé à Paris et condamné en janvier pour deux dessins négationnistes. M. Alain Bonnet dit Alain Soral avait ouvertement mentionné et attaqué la Procureure du tribunal qui avait requis cinq mois de prison ferme contre lui : « Je n’ai jamais entendu autant de mensonges et de malhonnêteté sortir de la bouche d’une femme, et pourtant des salopes, j’en ai connues » avait-il écrit sur son site Egalité et reconciliation. Condamné à un an de prison ferme, il s’était même comparé à Hitler s’attirant toutes les foudres de son actrice de sœur Agnès Soral : « le nom Soral est en train de devenir un adjectif qualificatif pour désigner la haine et une idéologie que je ne partage pas. Je ne peux pas l'accepter ! » S’était-elle indignée dans l’Obs.

Le mardi 26 mars, l’essayiste revient à la une. Il est condamné définitivement à 10 000 euros d’amende, avec la possibilité d’un emprisonnement en cas de non-paiement, après le rejet de son pourvoi en cassation. Toujours sur le fameux site Egalité et Reconciliation, il avait publié un dessin nommé « Chutzpah hebdo ». L’image représentant le visage de Charlin Chaplin devant l’étoile de David avec dans une bulle avec la mention, la question : « Shoah où t’es ? » avait fait mouche d’autant plus qu’elle se voulait être la caricature provocante et scandaleuse de l'hebdomadaire satirique « Charlie Hebdo » après les attentats de Bruxelles : « Papa où t’es ? ».

Un mandat d'arrêt avait été ordonné le 15 avril par le tribunal correctionnel de Paris pour contestation de crime contre l’humanité et injure raciale. Alain Soral avait fait appel. Finalement, le parquet de Paris avait décidé de ne pas exécuter le mandat et en avait fait appel, estimant qu'il n'y avait pas de base légale. Cette conclusion avait vivement été critiquée par les différentes associations antiracistes, parties civiles dans cette affaire. Dénonçant un « Munich judiciaire » sur L’Obs, elles se sont scandalisées : « Croyant protéger le droit, on finit par protéger les racistes et les antisémites de toute sanction effective et par organiser leur impunité ».

Le mercredi 5 juin, une autre peine est requise contre M. Soral : un an de prison ferme pour des propos jugés antisémites, tenus dans une vidéo postée sur son site Egalité et Réconciliation. Alain Soral aurait insulté toute la communauté juive en critiquant l’entrée de Simone Veil au Panthéon. Il est jugé alors pour « injure publique à caractère antisémite et pour provocation à la haine ».

A quelques jours de cette autre affaire, le parquet de Bobigny attaque. Il a requis à son niveau la condamnation du polémiste pour avoir diffusé sur son site, un clip de rap « gilet jaune » jugé antisémite. Les images de ce clip montrent une pancarte portant le nom de Rothschild qui est jetée au feu. Les photos de Jacques Attali, Bernard-Henri Lévy, Patrick Drahi finissent autant au bûcher.

Le rappeur qui traite les cités de « parasites » demande à ce qu’ils soient « virés ». Soral serait désormais en état de « récidive légale » comme déclare l’une des avocates des parties civiles, dans le Figaro.

2 ans et 30.000 Euros requis par le parquet

Le parquet de Bobigny a par la voix de Loïc Pageot requis jeudi 20 juin 2019, la condamnation pour l'essayiste d'extrême droite Alain Soral à deux ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende. Ilana Soskin, avocate de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), abonnée aux poursuites judiciaire contre le polémiste déclare à l’AFP : « Le clip est d'une particulière violence parce que c'est un rap de propagande dans lequel on a distillé des messages extrêmement antisémites, d'appel à la haine contre les juifs ».

La licra s’est constituée partie civile, tout comme l'UEJF (Union des étudiants Juifs de France) et SOS Racisme.Le jugement a été mis en délibéré au 19 septembre.


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