Appel ŕ Liliane Bettencourt : un geste classe pour la postérité !
par Marianne
samedi 24 juillet 2010
Par cet appel à Liliane Bettencourt, s’il était entendu par l’intéressée, j’aimerais déclencher, dans la suite de Bill Gates et de Warren Buffet aux Etats-Unis, une prise de conscience salutaire des grosses fortunes, lançant une « mode » d’un nouveau comportement altruiste. Le modèle de la réussite par l’argent, de l’affichage des richesses, de l’argent gagné facilement, deviendrait ringard et malséant. En léguant toute sa fortune à de bonnes causes, Liliane Bettencourt ferait ainsi un coup d’éclat et resterait une Grande Dame pour la postérité !
Voir mon article sur « l’altruisme intéressé », étape avant celle de « l’altruisme, concept à la mode », pour atteindre finalement un « altruisme naturel » ...
Chère Madame,
En voyant tous ces vautours autour de vous, qui se comportent comme des malfrats, cherchent à vous dicter votre conduite et même vos mots à prononcer devant le président de la république, votre propre fille qui dit vous aimer mais qui s’est coupée de vous pour une sordide histoire d’argent, laissant croire qu’elle ne s’intéresse qu’à cela alors qu’elle en veut semble-t-il à ces vautours et cherche à vous en protéger, quand je vois aussi vos anciens employés Monsieur Bonnefoy, Mesdames Thibout et Trovel qui vous portent affection et sont écœurés par toutes ces manœuvres, qui ont été licenciés sous la pression des vautours justement parce qu’ils cherchaient aussi à vous en préserver, je me dis qu’au fond, toute milliardaire que vous êtes, l’argent ne fait pas votre bonheur et qu’il fait même votre malheur.
J’ai ressenti au travers de ces écoutes, illicites mais combien révélatrices, votre réaction, votre gentillesse et votre détachement concernant l’argent. En fait l’argent ne semble pas vous intéresser et tous ces gens vous barbent. Vous aviez cru trouver un ami divertissant en François-Marie Banier, il ne révèle aussi rapace que les autres. Vous êtes vous-même assez « classe » (ce qui contraste face au style "beauf" de vos interlocuteurs sur ces écoutes téléphoniques) et même belle, et sans doute généreuse, vu les émoluments et les cadeaux dont ont pu bénéficier vos serviteurs et amis. Vous n’avez besoin que d’un minimum d’argent et de la tendresse familiale ou de vrais amis pour les dernières années qui vous restent encore à vivre et ne méritez probablement pas de laisser derrière vous une telle image, celle d’une femme vénale qui participe à des manipulations, du trafic d’influence.
Quand j’ai vu ces photos de vous avec l’écharpe orange, qui vous sied fort bien, je me suis dit : "tiens, on dirait une militante du MoDem !" et cela m’a donné une idée. Non pas de vous proposer d’adhérer au MoDem, de le financer ou de créer des micros partis affidés pour lui fournir aussi du financement, ce que François Bayrou dénonce au premier chef (même si les finances du MoDem ne sont pas au top !), mais de changer globalement de camp, de passer de celui de l’argent-roi, des abus de pouvoir et du monde des vautours à celui de l’humain, des personnes chaleureuses, généreuses et altruistes, pour lesquelles les relations humaines, la protection des faibles, le respect de tout homme et l’égalité des chances sont des valeurs qui priment sur celles de l’argent. Ce qui n’est pas l’exclusivité des sympathisants du MoDem ...
Bien sûr comme toutes les grandes fortunes, vous avez votre propre fondation Bettencourt-Schueller, qui donne déjà beaucoup, mais dont le capital de 120 Millions d’euros représente une broutille face à votre fortune globale déclarée de 14,5 millards d’euros. Tant que vous n’êtes pas "mise sous tutelle", vous pourriez faire ce geste classe et salutaire, qui vous inscrirait dans la postérité et dans l’histoire : allez voir votre notaire, supprimez tous ces dons, bénéfices, assurances vie promises à tous ces vautours et ses vampires, faites don de toute votre fortune, à l’exception de ce qui vous est utile pour vivre sans excès, à des fondations et associations qui améliorent notre humanité, qui soulagent les souffrances, qui luttent contre la pauvreté, en France et dans le monde, qui financent la recherche médicale, qui redonnent leur chance de réinsertion à des jeunes en difficulté, à des exclus, à des prisonniers. Disposant d’une fortune (déclarée) de 14,5 milliards d’euros (l’équivalent du coût fiscal de la loi TEPA sur un an, ou de 50% du déficit des retraites, ou encore du tiers de l’impôt sur le revenu), vous pourriez "faire beaucoup de bien" à ceux qui ont si peu ! Vous pouvez le faire même au travers d’une fondation Bettencourt, comme Bill Gates l’a fait en son nom, dont le nom résonnera plus fort que l’auditorium Bettencourt d’un centre de conférences construit sur un terrain de l’Hôtel de la Monnaie !
Avec ma considération distinguée, si vos actes montrent prochainement que vous avez été sensible à de tels arguments,
Marianne (République)