Analyse d’un beau gāchis

par Luc
mardi 31 mai 2005

Or donc, notre ami Chirac, suite à une de ces inspirations subites dont il a le secret, se dit « Tiens, on va faire un référendum sur le traité constitutionnel, voilà une idée qu’elle est bonne. » Bon, et il annonce ça, tout content de lui.

Et, il n’a pas de raisons d’être inquiet, les Français qui ont traversé deux guerres mondiales et 4 ans d’occupation allemande sont majoritairement pour la construction Européeenne.

Seulement voilà : la « constitution » pondue laborieusement par Giscard est un pavé illisible, indigeste et complètement incompréhensible. Et donc, le bon peuple de France va être incapable de se décider sur la lecture d’un tel pensum, et va donc fatalement s’en remettre à l’opinion de tel ou tel leader.

Fabius, Raminagrobis tapi dans l’ombre et qui n’a qu’une idée (être calife à la place du calife) va flairer la bonne aubaine, et, le 3 septembre, va tout de go déclarer au journal de 20 heures sur TF1 que, finalement, tout bien pesé, il voterait « non » et ferait campagne dans ce sens ! François Hollande, aura beau organiser un vote interne bien démocratique pour définir la position du PS, et aboutir à un « oui » officiel du PS (comme d’ailleurs tous les partis socialistes d’Europe), rien n’y fera : Fabius n’a que faire des règles démocratiques. Lui, son truc, c’est prendre le pouvoir, et tous les moyens seront bon pour y arriver. Et donc il lance sur les routes se seconds couteaux : Emmanuelli, Mélanchon, etc ... Et la mayonnaise prend.

Le travail de sape de Fabius fonctionne, et en assènant contre vérité sur contre-vérité (du genre : si vous êtes pour l’Europe, votez « non ». Plus c’est gros, plus ça passe !), il fait monter la grogne et tranforme un vote de construction européenne en un vote sanction contre le pouvoir en place. Et il faut dire que Chirac et Raffarin ont fait tellement de conneries (Le lundi de Pentecôte, par exemple), que il n’y a pas besoin de forcer beaucoup le populisme et la démagogie pour inciter les gens à voter « non » !

Et il arriva ce qu’il devait arriver. C’est le « non » qui sort.

Analysons un peu de quoi il est constitué (analyse IPSOS) :

Eh bien, c’est sans appel : le plus gros des troupes du « non » (près de 30%) est constitué par les voix du PS. Bravo Fabius !

Evidemment, Monsieur Fabius sera le seul à rester invisible le soir des résultats des élections, sans doute terré dans l’ombre quelque part. Le machiavélique Raminagrobis préfère fourbir ses arguments et sa stratégie pour la suite ...

Et voilà comment la construction Européenne et notre avenir à tous aura été sacrifié sur l’autel de l’ambition d’un seul homme ...

Pour en savoir plus :
1. Référendum : Comprendre le vote des français (Ipsos)
2. Référendum 29 Mai 2005 : Le sondage sorti des urnes (Ipsos)

Crédit infographie : analyse IPSOS


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