Amenuisement et ressassement : quand pour les médias, le « Je » d’un Zemmour est « un autre »

par Serge ULESKI
lundi 13 octobre 2014

 Les commentaires autour de Zemmour font rage dans les médias et dans les colonnes des journaux depuis la publication de son dernier livre qui se vend comme des petits pains, et des propos de son auteur à l'occasion des promos télés et radios.

Il est question du suicide de la France : c'est pas rien en effet ! « France de Zemmour », bien évidemment ! Et de l’autopsie de son cadavre par un Zemmour médecin-légiste un rien charognard.

 

A la lecture de son ouvrage, il y a un reproche qu'on ne pourra pas adresser à Eric Zemmour ; c'est celui de l'ingratitude : au moins sait-il ce qu'il doit à la France.

 

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  Qu'à cela ne tienne ! Zemmour par-ci, Zemmour par-là… au fil des ans et de ses interventions, dans le choix de ses cibles, difficile de ne pas faire le constat suivant en toute lucidité et en toute bonne foi, loin de tout procès d’intention : tout comme Finkielkraut et Elisabeth Levy, Zemmour n’acceptera qu’une France, celle qui lui a permis (et lui permet) d’occuper dans les médias dominants un statut et une place de choix, sans partage et sans considération aucune pour qui et quoi que ce soit d’autre : une France taillée sur mesure pour Zemmour seul sur le dos de tous les autres qui n’auront jamais assez d’une vie pour gravir les marches d’une réussite fantomatique : on pensera aux minorités visibles et invisibles ; minorités ethniques et/ou cultuelles.

Même une Christiane Taubira insultée n’aura pas droit à un mot de compassion de Zemmour qui fera le choix délibéré de reléguer les insultes racistes à l’égard d’une ministre de la République, au rang de ce qui peut bien se dire dans les cours d’écoles ; interprétation triviale à dessein : celle du mépris ; et comme une calamité n’arrive jamais seule… on mentionnera aussi, à l’aune de ce qu’un Zemmour est encore capable d’énoncer, une Christiane Taubira Ministre de la justice frappée du soupçon d’une nomination dans le cadre d’une discrimination qui se voudrait positive ; ce qui, aux yeux de Zemmour, mérite déjà en soi une condamnation sans rémission.

En effet, n’est-ce pas Eric Zemmour qui a lancé à la cantonade une fois, sinon deux : « Ce n’est pas moi qui ai été nommé ministre parce que j’étais noir et femme ! »

Mais alors, à partir de quand et sous quelles conditions, aux yeux de Zemmour, est-ce que l’on cesse d’occuper un poste, une place... parce qu’on est noir, musulman ou homosexuel ou bien encore une femme ?

Zemmour serait très certainement bien incapable de nous répondre, piégé par sa propre bêtise : Zemmour ne sait pas que l’on est son pire ennemi dans ce domaine, et que l’on pense mieux avec le soutien de l’intelligence des autres.

 

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  Sur l'antenne de RTL, la radio, sa maison mère, à quelques exceptions près, chaque intervention de Zemmour n’élève personne et rabaisse tout le monde, toujours ! Jusqu’à conforter les préjugés les plus éculés et les moins constructifs.

Certes, chez RTL, l'auditeur est roi, pour sûr !

Chez BFM-TV, Ruth Elkrief reçoit Zemmour comme on reçoit le Pape du PAF qu'il est ; elle le reçoit sans sourciller : sourires, bavardage, ton enjoué, plaisant... tout va bien... tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes

France Inter lui déroule un tapis rouge, dès le matin, à la première heure ; Zemmour n'y rencontrera, là encore, auprès d'un dénommé Patrick Cohen, aucune résistance.

Manque plus que France Culture, chez Finkielkraut qui doit bien partager le plus gros de l'arsenal lexical de Zemmour, ses obsessions, ses verdicts sans appel et sans rémission et autres tirs croisés.

Le site d'info, concurrent du Figaro, Atlantico, lui fait aussi risette, sans doute pour ne pas être en reste.

 

 Faut dire que Zemmour est un bon, un excellent "client" : audience assurée ! Et ce n'est sûrement pas un hasard s'il se trouve que le cheval de bataille de Zemmour n'est pas l'égalité et la fraternité mais... les Musulmans... encore et toujours ! Et derrière le Musulman : l'Arabe. Derrière l'Arabe, le Maghrébin ainsi que les Français originaires d'Afrique noire. Et derrière le Maghrébin... un soutien indéfectible à la cause... palestinienne.

Chaud devant !

Faut-il y voir là une des raisons pour lesquelles Zemmour est partout chez lui dans les médias proches d'Israël car le Musulman fait un parfait bouc-émissaire auquel on se garde bien, le plus souvent, d'offrir une tribune équivalente  ?

De plus, il faut reconnaître que Zemmour brasse large, un Zemmour sans doute champion de natation dans une autre vie, et pour cette raison, nombreux sont ceux qui, avec lui, y trouvent leur compte : les xénophobes, les patriotes, les nationalistes, les racistes, les sionistes contre les Musulmans, les anti-sionistes contre BHL, les FA, le FN, les "réac", les homophobes, les ringards, les Cathos traditionalistes de la messe en latin et de la contraception dans les toilettes la chasse tirée, les anti-bobos du PS et d'ailleurs, les ploucs à l’ancienne, les anti-mondialisation, les machos pathétiques contre la femme qui prend la parole et d'autres encore, parfois innommables.

Plus espagnol que Zemmour (rapport à l'auberge du même nom) vous ne trouverez pas !


 Sur ce chapitre « Médias », quant à leurs propriétaires et leurs employés journalistes qui ont en commun un souci, un grand souci d'Israël, de son système colonial d'apartheid, de sa capacité de nuisance et de son influence ici en France - médias aux journalistes et éditorialistes atlantistes et sionistes – pour ces gens-là, Zemmour c'est tout ce que le Front national aurait pu être, et devrait être, à leurs yeux à tous mais auquel ils ne peuvent décidément pas se rallier ouvertement dans la connivence et le soutien tacite même si, sur BFM-TV Marine le Pen a "porte ouverte" 24/24 ; en effet, le boulet antisémite de ce parti et sa détestation d'une oligarchie qui ne reconnaît aucune frontière, aucune nation les en empêchent  ; or, Zemmour est bel et bien leur face cachée à tous, le côté pile de tout ce qui les motive, au fond et au tréfonds. Car, l'articulation par Zemmour d'un hypothétique "péril musulman" et du fantasmatique "remplacement de la population française de souche pour ces mêmes Musulmans" cher à Renaud Camus, sert à merveille leur propre angoisse et leur désir de garder le contrôle et de continuer de dominer la scène médiatique : si c'était seulement envisageable un instant, on pourrait dire que Zemmour, c'est le FN sans l'histoire du FN (sans la tache raciste, antisémite, anti-républicaine, colonialiste et vichyste indélébile), et sans son fondateur Jean-Marie le Pen.

Car, pour les médias qui courtisent Zemmour, qui le couvent comme on couve un allié précieux (RTL, I-télé, Paris-Première et autres interventions radios et télés) Zemmour c'est le FN de Marine seule ! enfant d'une génération spontanée : avant elle, il n'y avait rien. Devant elle et après elle...

Allez savoir 

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 Mais enfin, diable ! Pourquoi Zemmour a-t-il besoin de penser ce qu’il pense ?

 Rares sont ceux qui maîtrisent comme Zemmour le non-dit et la dissimulation des véritables motivations qui se cachent derrière chaque intervention dans le débat public. S'il lui arrive d'avoir raison contre plus bête que lui - comme un fait exprès, ses détracteurs appartiennent souvent à cette catégorie ; c’est la raison pour laquelle Zemmour coule des jours paisibles : pensez un instant à Aymeric Caron, Nicolas Domenach ou Léa Salamé -, et trop souvent tort face à l'intelligence d'un intervenant - il est vrai qu'au royaume des aveugles les borgnes sont rois -, manifestement, Sciences-Po ne lui aura été d’aucun secours car, on ne peut jamais cacher très longtemps d’où l’on vient, et plus encore quand on n’en est jamais vraiment parti. Et à ce propos, force est de constater que Zemmour n'est autre que le fils de ses parents et le fruit d’une seule histoire, la leur : colonialisme, Algérie française, guerre, OAS, expatriation et ressentiment ; jusqu’à cultiver une haine à peine contenue, vengeance et revanche, une haine fonds de commerce du FN dans tout le bassin méditerranéen de Nice à Perpignan.

Histoire qu’il a faite sienne manifestement, l’intériorisant sans doute bien au-delà de ce que pouvaient attendre de lui ses ascendants car enfin, est-ce que les parents tiennent à ce que leurs enfants leur ressemblent à ce point ? Rien n’est moins sûr !

Fier de cet héritage, garant de sa transmission - ressentiment, isolement et fermeture à l’autre.-, Zemmour contre Rama Yade, contre Taubira, contre Thuram, contre les groupes de Rap, contre ce qui de près ou de loin touche à l'Islam, inutile d'aller chercher plus loin... c'est Zemmour qui n'a de cesse de régler les comptes de ses ascendants sans jamais les solder, contre les Peuples colonisés et leurs descendants nés et/ou résidant sur le sol français. Et c'est sans doute là son drame le plus intime : Zemmour n'aura finalement rien choisi pour lui-même et de lui-même ; il n’aura fait que subir ses origines et un destin balayé par les vents d'une Histoire dont son creuset familial et communautaire n'avait rien anticipé faute d'une conscience appropriée ; l'ignorance, l'insouciance et l'arrogance n'étant d'aucun secours face à la puissance d'une volonté de justice et d'autodétermination.

 

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  Mais qu'est-ce qui est arrivé à la France ?

Le dernier ouvrage de l'essayiste de RTL à la prétention d'y répondre.

Soit.


 Toujours à propos de Zemmour, on poursuivra avec la question de « la femme » et l’attention toute particulière que Zemmour accorde à la question de la place de cette femme dans notre société et son aversion profonde à l’endroit de celles qui ont déserté leur foyer (enfants et mari) pour la carrière, et plus encore, celles qui ont décidé de s’en priver. 

Alors à ce sujet….

Et si Zemmour n’était in fine qu’un petit machiste méditerranéen mal dégrossi - bien que malingre -, qui n'a jamais vraiment quitté son bled (une sorte de plouc à l'ancienne, disons) ni les jupes de sa mère dont il n’a de cesse de louer le dévouement, une mère dans sa cuisine dès 6h le matin, toute sa vie durant, devant ses fourneaux jusque tard le soir, pour le grand bonheur d'Eric Zemmour enfant, et le plus grand malheur de tout ce dont on est en droit d'attendre d'un être humain : intelligence, générosité, compassion et courage.

 Pour sûr ! Un coup majeur porté à la croyance à la perfectibilité de l’être humain, fondement de notre civilisation française et européenne celle-là... que ce Zemmour !

 

 Et puis enfin : en ce qui concerne la dénonciation de la fausse gauche, du PS, des bobos et du pseudo-concept de la femme-objet-promotionnelle… rappelons ici que Zemmour a tout pris de Philippe Muray et d'Alain Soral ; et Zemmour a tout rendu... d'aucuns diront "il a tout vomi"... tout recraché mais sans intelligence, sans talent, sans nuances, sans art car Zemmour est sans écriture ni langage. Pire encore, il n'a aucune manière d'être ce qu'il est : aucun style donc.

Là encore, « Je » chez Zemmour est un autre car Zemmour c’est Soral… un Soral enfin audible et assimilable. A l’original, il lui manquait un biais franchement anti-Musulman - véritable sésame pour quiconque souhaite faire son entrée dans les médias -, et plus important encore : un enthousiasme à toute épreuve pour la question sioniste. Qu’à cela ne tienne ! Zemmour pourvoira en prenant tout simplement soin de ne fâcher aucun patron de médias en n’abordant jamais, pour le dénoncer, la question d’un sionisme corrupteur de la politique intérieur et extérieur de la France. Courageux Zemmour mais pas téméraire !

Pour être clair : l’antisionisme de Soral le condamne ; la xénophobie et le racisme qui prend pour cible « les Musulmans » sanctifient Zemmour dans les médias - audiovisuels principalement -, atlantistes et proches d’Israël : la quasi-totalité des médias dominants.

 Après un Zemmour-FN sans le FN, voici maintenant un Zemmour-Soral sans Alain Soral ! Décidément, Zemmour est bel et bien un homme de son temps : un ersatz, sorte de succédané, instrument d’une société médiatique composée de tartuffes aussi déterminés que vindicatifs ; et rien ni personne ne leur résistent très longtemps. 

Qu’à cela ne tienne : Internet pourvoira et votre serviteur aussi. C'est peut-être déjà une consolation. 

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Pour prolonger, cliquez : Qui sauvera Eric Zemmour ?


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