Allocation de rentrée scolaire : une fausse solidarité ?

par Madrugada
jeudi 26 juin 2008

L’allocation de rentrée est l’un de ces sujets intéressants qui permet d’entrevoir ce qu’est devenue, en quelques années, notre société : un espace de fausse solidarité qui non seulement n’éteint pas, mais au contraire attise le feu des frustrations et convoitises des jeunes consommateurs manipulés et de leurs parents complices. Alors, retour à l’uniforme scolaire comme symbole d’un peu plus de démocratie ?

On annonce une augmentation de l’allocation de rentrée scolaire pour les familles des collégiens et lycéens (sous conditions de ressources) ; pour ces derniers, il s’agit de 25 euros supplémentaires, soit un réajustement de +10 %.

A la radio ce matin, était interviewé le brave père d’un lycéen, qui trouvait en substance que c’était très insuffisant, compte tenu du profil des jeunes qui « s’intéressent aux marques et à ce qui les intéresse… ». On a peur de comprendre que ce dernier point concerne les téléphones portables et autres MP3…

Bien sûr, c’est insuffisant (et ça le sera toujours !), et il faut donner à tous l’égalité des chances. De là à financer d’une part les caprices des jeunes esprits conformistes et conditionnés par notre société de consommation qui nourrit savamment leurs frustrations, et d’autre part les importations de produits d’Extrême-Orient (après prélèvement de la lourde dîme des groupes internationaux qui apposent leurs marques et griffes, et réinvestissent un peu en communication abrutissante, génératrice de plus de profits encore)…

On finit par se demander s’il ne faudrait pas reconvertir les tailleurs et autres fourriers mis sur le carreau par l’armée, et charger ceux-ci de fournir les uniformes (réglementaires et obligatoires) à nos écoliers et collégiens, au lieu de continuer à essayer de remplir le tonneau des Danaïdes. Il s’agirait certes d’un certain retour au passé (dont personne n’est mort !), à contre-courant de la pensée dominante, mais on agirait ainsi à l’instar de pays dont nous admirons béatement les succès : en tout cas, la démocratie y gagnerait beaucoup.

 


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