Alain Soral démasqué : la fin d’un mythe ?

par Beauceron
mercredi 23 septembre 2015

"Tu vois, gros, je n'ai même pas besoin de te punir, Dieu s'en charge ! Et ce n'est pas fini". C'est en ces termes ignobles qu 'Alain Soral, le prince de la "dissidence", a présenté ses condoléances à l'essayiste Salim Laibi après la mort du fils de trois ans de ce dernier...

Un mythe s'est donc écroulé, car aucun contexte ne justifie de déballer une horreur pareille à un de ses concitoyens, même s'il s'agit d'un adversaire. On comprend mieux pourquoi Soral a peu d'amis, et surtout pourquoi les gens ne s'attardent pas auprès de lui. Il y a quelques temps, une de mes connaissances du quartier latin parisien m'a d'ailleurs déconseillé d'entrer en contact avec lui, le bonhomme connaissait ce personnage et ses étranges traits de caractère.

Alain Soral est attrayant par l'oestracisme dont le système médiatique le gratifie. Ses vulgates anti-américaines, anti-israeliennes et ses diatribes d'adolescent attardé contre le vilain capitalisme n'ont toutefois rien de bien original ; mais elles lui permettent de bien gagner sa vie. Sauf qu'à l'arrivée notre Ali Baba se comporte comme le chef des quarante voleurs...

Salim Laibi, son détracteur, a livré un pamphlet plus instructif que le baratin publié par deux journalistes de libération. Le rédacteur de l'excellent site web le libre penseur confesse et témoigne de ce qu'il a vu ; un mythomane qui aime l'argent, la domination et qui méprise ses prochains. Querelles de mythos, pourrait-on penser... mais la violence de la phrase du tweet soralien, qui démontre son absence de compassion pour la souffrance d'autrui, son goût de la provocation, son rejet des règles élémentaires d'humanité, prouvent beaucoup.

Nous nous sommes trompés sur Soral, dupés. Certes, il était prévisible qu'il se gardait d'appliquer les préceptes qu'il énonçait. Alain le chrétien ? Personne ne l'a jamais vu assister à un office religieux. Jamais un croyant n'oserait dire des horreurs à un père qui vient de perdre son fils. Alain le boxeur viril ? Cela fait rire ceux qui ont couché avec lui (j'ai bien dit "ceux"). Alain le défenseur de la gauche du travail ? Lui-même n'a jamais travaillé, ni pris la peine d'étudier. Le défenseur de la droite des valeurs ? Par sa violence et sa vulgarité, il a montré qu'il se moquait des valeurs morales... 

Il y a une fin à tout. Notre bonhomme, qui roule en Harley-Davidson grâce au pognon de ses fidèles, qui taguent des "Soral a raison" sur les murs de Paris, n'est pas un éveilleur de peuple. Juste un homme d'affaires, qui vend des bouquins, et peut-être, bientôt, des contrats d'assurance comme son comparse Dieudonné. Goût du fric, grossiéreté et influence sur les faibles d'esprit, Soral a ressuscité l'extrême-droite d'avant-guerre. Bref il n'a plus rien d'intéressant ni d'attrayant pour le quidam.

Que ceux qui souhaitent militer dans un parti rejoignent un vrai mouvement. Que ceux qui souhaitent s'éveiller lisent les vrais penseurs. Onfray, Michéa, Finkielkraut, Badiou, chacun à sa façon propose du concret et du construit, loin des bobards soraliens d'ancien publicitaire frustré d'avoir été refusé chez les francs-maçons.

Chaque époque a ses gourous, la nôtre ne fait pas exception. S'il y a souvent une part de vérité dans le discours de ces gens, la réalité est toujours cruelle quand le pot aux roses est découvert. Bon vent, donc, à Dark Soral et condoléances à M.Laibi, qui a par ailleurs montré la sagesse et la retenue qu'un pieux musulman pouvait montrer dans ce genre d'épreuve. Toute la différence entre un chroniqueur père de famille sensé et un vulgaire provocateur, sans principes ni valeurs. La parenthèse Soral refermée, place aux bonnes lectures : le complexe d'Orphée de Michéa ou Et si on aimait la France de Bernard Maris. Il est tant de se remettre à lire de vrais auteurs !


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