Alain Soral, l’homme qui valait 150000 euros d’amendes, le coût de la liberté d’expression en France ?

par Coeur de la Beauce
mardi 6 décembre 2016

C'est wikipédia qui nous le rappelle, il ne fait pas bon s'exprimer en public sur les sujets sensibles et sortir des sentiers battus. Le lascar Alain Soral fait partie de ces vilains canards qui auraient fini au goulag en d'autres lieux, à une autre époque...

150000 euros : entre 2008 et juin 2016, c'est l'addition des amendes et dommages et intérêts que l'essayiste a enduré. Pour autant, l'article ne mentionne pas des faits de violence de sa part, il n'a tabassé ni savaté personne. C'est d'ailleurs lui qui a reçu quelques râclées et tentatives de passages à tabac, non condamnés par notre justice à géométrie variable.

Stop ! Pas de malentendus ! L'auteur de l'article n'est pas "soralophile" plus que cela. Ses échanges avec Salim Laibi, par exemple, étaient indignes d'un homme éclairé dans son genre. Alain Soral n'est pas chevaleresque, mais après tout il n'a jamais réclamé de titres, et préfère rester dans son rôle de poulbot parisien. Il ne s'agit pas non plus d'approuver ses propos sur la deuxième guerre mondiale et sur certaines communautés, mais de rappeler quelques vérités qui dérangent...

Il n'y a pas si longtemps, quand les hommes étaient des hommes et non de vulgaires consommateurs sans foi ni courage, les litiges se réglaient au petit matin par un duel franc et viril. Dans les milieux populaires, c'était encore plus direct, par des échanges d'arguments frappants. Aujourd'hui, libéralisme économique triomphant oblige, tout se règle dans des tribunaux engorgés, et privatisés par ligues de vertus et associations communautaires diverses et variées. On ne compte plus les plaintes pour une parole, une petite phrase, et à fortiori une injure (quelle horreur Madame la Comtesse, euh pardon, Madame la responsable de la ligue des droits de l'homme !). Les commissariats croûlent sous les plaintes de victimes... d'éclaboussures de flaques d'eau suite au passage d'une bagnole au ras du trottoir, de bruits de voisinage et autres vexations de la vie quotidienne. Autant d'actes qui se réglaient autrefois de particulier à particulier.

Aux Etats-unis, comme dans la plupart des pays occidentaux, Soral n'aurait pas été condamné pour un point de vue ou une douceur verbale à l'encontre d'un adversaire. En France, nous sommes loin de cette logique de liberté des idées. Notre bonhomme fait mauvais genre, et plus grave, il fait réfléchir ses semblables : impensable par temps de crise, où chacun doit la boucler. Nos oligarchies n'aiment pas le peuple et s'en méfient, donc elles répriment à la française, sournoisement, sans panache, en tapant dans le porte-feuille. 150000 euros, c'est le prix pour qu'un Soral ou un Zemmour puisse parler : le coût de la privatisation de la liberté de parole ?

Outre la volonté de faire taire les dissidents, il faut souligner l'autre aspect de ces condamnations. Le refus de dialogue (l'exemple du journaliste Frédéric Haziza), de la confrontation verbale par des débats publics, et plus grave, de la diversité des opinions. Détail croustillant, c'est le Front National, et non l'extrême-gauche, qui défend aujourd'hui l'abrogation des lois liberticides en la matière. Précisons qu'il ne s'agit de cautionner les injures racistes (qui ont toujours été condamnées par les lois) ou les négations de crimes contre l'humanité. Mais simplement de comprendre que les condamnations pour délit d'opinion (de droite) ne feront pas changer d'avis les gens, bien au contraire...

Cet embourgeoisement des mentalités, le repli sur soi et le communautarisme ont rendu les gens fermés au débat et au bon usage de la cervelle. On ne veut plus débattre, s'interroger, convaincre. On humilie par derrière et on réprime. Plus de duel à l'épée ou de baston entre prolos, tout se règle à coups de racket d'avocats et de frais de justice : une conséquence de l'abolition du patriotisme mêlé à la privatisation de la vie publique. Le fric avant les principes. On remarquera que l'envoi en prison n'a jamais été utilisé contre Soral : ce serait trop symbolique, romantique, car notre troublion deviendrait un martyr visible de la liberté.

Soral le mal aimé, l'infréquentable, peu sociable mais intelligent et cultivé, est peut-être le dernier de ces gaulois, condamnés à rester cautonné dans leur village d'Astérix pour déprimer et s'exciter à l'ombre des oligarchies politico-médiatiques... Une communauté de liberté à 150000 euros la place !

 


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