Appel de la coordination nationale du 7 mars 2020

par Jean Dugenêt
jeudi 12 mars 2020

Les structures ayant participé à cette 5e coordination interpro nationale sont :

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La réussite de la grève du 5 mars dans l'enseignement supérieur et la Recherche,

La persistance de la grève des avocats, les grèves et blocages dans l'éducation y compris du côté des lycéennes et lycéens... montrent que la dynamique de grève et de lutte lancée le 5 décembre continue.

Attendre le 31 mars pour une prochaine date de grève est d'autant moins possible que le gouvernement fait passer en force la réforme des retraites à l'Assemblée avec le 49-3.

Plus que démontrer sa force, le gouvernement accentue ainsi son isolement, les nombreuses actions visant LREM le soulignent et nous appelons à les rejoindre. Cependant, pour vaincre ce gouvernement, construire un plan de bataille est nécessaire. La colère et la volonté de se battre sont toujours là, à nous d'élaborer une stratégie de regroupement.

La journée internationale des droits des femmes le 8 mars va constituer une échéance de la mobilisation contre la réforme des retraites et contre Macron, nous appelons à y former des Cortèges interpros.

La journée du 14 mars va revêtir une importance particulière : à la fois montée nationale Gilets Jaunes à Paris et en même temps manif Climat et contre les violences policières, nous proposons que les différents rendez-vous de manifestation convergent et nous appelons également à former un cortege interpro qui fasse passer le message de la nécessité de la grève reconductible pour gagner.

La réussite du 14 mars sera le meilleur encouragement à ce que la semaine de l'entre-deux-tours électoral dès le 16 mars ouvre une brèche pour qu'un maximum d'actions, de piquets, de grèves gagnent les différents secteurs et que des liens de coordination se tissent.

Dans cette semaine, à la suite de la coordination nationale de l'éducation, nous appelons le 19 mars à une journée de grève de la maternelle à l'université, et au-delà à élargir la mobilisation dans un maximum de secteurs. Nous soutenons notamment les salariés d'Air Liquide qui souhaitent bloquer leurs sites de production à partir du 16 mars.

Afin de réunir toutes les forces qui cherchent à construire la grève générale, nous participerons pleinement à la rencontre nationale pour la grève générale du 21 mars en cherchant à nous investir dans sa préparation et dans l'élaboration commune de ses perspectives : c'est en effet en conjuguant les forces des secteurs dits stratégiques, les AG interpros et tous les cadres qui regroupent les grévistes, c'est en étant ensemble dans la rue, dans la grève et dans les blocages que nous déployons toutes nos forces. Nous appelons à généraliser les AG et coordinations interpro au niveau local et régional.

Nous soulignons l'importance déterminante de l'alimentation et de la construction de caisses de grève y compris en amont de la grève reconductible, à l'instar de la caisse de grève interpro Info Com CGT/Sud Poste 92/Cgt Goodyear.

Nous appelons à ce que partout se tiennent des initiatives pour faire en sorte que la date de grève interpro nationale du 31 mars soit massive et qu'elle ait des suites. Organisons le soir du 30 mars 7des meetings qui défendent la perspective de la reconduction et de la généralisation de la grève.

Nous ne nous laisserons pas intimider par de quelconques restrictions ou interdictions de manifester, quel qu'en soit le motif.

Nous tiendrons une prochaine coordination nationale le 5 avril 2020.

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« Contre la répression »

41 votes pour, 1 abstention, 3 NPPV

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Commentaires de Jean Dugenêt

La protestation contre la politique d’Emmanuel Macron continue et se manifeste de diverses manières. L’aspiration au « Tous ensemble » est toujours aussi forte et de partout nous entendons qu’il faudrait une grève générale reconductible pour faire céder Macron. Quelques secteurs comme la RATP ont mené une mobilisation exemplaire en essayant de rompre leur isolement mais ils n’ont pas réussi. Le mouvement des Gilets-Jaunes se confond maintenant dans l’unité avec toutes les mobilisations contre Macron. Les calomnies contre les Gilets-Jaunes en même temps que les tentatives de récupération ont échoué.

Les secteurs en lutte essaient de contrôler eux-mêmes leur mouvement. C’est pourquoi, il faut suivre l’appel de la coordination nationale du 7 mars 2020 pour se diriger vers la grève générale.

C’est le refus des organisations syndicales d’engager les mouvements de protestations vers la grève générale reconductible qui a permis jusqu’à maintenant au gouvernement de faire passer ses mesures anti-ouvrières et tout particulièrement la réforme des retraites. De plus en plus le décalage, dans les organisations syndicales elles-mêmes, se fait sentir entre les aspirations des travailleurs et la caste des professionnels du syndicalisme qui ne partagent pas le sort des travailleurs. Pour eux, qu’ils soient en grève ou non ne change rien à leur quotidien et ils sont mal placés dans ces conditions pour distribuer ordres, conseils et consignes surtout lorsque cela va à l’encontre des aspirations des travailleurs. La France est le pays qui a le plus de permanents syndicaux au regard du nombre de syndiqués. Ils sont donc essentiellement payés par l’ennemi de classe et tout particulièrement par la CES (Confédération Européenne des Syndicats). Il est normal qu’ils ne disent jamais que les mesures anti-ouvrières sont exigées par l’UE (Union Européenne).

Sur le plan politique nous subissons aussi la trahison des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier. Il aurait d’ailleurs suffi aux élections présidentielles de 2017 qu’il y ait un seul candidat à la place de Hamon et Mélenchon pour qu’il l’emporte et nous n’aurions pas à subir Macron. Les députés d’opposition font du théâtre au parlement avant la mise en œuvre du 49.3 et ils proposent des motions de censure dont les travailleurs n’ont que faire. Ils feraient mieux de lancer la procédure de destitution de Macron ce qui permettrait d’étaler au grand jour la réalité antirépublicaine et antidémocratique de sa politique. Il y a d’ailleurs un énorme problème de démocratie dans les partis ouvriers (PCF, PS, FI) puisqu’ils défendent tous l’UE avec parfois des discours volontairement confus du genre : «  il faut en sortir en restant dedans pour la changer avec un plan A et un plan B en sortant des traités qui sont impossibles à modifier et qu’il faut appliquer sans les appliquer vraiment…  » Et ils promettent tous une autre Europe. Au moment où les anglais sortent de l’UE aucun ne propose la sortie de l’UE alors qu’au moins la moitié des français y serait favorable. Il y a bien là un sérieux problème de démocratie interne à ces partis. Les leaders doivent rendre des comptes : pourquoi refusez-vous d’engager la bataille contre l’UE alors que vous savez que tous les plans anti-ouvriers comme la réforme des retraites viennent de l’UE ? Ils sont tous exigés par l’UE.

Alors, il faut penser à une solution politique. Les manifestants ont assez scandé « Macron démission ». Il faut maintenant savoir comment le remplacer. Il faut exiger un gouvernement provisoire PCF, PS, FI qui organise le Frexit.


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