Anti-vaccin : lorsque l’obscurantisme prend le pas sur la raison

par Fergus
samedi 8 janvier 2022

Le mal se répand, véhiculé en tous lieux par un dangereux virus. L’épidémie s’installe dans la population, avec ses conséquences mortelles pour les plus fragiles. Très vite, l’on déplore les premiers morts. Par chance, l’on dispose d’un vaccin dont l’administration va sauver la plupart des personnes qui courent le risque d’être gravement contaminées...

Hélas ! c’est compter sans la résistance d’une partie de la population, méfiante à l’égard des autorités, et chauffée à blanc par des médecins de renom auxquels des journaux ouvrent leurs colonnes pour y publier des tribunes accusatrices à l’encontre des « apprentis-sorciers » au pouvoir. Non seulement des experts autoproclamés prétendent le vaccin « inefficace », mais d’autres vont plus loin et l’accusent de nombreux maux tandis que ses promoteurs sont qualifiés de « charlatans ». Le ton continuant de monter, on en vient à affirmer : ici, que le vaccin est à l’origine de terribles « effets secondaires » ; là, qu’il est vecteur de « graves maladies », potentiellement « létales ». Les médecins pro-vaccin seraient même prêts à inoculer un produit propre à « empoisonner les enfants » ! Et comme si ces graves accusations ne suffisaient pas, l’on va jusqu’à soupçonner le vaccin d’avoir comme seule fonction, non de soigner les malades, mais d’« enrichir ceux qui le fabriquent et ceux qui le distribuent ».

Nous sommes en 1885. Une épidémie de variole sévit à Montréal et, à un degré moindre, dans la province du Québec. Malgré l’invention en 1796 par le Britannique Edward Jenner d’un vaccin dont l’efficacité contre cette maladie est avérée, la variole va causer la mort de plusieurs milliers de personnes dont une majorité d’enfants. Une tragédie qui – les experts sont formels sur ce point – aurait pu être largement évitée si une partie de la population, en l’occurrence les milieux populaires francophones de l’est de la ville, n’avait cédé à une peur irrationnelle du vaccin. Une peur très largement attisée dans des médias complaisants par les délires obscurantistes de quelques médecins dévoyés. Le bilan de cette épidémie est terrible : 3234 morts dans la seule ville de Montréal. 90 % des victimes – pour la plupart des enfants âgés de moins de 10 ans – sont issus de ces quartiers populaires francophones. Contrairement aux habitants anglophones des quartiers de l’ouest, ils ont massivement rejeté la vaccination !

Toute ressemblance avec la pandémie de Covid est évidemment purement fortuite !


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