Après 2016, un peu plus de chaos en 2017 ?

par Bernard Dugué
jeudi 29 décembre 2016

2016 s’est déroulée « normalement » pour une majorité de gens sur cette planète. Des histoires qui continuent avec quelques aléas, des phases de bonheur et de malheur, des bonnes et mauvaises nouvelles. Le fleuve des vies se poursuit le plus souvent à l’écart des médias. Mais parfois, des événements viennent troubler le cours de l’histoire. La politique ne suit pas forcément la ligne la plus directe et des ruptures se font.

Les décennies précédentes nous ont habitué à une continuité dans les démocraties qui si elles ne répondent pas aux désirs des citoyens ont au moins de mérite de produire des régimes stables. Et souvent le renouvellement des mandats présidentiels. Quelques pays sont habitués à l’instabilité gouvernementale comme l’Italie. Parfois, il peut se produire un effondrement. Ce fut le cas de l’immense empire soviétique en 1991. Ce fut le principal événement du dernier demi-siècle. Les pays évoluent, se transforment, se modernisent et souvent, le politique subit des secousses ou bien les engendre.

Dans le premier cas, François Hollande qui n’a rien pu faire face au événements et à la dure vie politicienne. Dans le second cas, il y a ceux qui produisent des secousses, comme monsieur Trump dans les urnes aux Etats-Unis ou monsieur Poutine bien dans ses armes et Alep reprise par le dirigeant légal de la Syrie après une guerre éclair. Et monsieur Erdogan, aurait-il subit un coup d’Etat avorté ? Quelles que soient les causes de cette drôle d’insurrection, Ergodan a lui aussi produit une secousse dans son pays avec une évolution autoritaire sans oublier les Kurdes massacrés dans l’indifférence de la communauté internationale. Il faut aussi mentionner Mossoul l’invisible. Et puis la nouvelle résolution de l’ONU sur les territoires occupés par Israël ; petit détail qui a son importance mais ne changera pas à court terme l’histoire.

Ensuite, les attentats marquent parfois les esprits, surtout dans les pays longtemps préservés par l’horreur, comme la France et l’Allemagne, Nice et Berlin. Ces événements ont profondément marqué les esprits. Le mode de vie a changé avec la sécurité et le sentiment d’insécurité. Pour le volet ludique, des armées de décervelés ont débarqué dans les villes à la recherche de créatures virtuelles alors que des déshérités ont aussi envahi les territoires depuis les pays en guerre ou en état de pauvreté.

Il s’est passé beaucoup d’autres choses en 2016, souvent invisibles dans les médias, sans pour autant que ces événements soient anodins. Sinon, en art, philosophie, littérature, cinéma, science, technologie, rien de nouveau, juste des innovations. Qu’attendre en 2017 sur des plans intellectuels et artistiques ? A mon humble avis, rien. Il y aura du changement quand l’étude du religieux sera réactivée et que la pensée philosophique renaîtra. La science n’est d’aucune utilité pour le salut de l’âme. Elle sert d’instrument efficace pour les sociétés habitées par une culture de mort.

2017, année virale, avec la grippe aviaire, la grippe H3N2, les infections virales sur le Net et les perturbations numériques des élections. Le virus du sida mental se répand et mute rapidement. Les Français s’inscrivent en masse sur les listes électorales dans un contexte où les citoyens sont convaincus que la politique est impuissante. Ce paradoxe s’explique aisément. Les élections depuis la mode Trump sont utilisées en masse comme un défouloir. Quelques citoyens infantiles mettent une enveloppe dans l’urne en espérant que le résultat sera comparable à celui d’un gosse mettant un coup de tatane dans une fourmilière. Puis s’amuser de la réaction indignée des élites. Ce sont des évolutions de la démocratie. Il est de bon ton d’afficher une posture anti-système. 2017 confirmera les tendances de cette décennie brumeuse et indécise.

Sans vouloir être désagréable, je me demande si toute cette mécanique électorale dite anti-système, désignée comme populisme par les politologues professionnels, revêt une signification profonde. On dirait plutôt des mouvements d’humeur et une sorte de mode électorale comme il y eut le disco à la fin des seventies. Finalement, il n’y a rien à retirer de décisif et marquant en 2016 sauf la confirmation d’une tectonique des blocs géopolitiques. Le processus suit son cours. Dans les sociétés, les mentalités ont sensiblement changé depuis quarante ans. Les générations se sont renouvelées. Nous allons vers un monde maîtrisé mais aussi vers l’inconnu. Le populisme, si on lit ses expressions sur le Net, c’est un peu du bruit du point de vue de la thermopolitique. S’il y a un salut pour les décennies à venir, c’est dans la religion mais sous réserve qu’elle soit déliée du politique.

Bientôt, envol pour janvier 2017 que je vais essayer de passer en bonne compagnie, sans les primaires mais avec la préparation au mystère de Scriabine et les écrits de Mircea Eliade.


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