Après la majorité à 18 ans, la majorité à 16.55 %

par Clark Kent
lundi 19 juin 2017

Bon ben voilà, c’est fini ! Ouf ! Entre les primaires dézuns, celles dézautres, les casseroles, les affaires, la pyramide du Louvre et les derniers soubresauts des perdreaux abattus en plein vol, on va avoir droit à un peu de calme, histoire qu’ils puissent faire leur cuisine tranquille, sans avoir les gamins dans les jambes.

Les manques de représentativité du président, du gouvernement et du parlement ont été suffisamment analysés et dénoncés ; il est inutile d’en remettre une couche, ça ferait des épaisseurs…

Par contre, il serait intéressant de savoir vraiment pour qui les abstentionnistes auraient bien voulu voter !

Hier, le taux de participation à midi était présenté dans la presse sous la forme : « bons et mauvais élèves » : les bons départements étaient ceux qui avaient un taux de participation plus élevé que les autres (les mauvais). Et le plus « mauvais élève » était la Seine-Saint-Denis. Les calculateurs du FN en concluront peut-être que le taux d’abstentions est proportionnel au taux d’immigration ? Ce n’est pas mon point de vue. Un coup d’œil sur la carte montre que les campagnes ont voté davantage que les villes et que les quartiers résidentiels ont voté davantage que les quartiers populaires. Les circonscriptions les plus abstentionnistes sont celles où le PC était bien implanté. Le bassin minier du Pas-de-Calais a écouté le chant rauque des sirènes marines, mais le bassin sidérurgique a rejeté le miroir aux alouettes de Philippot. Ce n’est pas grave pour Pierre Laurent dont la seule remarque consiste à claironner que son parti a récolté plus d’élus qu’en 2012.

Mais le deuil des orphelins du PC est déjà bien avancé maintenant. Celui des cocus du PS commence. Il aura fallu une sacrée déculottée pour qu’ils comprennent que l’astuce forgée par Jospin pour emporter une majorité (faire coïncider présidentielles et législatives en inversant l’ordre) était en train de se retourner contre eux. Passer de 284 sièges à 29 représente 90% de perte ! Décimer une troupe, c’est tuer un soldat sur dix. Neuf sur dix, ça s’appellera désormais péhaissiser. Les pires des généraux n’auraient jamais osé aller jusque là. L’état-major du PS l’a fait.

Bien sûr, l’accession de REM au pouvoir est le résultat d’une stratégie et l’application à la vie politique des techniques commerciales de lancement d’un produit. Bien sûr, de gros moyens ont été mis en œuvre pour attendre l’objectif fixé par des groupes puissants et pas si occultes qua ça. Mais il ne faur pas imputer la responsabilité de cette situation aux bénéficiaires de la manœuvre, même si les dés sont pipés et le rapport de forces in égal. Les responsables sont ceux qui ont abandonné leurs vieux grognards dans la morne plaine de Waterloo en croyant qu’ils détenaient le pouvoir. Le vrai pouvoir n’a pas changé de mains depuis la troisième république : c’est celui de la bourgeoisie.

La seule et très maigre consolation, c’est que le cirque a plié son chapiteau… pour cinq ans ou plus si un gros orage tombait sur la caravane.


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