Arno Klarsfeld contre la guerre en Ukraine
par Beauceron
lundi 30 janvier 2023
On peut être en désaccord avec le parcours et les engagements d'un homme public tout en respectant ses convictions humanistes. Arno Klarsfeld, comme ses parents, est intransigeant sur les extrémistes, et on le comprend. Sa famille a subi les horreurs de la seconde guerre mondiale, ce qui ne peut faire de lui un "sympathisant d'extrême-droite" comme l'affirment ses détracteurs depuis quelques temps, nous allons y revenir.
Certes, il a fait son service militaire dans l'armée israélienne, affecté chez les garde-frontières où il devait embêter les braves palestiniens qui allaient bosser le matin. Ce n'est pas son acte le plus glorieux. En France, il a toujours eu tendance à voir de l'antisémitisme à tous les coins de rue, sans chercher à comprendre que celui-ci n'avait plus rien à voir avec celui du siècle dernier.
Toutefois, un homme peut changer et gagner en lucidité. Ainsi, Arno Klarsfeld milite contre la guerre en Ukraine, pour des négociations de paix et surtout contre l'embrasement qui pourrait nous conduire à une énième guerre mondiale. Il nous rappele que les ukrainiens ne se battent pas pour l'Europe mais pour eux-mêmes, que leur gouvernement est largement aussi corrompu que celui des russes. Il participe aux pétitions contre l'escalade du conflit :
Surtout, il nous rappelle les repères idéologiques du régime ukrainien, le héros national Stejpan Bandera qui fut un collaborateur zélé des nazis, les bataillons de SS ukrainiens, les commandos Azov qui s'en inspirent. Il pourrait ajouter que la censure est féroce à Kiev, dans les médias, dans les rues où il est défendu de parler russe.
Bref, Arno Klarsfeld a compris que les ukrainiens n'étaient pas plus humanistes que Poutine, à qui ils disputent des bouts de territoire dont le reste de l'Europe se fiche éperdument. En quoi la Crimée serait plus ukrainienne que russe d'ailleurs ?
Mais pour nous la question n'est pas là. Libre aux amis des ukrainiens d'aller se battre à leurs côtés et de mourir pour Zélensky et ses comptes off-shore. Libre à d'autres de s'engager chez les russes. A conditions qu'ils ne nous mêlent pas à des histoires qui ne nous concernent pas.
Alors que nos hôpitaux sont sous-équipés, que nos écoles tombent en ruine et que la société française est en crise, on nous demande d'arrêter de nous chauffer et de vivre au ralenti pour que notre président arrose l'armée ukrainienne de millions d'euros, l'équipe de tanks et missiles en attendant de livrer le porte-avion Clémenceau à Zélensky. Du délire total.
Il ne s'agit pas de rester passifs face au malheur des populations qui dégustent depuis le début de l'offensive russe, mais d'inciter aux négociations de paix, au compromis, au dialogue. Non, Poutine n'est pas Hitler et c'est bien son pays qui a vaincu le nazisme (et non les nationalistes ukrainiens) ; il n'a pas de visée en Europe et le conflit pour le Donbass traine depuis 2014. Sur Agoravox, des articles détaillant la réalité des exactions des uns et des autres montrent que les torts sont partagés. Exemple : https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/michel-collon-et-christelle-neant-93450
Il est absurde et idiot de croire que quelques chars Leclerc vont arrêter les troupes de l'immense Russie dont nous devions "détruire l'économie" (Bruno Le Maire). Des propos qui sont en l'état une véritable déclaration de guerre, avec une dimension ridicule quand on connait les conséquences pour notre économie de l'absence du gaz russe.
Pour en revenir à Arno Klarsfeld, saluons sa lucidité retrouvée et son bon sens, qui contrebalancent le conformisme du philosophe officiel Bernard Henri-Lévy, toujours prêt à envoyer les autres mourir pour ses idées alors qu'il n'a jamais servi dans aucune armée.
Espérons voir Arno dans les futures manifestations contre l'OTAN et pour la paix en Ukraine. Les clivages politiques doivent être dépassés quand un risque de guerre mondiale est réel.