Alevis de Turquie - Une lycéenne menacée sur les réseaux sociaux

par gruni
mardi 30 janvier 2018

Hélène Yildiz, lycéenne en classe de terminale au lycée de Fameck (Moselle) était absente en cours ce lundi. Pour sa sécurité, mais aussi pour rencontrer ses deux avocats et envisager de porter plainte, voire même faire une demande de protection renforcée. Qu'a donc fait de si grave cette jeune femme pour déclencher autant de menaces et d'insultes sur les réseaux sociaux...

La Fameckoise a participé à la finale nationale du concours de plaidoirie du Mémorial de Caen et a obtenu le deuxième prix de l'engagement citoyen avec un "sujet délicat", "maintenant ou jamais", pour défendre la cause des alevis de Turquie.

Petit extrait de sa plaidoirie 

"Ce peuple minoritaire est persécuté depuis de nombreuses années. Comme ils ne respectent pas l'Islam, les Alevis sont massacrés. Nous, citoyens de la République française, pouvons les aider parce que nous savons les valeurs des droits de l'homme. C'est pour cela que je suis aujourd'hui devant vous, à vous parler de ce peuple, de mon peuple". 

La lycéenne de 18 ans avait également expliqué les raisons de son engagement et son besoin de défendre la cause d'une minorité de 10 à 20 millions de personnes. Car, cette communauté persécutée et discriminée n'est autre que l'histoire de sa famille, et donc aussi la sienne. Avec des parents qui "cachaient ce qu'ils étaient". "J'étais en quête de mon identité" disait-elle.

Son discours du 26 janvier n'a pas été apprécié par tout le monde. Notamment, d'après Le Républicain Lorrain, par "Le journal turc" (partisans de l"AKP et du premier ministre Recep Tayyip Erdogan), vidéo de la lycéenne à l'appui, invite aux commentaires haineux envers la jeune fille, la qualifiant de sympathisante du PKK (un groupe armé kurde considéré comme terroriste par une grande partie de la communauté internationale, dont la Turquie)" l'Australie, le Canada, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Union européenne et le Royaume-Uni.

Il est vrai qu'Hélène Yildiz, est "Loin d’Erdogan : l’autre Turquie, celle des Alévis"

Mais il convient, au nom d'une liberté d'expression qui devrait s'exercer sans violence et sans menace, ce qui n'est pas le cas même après un concours de lycéens qui n'avait jamais connu dans le passé une telle situation suite à une plaidoirie d'un candidat, de donner aussi la parole à une autre élève du lycée de Fameck qui considère que sa camarade ne sait pas ce qui se passe en Turquie...

"La vidéo a beaucoup attiré l'attention des Turcs et la plupart disent que ce qu'elle a dit n'est pas vrai. Elle est ici mais elle n'est pas en Turquie. On ne peut pas savoir ce qu'ils font en Turquie parce qu'on est en France". 

Pour conclure, avec Stéphane Grimaldi directeur du mémorial de Caen

"Si on ne peut plus émettre une opinion librement dans un concours lycéen c'est notre République qui est menacée. On s'attaque à une lycéenne, c'est facile et dégueulasse."

 


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