Après le premier tour : lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon

par Caleb Irri
lundi 24 avril 2017

Monsieur Mélenchon, nous sommes nombreux (très nombreux) à y avoir cru ces derniers jours, jusqu’au dernier moment. Si tous ceux qui ont voté Macron par peur de Le Pen avaient voté selon leur coeur, ou si Hamon s’était rendu à l’évidence en vous soutenant, vous seriez peut-être aujourd’hui au deuxième tour ; mais on ne refait pas l’Histoire. L’arnaque du vote utile a une fois encore fait du bon boulot…

Quoi qu’il en soit, notre futur président sera bien élu à partir d’environ un quart de l’électorat Français, et la majorité à l’Assemblée leur sera difficilement accessible. Vous avez un coup à jouer dans la reconstruction d’une vraie gauche, et j’espère sincèrement que vous n’apporterez pas votre soutien à Emmanuel Macron. Cet homme n’est pas de gauche, et ses discours sont lamentables. Il ne vaut pas mieux que Marine Le Pen, et vous ne devez pas -à mon avis- faire s’effondrer votre crédibilité par un soutien qui saboterait tout ce que vous avez réussi à construire.

Maintenant vous allez mener la bataille pour les législatives, ça c’est votre boulot pour les mois qui viennent. Mais vous ne pouvez pas nous laisser tomber, car nous avons besoin de vous pour une chose plus importante que tout cela, et qui ne dépend pas des élections : l’Assemblée Constituante.

Je crois que la convocation d’une Assemblée Constituante était le point d’accroche majeur autour de votre candidature, et le fait que l’élection du second tour se fasse sans vous n’empêche absolument pas de poursuivre le travail en ce sens. Car dès à présent la résistance doit se mettre en place. Avec la dynamique qui vous a conduit à recevoir plus de 7 millions de voix, vous avez encore aujourd’hui en main la capacité de rassembler les citoyens autour de cette idée. A côté, en dehors du petit jeu qui n’intéresse pas les électeurs, nous avons collectivement les moyens techniques et humains de préparer sereinement les conditions d’existence d’une Assemblée Constituante, et de fait tout le temps nécessaire pour lui permettre de travailler à la vitesse qui lui conviendra.

Pour tous ceux qui vous ont soutenu et puis pour tous ceux qui sont intéressés par de nouvelles manières de faire fonctionner la démocratie, je vous demande de ne pas refermer cette porte sur l’Assemblée Constituante, qui reste notre dernier espoir d’un jour ne plus avoir à subir l’élection, tous les 5 ans, d’un homme qui ne représente en définitive que moins de 10 millions de citoyens, sur un pays qui en compte plus de 60 millions.

Caleb Irri


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