Au FN, les SDF ont tout intérêt à être... « blancs européens »

Ce responsable à la carrière politique qui suit plutôt le vent (*) c'est Jean-Richard Sulzer. Il se fait appeler comiquement "le professeur Sulzer", que l'on a beaucoup de peine à ne pas prononcer avec l'accent de Francis Blanche, après avoir lu ses écrits. L'homme a visiblement pris il y a quelque temps un malin plaisir à enfourcher, en quelque sorte, le thème d'un des tracts favoris de sa patronne, en allant un soir à Paris vérifier si les SDF étaient chiliens, comédiens, irlandais où bêtement français. En compagnie d'un autre membre du FN, et même d'un troisième. Ça commence très fort, accrochez-vous :"permettez-moi donc de ne vous décrire que les faits frappants. D’abord et surtout, nous n’avons rencontré que des européens de souche, à l’exception d’un maghrébin éméché. En clair, les minorités visibles protègent les leurs. Il est probable que leurs familles s’entassent dans des logements à la salubrité douteuse mais aucun des leurs n’est obligé de dormir à la belle étoile. Seul, l’Européen blanc est obligé de coucher dans la froidure. Au vu de cela, il ne faudra pas nous étonner de la montée en flèche des communautarismes" ."De souche", "minorités", "maghrébin", "communautarismes" : "l'abbé" Jean-Richard Sulzer nous déclame d'emblée son bréviaire de frontiste, semble-t-il. La visite photographiée sent l'excuse, déjà, à plein nez. Pour un membre de "l'Association des amis de Jacques Chirac" ça fait un peu tâche, non ? "Tout cela à un côté cirque, Jean-Richard", serait-on tenté de lui dire : le vocabulaire particulier du FN, on connaît. C'est le propre, paraît-il de ceux qui s'enferment, en effet, de créer ce genre de métalangage : je viens juste de lire chez un passionné d'orchidées un superbe texte à ce propos, sur les taxonomistes du net, en quelque sorte. Ceux qui ne vous acceptent que lorsque vous partagez leur langage obscur. Ils passent leur vie à exclure ceux qui ne veulent pas se plier à leurs ordres : le FN est bien représentatif du genre, avec ces scissions à répétition, ses exclusions (voir en bas de l'article la liste des exclus ou des départs avec l'arrivée de Marine LePen, obligeamment fournie sur le net par des ex-frontistes) ses clans et ses rabibochages au moment des élections ! Une habitude, chez lui, disons.

Vous avez bien lu, en effet : à partir d'une seule sortie, notre fin économiste a compté... que l'Europe "blanche" seule était dehors par grand froid ! Ça ne lui viendrait pas deux minutes à l'idée d'aller un quartier plus loin, ou d'imaginer que le mot solidarité résonne plus fort ailleurs (même s'il est obligé de le reconnaître), non, généraliser à partir d'un cas particulier, il s'y engouffre direct notre Jean-Richard. On peut craindre à partir de là pour ses analyses budgétaires, s'il les établit à partir de son seul ticket de supermarché (à les relire, il ne semble même pas avoir de ticket de caisse comme base de calcul ; l'Etat frontiste ne sachant chercher l'argent qu'en fabricant de la monnaie de singe, qui n'aura aucune valeur dans le monde, même Lapix l'a remarqué). Car notre visiteur de rues à une théorie pré-établie, avant même d'arriver sur place : "les SDF que nous avons rencontrés sont d’abord des compatriotes françaises et français. Le dialogue avec ces concitoyens, affectueux, sans agressivité et parfois assez cultivés montre les ravages de la désindustrialisation dans notre économie. Leur galère est jalonnée de fermetures d’usine : il est temps de protéger nos frontières. Nombreux sont également les femmes et les hommes venus des pays de l’est". Pour Sulzer, le SDF c'est un peu la vision de Madame de Pompadour du petit peuple de France : il s'imagine ce soir-là se faire lyncher, et tient à tout prix à nous dire que lui, Livingstone Sulzer, est bien sorti vivant de sa difficile expédition sur les berges du canal de l'Ourcq ou de la Seine, et que ce n'est pas comme au Congo au temps de Livngstone, il n'a pas été dévoré vivant. "Normal, il n'y a pas de nègre", serait-on tenté de penser à sa place, les sous-entendus contenus dans le texte laissant envisager ce genre de propos digne du tant des colonies.

A noter que chez lui les pays de l'Est sont entre la France et l'Etranger : il est tellement anticommuniste primaire, également, que ces pays là sont quasi virtuels pour lui. Il en rajoute aussitôt sur le sujet une couche :"ce qui donne une idée de la détresse sociale qui règne à l’est de l’Europe."  Ce qui est aussi l'occasion pour lui d'un beau couplet antieuropéen supplémentaire, alors que notre homme n'a pas toujours abondé dans ce sens :"et pourtant Bruxelles a versé des milliards d’euros aux anciens pays communistes. Où est donc passé l’argent du Fonds social européen ? " Or, Sulzer oublie ce qu'il a pu dire sur la question il n'y a pas si longtemps que cela. Sulzer, l'économiste distingué, qui écrivait jadis dans l'Aviso, le journal de Marine Le Pen, "qu'il serait désastreux que nous sortions de l’Europe du traité de Rome. En revanche, il serait temps de revenir à l’Europe telle qu’elle fut conçue par ses fondateurs." Au moment même où Marine LePen annonçait que "l’Union européenne est un système vicié à la base." Bref, dans le froid, entouré de quelques blancs, notre homme est anti-européen, alors qu'au chaud, dans les bureaux du FN, entouré d'encore plus de blancs, il devient pro-européen : marrant comment un thermomètre vous change un bonhomme ! Je veux bien croire qu'il ya ait du vent, le soir, dans les rues de Paris, mais de là à se transformer en girouette politique ...

En prime, faudra qu'ils harmonisent un peu plus leurs textes, au Front. Ce que nous raconte Sulzer le 18 novembre, un autre en avait déjà parlé le 5 : un dénommé Stéphane, lui aussi "au Front, et qui racontait une visite... en fait la même, pour laquelle "Stéphane" avait écrit, lui, que "Je remarque beaucoup d’immigrés de l’Est et finalement on n’aura rencontré que deux Maghrébins, dont un plutôt imbibé qui nous a baragouiné quelques vindictes… Mais on n’est pas là pour que ça dégénère. Il y a aussi pas mal de Français, et qui ne nous connaissent pas forcément, ce qui rappelle que de plus en plus de monde est exposé, et pas seulement les gens de l’Est venus ici espérant l’Eldorado avec un travail au noir." Vérifiez, ce sont les mêmes mots, à 13 jours d'intervalle et deux personnes différentes. A part que le premier ne parle pas d'injures, et que le second si, et que les Maghrébins ont déjà été divisés par deux par le premier, lui qui n'a vu quasiment que des SDF "blancs".... Mais celui-là à une carrière politique devant lui (enfin presque, il n'a passé le second tour aux cantonales après avoir été dépassé au premier par un... UMP, mais il est toujours, hélas, Conseiller Régional), l'autre pas. C'est toute la différence. (c'est la socialiste Marie Deroo qui l'a emporté au second tour, les voix de l'UMP et du Front ne s'aditionnant pas nécessairement !)... Durant sa campagne, l'homme aux étiquettes politiques changeantes avait présenté dans la Voix du Nord les grands axes de son action : "je vais faire campagne sur les thèmes du sous-emploi, du racisme anti blancs et l'insécurité, annonce J-R. Sulzer." Le racisme anti-blanc, l'antienne du Front et du Bloc identitaire... (***). C'est décidément ne obsession, le blanc, chez eux !

En fait, La "maraude" à SDF dont il parle n'est pas la sienne. C'est celle du Pasteur Jean-Pierre Blanchard. Un autre beau cas d'espèce, car le pasteur est évidemment lui aussi... du FN. Une photo sans ambiguité le démontre : l'homme aux rouflaquettes (à l'époque il n'en a pas encore) y serre la main de Jean-Marie, le père de celle qui commande des études d'économies de notre visiteur du soir de SDF blancs. Le social, vu par le FN, ça donne... un tri sélectif : lors de la création de l’association, notre première orientation a été de venir en aide aux patriotes défavorisés des communes de mon secteur géographique." Les "patriotes" pourraient être aidés, les autres... on ne sait pas, pour ne pas être méchant. Chez notre pasteur, toutes les brebis "défavorisées" ne sont donc pas égales ; seules les blanches comptent. Vous qui pensiez que l'aide sociale était entière et ne s'arrêtait pas aux opinions politiques, c'est raté. Ce n'est pas le SAMU (sociail), ici ! Pour le pasteur trieur, pas de problèmes : il est devenu depuis secrétaire général du FN. Logique, il en était un pilier depuis longtemps comme il le dit lui-même : "le climat de haine au moment de la scission du FN. Certes je penchais pour Mégret, mais je n’ai jamais été compromis dans aucun complot. Je n’ai jamais été membre du MNR. Depuis mon licenciement du « Paquebot », je m’en tiens à une stricte neutralité. En 2002, j’ai envoyé la même lettre de soutien aux deux candidats. Cela a été terrible pour moi de voir des amis de longue date ne plus me parler, pire, me traiter de félon, alors que j’ai failli sombrer. J’ai été à deux doigts de devenir SDF. J’en ai été profondément marqué." Que faisait un pasteur dans le "paquebot", et sa dérive financière, réglée par un imprimeur (Fernand Le Rachinel) qui a fini par se rertourner contre son capitaine, c'est une autre histoire (un pasteur salarié du FN et permanent, donc, comme l'indique l'Express du 3 octobre 2007 ?) : en tout cas, il ne semble pas qu'à cette époque il ait été pasteur à bord. En fait, notre si bon pasteur qui trie les bonnes brebis des mauvaises ne nous dit pas tout : il a un sacré passé derrière lui. Car son curriculum fourni benoîtement par ses propres amis, mérite amplement d'être illustré.

Selon lui-même, le traumatisme reçu sur la tête c'est celui de mai 68 :"dans les années 1970, les errements idéologiques de sa génération le pousseront au festival de l'île de Wight, dans les rangs de la Ligue communiste d'Alain Krivine, puis dans l'aile situationniste des Maoïstes (keske c'est ???), pour finir dans les fêtes de Lutte ouvrière." Il me fait penser à un gars de chez Agoravox qui a raconté plusieurs fois ici "son" île de Wight (ou il s'était endormi pour Hendrix). Sur son propre blog, le pasteur indique qu'il n'est pas resté en usine car "le travail en usine me déplaisait" (et écrit deux lignes plus loin être devenu plus tard un "ouvrier modèle"). C'est pourquoi il a fait... l'armée : "je signais un contrat d'apprenti garçon de restaurant au Grand Balcon, l'hôtel le plus huppé de Mazamet. Mon engagement lors des événements de 68 inquiéta ma famille. Mon père, militaire de carrière, pensa qu'il n'y avait rien de plus sûr que l'armée. Je signais à Toulouse en septembre de la même année un contrat de trois ans dans l'armée de l'air." Pas mal, comme parcours : restait plus qu'à faire un tour de plus pour passer de l'extrême gauche à l'extrême droite (son père était en fait gendarme). Pas tout de suite, d'abord il lui faut d'abord quitter l'armée :"l'armée, ne sachant que faire de moi, se souvint que j'avais été garçon de restaurant et m'envoya au mess des officiers en plein cœur de la forêt noire en Allemagne à Hornisgrinde. Ce fût un véritable cauchemar où j’étais isolé dans une petite station couverte de neige pendant plus de six mois de l'année. Insupportable à un tel point que comme on le dit familièrement, je "pétais les plombs" au point de me faire expulser de l'armée. De retour à la maison, ce fut la grande révolte". Notre futur pasteur n'aimait pas les oppressants sapins, ce devait être ça. Mais voyons de quelle "révolte" il s'agît...

Car juste après l'épisode de Wight, notre militaire sapinophobe découvre la foi (c'est souvent une révélation, les religions révélées !) en se retrouvant d'abord "animateur" de l'Armée du Salut à Paris dans le 13e... pour se retrouver, toujours selon ses propres dires, "pasteur dans le 15e", après "un stage pastoral" et une "ordination au Saint Ministère" (ce qui parait expéditif, mais bon, les autorités religieuses peuvent le vérifier, je suppose, on leur fait confiance). Dans le XVeme, il y a effectivement trois lieux de culte : l"Eglise luthérienne de la Résurrection l'Église luthérienne du synode du Missouri et le Foyer de Grenelle. C'est alors qu'il devient le "chapelain" de... Jany LePen, qui est protestante, elle aussi (née Jeannine Marie Louise Paschos, et c'est aussi la présidente de SOS Enfants d'Irak). Un chapelain, c'est, rappelons la définition quelqu'un "chargé d'une chapelle ou d'une "paroisse personnelle" : maison noble, communauté linguistique, école, mouvement, unité militaire, etc. Il ne tient pas de registre et n'administre pas de territoire géographiquement déterminé, sa communauté se limitant aux fidèles qu'il rassemble". Chapelain de paquebot, alors, disons.... les chapelains étant aussi, "les officiers ecclésiastiques de la maison du roi et des princes, qui servent à leurs chapelles" : voilà notre homme servant un prince, ou une princesse, donc. Appelons-celle-ci Jany, alors. Et lui, ratichon, ce qui est beaucoup plus drôle : il n'y a pas que Jean-Marie Le Pen à dénicher de vieilles expressions françaises, mince !

"Ratichon" a fait un autre aveu dans son blog, on l'a vu : "deux mois plus tard, j'étais à l'Isle de Whight, avant de vivre toutes les dérives de ma génération" affirme-t-il, ce qui laisse les paris assez ouverts : cannabis ou coke ? Partouzes ou sexualité de groupe ? Champignons ou alcool ? On n'en saura pas plus, mais depuis plus de 40 ans, notre homme ne travaille donc pas, en tout cas. Pas à l'usine, en tout cas. Pasteur n'est pas vraiment un métier, à bien regarder. Curé non plus, mais le premier n'est pas obligé de faire croire à tout le monde qu'il ne couche pas avec sa bonne. Le pasteur est marié. Une rente, alors, disent les mauvaises langues. Signalons qu'aujourd'hui, pour être Pasteur, c'est un peu plus... long : il faut, je cite,"être titulaire d’un master pro (5 ans d’études) en théologie protestante délivré par l’Institut protestant de théologie (Paris-Montpellier) ou d’un diplôme reconnu équivalent. Il faut avoir l’autorisation de la Commission des ministères (CDM) pour entrer en proposanat (période probatoire en pleine responsabilité sur un poste). Ce proposant dure deux ans et comporte 3 sessions d’une semaine regroupant les proposants pour un temps de formation". Question salaire, il vaut mieux être protestant que catholique en tout cas : "dans l’Uepal (L'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, réunies en 2006), un pasteur débutant touche 1432, 65 euros net par mois. Après 30 ans de service, il touche 2318,75 euros." C'est en effet toujours mleux que mendier comme un roumain ou être SDF (même blanc !).

Oui, le curé-chapelain, aujourd'hui "responsable des actions sociales au sein du cabinet du secrétaire général" (sa patronne, la vice-présidente chargée des Affaires Sociales du FN s'appelant Marie-Christine Arnautu), est un monsieur à qui on se confesse, où à qui on se confie, donc : il doit en savoir, notre bonhomme, me direz-vous. Oui, et c'est bien ce qui explique sa... longévité dans un parti qui n'a pas toujours digéré la cission Mégrétiste dont il a fait partie... Le confident donc de la première dame du parti, décrite ainsi dans Le Point : "Nous sommes chez M. et Mme Le Pen, à Rueil-Malmaison. Depuis qu'il est remarié avec Jany, le président du Front national a en effet quitté son viril castel de Saint-Cloud, n'y gardant que ses bureaux, pour partager le coquet domicile de sa femme. Un petit paradis, à dix minutes de la Défense, que Jany Le Pen, qui aime à se décrire comme une « femme au foyer », rechigne à quitter - on la comprend - pour se lancer dans l'arène politique". Une dame dont le pasteur ne tarit pas d'éloges, et qui a, disons, de drôles d'opinion sur la plèbe qu'elle ne rencontre jamais, tant elle a des habitudes disons i-un tantinet "bourgeoises" : "ce serait en tout cas un vrai bouleversement dans la vie de cette lève-tard, dont les journées sont rythmées par ses séances de gym, le coiffeur et les dîners en ville. Il y a quinze jours, l'apprentie politicienne prenait son premier bain de foule à la fête Bleu-blanc-rouge. Cette bourgeoise à la chevelure auburn y fut un peu déroutée par le public « lumpen » du FN. « Les braves gens du Front, quand je les embrasse, j'oublie complètement qu'ils sont moches », lâche- t-elle ingénument".  Moches, comme les SDF du tract de la fille de son nouveau mari ? Il est vrai aussi que Jany s'est trouvé un deuxième ratichon : un grand défenseur des pygmées. Durant toute la balade, note le journal, la dame s'est baladée en arborant "un T-shirt avec les initiales du LPDR, le parti libéral démocrate de Russie de l'ultra-nationaliste Vladimir Jirinosvki". Avec eux , c'est extrèmes-droites de tous les pays, unissez-vous ?

Marie-Christine Arnautu, "la sociale" au FN, c'est à signaler, est la fille d'un réfugié politique roumain et d'une mère d'origine napolitaine mais pour le FN ça ne présente pas de contradiction il paraît... on la présente en effet dans le parti comme un melting-pot vivant : "il faut peut-être voir dans ce mélange de cultures le fondement de son caractère. Car avec cette « latine », comme elle se définit, il y a une constante : tout tourne autour des relations humaines". Amusant, les secrétaires montées en grade et dont on oublie les origines, qui vaudraient aujourd'hui à ceux qui présenteraient les mêmes, de ne pas pouvoir rester dans un territoire géré par le Front National ! Le tout, dans le système, c'est d'entrer dans le cercle de la famille en fait ! Aux élections régionales de 2010 dans les Yvelines, elle hébergeait par exemple en second sur sa liste Marion Maréchal-Le Pen, la fille d'une des filles de Jean-Marie (Yann, la moins connue des trois). Secrétaire, ou car elle a été la secrétaire de la SERP, cette société de J-M LePen qui avait produit quatre disques de chants nazis qui lui avaient valu une condamnation pénale. "Cela lui vaut une condamnation à deux mois de prison avec sursis et 10 000 francs d’amende pour "apologie de crimes de guerre". La Cour écrit que le disque "constituait un essai de justification au moins partielle des crimes du parti national-socialiste allemand"." Son second patron étant Léon Gaultier, ancien lieutenant des Waffen SS... La musique militaire semble l'avoir marquée : c'est aujourd'hui la reine des tambours major du parti, chargés de faire du bruit, beaucoup de bruit sur les candidatures : une habituée de la méthode semble-t-il. Elle les aura, ses promesses de parrainage, la Marine, mais elle aura pu jouer grâce à son tam-tam médiatique au martyr pendant plus de quatre mois, c'est toujours bon pour l'image de "je suis différente et ils ne veulent pas de moi".... le syndrome de Calimero ou du vilain canard, une constante au FN ; en tout cas, avant les élections, le FN nous montre toujours les mêmes signes.

Une dame bien charitable, que la propre femme du grand leader, en fait, arrêtons de médire : "à Nice déjà, quand j'étais enfant, se souvient-elle, je donnais tous les jours mon goûter à un vieux qui vendait des horoscopes dans la rue. » Personnellement, j'aime bien quand on m'explique les anciennes méthodes pour rester mince... mais les régimes suffiront-ils aujourd'hui à endiguer le flot de SDF ?"Aujourd'hui, on la voit parfois incognito aux soupes populaires organisées devant la gare Saint-Lazare par une association protestante (sa religion) proche du FN, Entraide française. Depuis l'embargo décrété par l'Onu, cette femme sans enfants s'est aussi prise d'affection pour les bébés d'Irak, pays où elle a fait huit voyages pour apporter médicaments et matériel médical". Ah, voyez, ça se précise. Elle y va incognito, voir les SDF (c'est partout en photo sur les sites d'extrême droite), mais notre économiste lui s'y montre davantage, en photos, pour bien prouver qu'il y était, lui aussi. Il était à une "maraude", en gros le même terme que le SAMU social... pour amener de la soupe aux SDF. Et là encore, pas n'importe laquelle, de soupe : notre "fameux" pasteur est en effet celui qui a lancé les premières "soupes au lard", ou "soupes au cochon" distribuées dans les rues de Paris jusque 2007 (ici expliquées sur "génération FA8" (****). Pour ceux qui l'ignoreraient, ces soupes ont été interdites par le Conseil d'Etat le 5 janvier 2007 comme étant discriminatoires. L'association qui prônait cette distribution avait un slogan assez significatif en effet : " ("Pas de soupe, pas de dessert, les nôtres avant les autres"). Les blancs d'abord, encore une fois ! Odieux ! Excluant à la fois les musulmans... et les juifs (tout le monde ayant oublié les seconds dans l'affaire). Une belle âme que ce pasteur, n'est-il pas, à lire qu'il était à l'origine de cette intiative ? De l'Armée du Salut, il était passé à l'Armée des Exclus ! Oui, vous avez bien lu : car les SDF leur appartiennent, enfin surtout comme dirait le pasteur, les "SDF patriotes"... seuls "aidés" par ceux qui se réclament d'Adorno, cité ici par les extrémistes de droite venant incendier n'importe quel texte parlant de LePen.... sur le site du Pasteur, ou de ces amis, on trouve en effet tout le gratin de l'extrême droite française. Les fêlés des guerres, "réfléchir et agir", les fascistes italiens, ou "Nature et Terroir", car ça aussi ça les titille.... le site (défunt, ah ah ah  !) de Laurent Ozon, celui qui écrivait les discours de Marine le Pen avant de jeter l'éponge récemment !! ah ah ah !!! 

Ah, Ozon, Un "Jüngerien" de plus, cet Ozon, fondateur de "Maison Commune" (le pauvre Jünger, il se les ramasse tous), qui parle aussi de parcours à saute-mouton, gauche-droite, un jour je sais, c'est sûr, le lendemain j'hésite : "j'ai eu une première expérience politique très jeune, chez les Verts, à l’époque où ces derniers étaient une structure politique par accident, composée essentiellement de naturalistes, c’est-à-dire de militants révoltés par la destruction de la nature, des paysages et de leur cadre de vie. Les Verts sont devenus une structure politique lorsqu’ils ont été progressivement colonisés et, du même coup, dénaturés par le mouvement trotskiste. J’ai ensuite animé durant une dizaine d’années une revue, Le Recours aux forêts, dont l’objectif était de fonder l’écologie politique en provoquant des débats structurants pour notre courant de pensée. Le titre de la revue fait écho à Ernst Jünger... Effectivement, il évoque le Traité du rebelle. Pour Jünger, symboliquement, la forêt permettait de fonder la réflexion à partir d’un point de vue extérieur (foris, en latin, signifie "dehors") : il s’agissait de repenser les présupposés de la réflexion politique. La forêt a toujours été un lieu de résistance ou d’alternative pour ceux qui se retrouvent en rupture avec l’ordre établi dans la cité". Marrant, c'est tout l'inverse de ce que pense notre (si) bon pasteur ! Nous, on lui a trouvé d'autres préoccupations, à Ozon : le naturisme et la "race blanche" (et la "relocalisation des populations immigrées" dans son site écologiste de "Maison Commune" !!! ).... Ozon, plus porté à aider les arbres que les gens, une sorte de Brigitte Bardot des feuilles vertes ! Un Ozon qui n'aime pas que les petits oiseaux, mais aime aussi les serbes, mais pas n'importe lesquels : en 1999, il avait lancé une pétition où beaucoup se feront avoir, y compris des gens de gauche, parfois, contre « l'agression américano-occidentale » de la Serbie. Celle de... Milosevic, bien sûr. L'homme par qui viendra au final la purification ethnique du pays ! Un monde de blancs, c'est tellement mieux n'est-il pas ! Un Ozon qui jouait ces derniers mois aux navettes entre Marine Le Pen et le Bloc Identitaire, qui a pour thème récurrent, on le sait, dans ses discours, "la race blanche", ce que les deux partis n'ont jamais reconnu alors que même leurs sites leur posaient la question ! ("On a l’impression que la direction du Bloc a appris par voie de presse les rencontres entre Philippe Vardon et Laurent Ozon ou Nicolas Bay"… essaie un interviewer droitier, sans obtenir bien sûr de réponse). Chez Riposte Laïque, Fabrice Robert, le 11 octobre 2010 était venu vanter la soupe au cochon identitaire comme une "action du Bloc Identitaire dont il est le plus fier" ("Hiver 2003. Noël approche. Dans le froid de décembre, des militants identitaires organisent la première soupe au cochon. Ce ne sera pas la dernière. Aussitôt dénoncée comme « raciste » par de nombreux médias comme France Info, la soupe au cochon va faire le tour du monde. De l’Australie à l’Arabie saoudite, la presse internationale s’empare du sujet").

Lui et Vardon, qui prônait la "race blanche européenne", lui aussi rallié à Marine Le Pen (et en même temps à Jacques Peyrat, ancien engagé en Indochine avec Le Pen, ancien OAS, ancien conseiller régional, ancien de Jacques Médecin, ancien maire de Nice, ancien, RPR, ancien Front National, inventeur du ramassage des SDF dans sa ville en 1996 !!!) décrit ici dans Slate : "dans son bureau exécutif figure Philippe Vardon, un commerçant niçois, fondateur en 2002 des Jeunesses identitaires, dont l'objectif visait à « défendre notre terre et notre peuple menacés comme la peste par l'immigration et le choléra mondialiste ». Un peuple défini, en référence à une citation du Général de Gaulle, comme « européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ». Les jeunesses identitaires furent dissoutes fin 2007 par le tribunal correctionnel de Nice (Alpes-Maritimes) pour « reconstitution de ligue dissoute », en référence au groupuscule Unité radicale." "Européen de race blanche" : il ferait un bon SDF, alors selon les critères "maison" Vardon, s'il se retrouve un jour à la rue (**) ?

Les infos sur le pasteur, et son tri sélectif de SDF, on les trouve en fait distillées sur le net par Pierre-Marie Le Diberder, professeur d'histoire en Bretagne, dont le site mérite le détour, tant il représente la concrétion de l'intransigeance et de la haine néo-nazie qui continue à traîner au front. Il affiche par exemple des jeunes oustachi (e)s faisant le salut nazi comme photo de la semaine, ou bien est en train de mettre à jour la page wiki d'Unité Radicale. Un prof prosélyte de la cause néo-nazie, voilà qui devrait interpeller l'éducation nationale ! Il passait tellement de temps à régenter les pages sur ses amis, qu'il a fini par créer le sien de Wiki. Une sorte de Wikinazi, pourrait-on dire pour simplifier. Un travail constamment remanié. Faut dire que la Pénélope Le Diberder se faisait rouler tous les soirs dans la farine par de joyeux plaisantins, comme ici où il s'énervait à les pourchasser : "qui s'amuse à trafiquer les photos (sans que cela se voie dans l'historique) : l'icône d'un boy-scout pour Pierre Vial, des soldats boers pour Jacques Marlaud (photo rétablie)... ? À mon avis, c'est le travail d'un petit plaisantin interne plutôt que d'un vandale extérieur"... .un "vandale interne" dit-il : ce qui signifie que dans l'extrême droite on s'entend parfaitement, bien sûr !  Parler d'Unité Radicale, il peut en tout cas le faire avec aisance, car il en a été un de ses piliers. Unité Radicale, concrétion elle-même de " Groupe union défense"(GUD), de "Jeune Résistance" et de "l’Union des cercles résistance" : trois groupes violents et fascisants dont le premier a fourni comme contribution à la France Maxime Brunerie, celui qui a failli assassiner Jacques Chirac (la France ne les remercie pas). Des gens qui deviendront plus tard le Bloc Identiaire, avec à sa tête Fabrice Robert, Philippe Vardon et Richard Roudier, ces trois là se targuant d'être les disciples de Guillaume Faye, celui qu'avait lu Breivik, aussi fou semble-t-il que Maxime Brunerie, sans doute, qui est aujourd'hui en liberté, lui. Un Fabrice Robert qui a débuté jeune dans l'apologie de la "race blanche" ; à Nice, puisqu'en 1992, il se faisait pincer à distribuer des tracts niant l'existence des chambres à gaz. Le journal Nice-Matin de l’époque relate qu' « au domicile des jeunes gens, la police avait saisi des portraits d’Hitler, de Mussolini, des croix gammées, des insignes de divisons SS ! »

Le Diberder qui n'a pas que des amis, notamment l'un d'entre eux, dont on se demande comment le site n'est pas interdit tant son antisémitisme est sidérant : entre eux, ils se suppriment des pans entiers du net, ce que reproche à Le Diberder notre personnage tout droit sorti de "Je Suis Partout" (lisez la fin, elle vaut le coup : on y apprend qu'Agoravox est un "site juif"). Tout ce petit monde en fait, se coopte, ou se dénonce l'un lautre (c'est pratique parfois, on apprend ainsi qui est facho sur Agoravox !) , et écrit partout qu'il n'y a qu'une seule France qui vaille ; celle composée uniquement ...de blancs. Et s'ils leur arrivait par coup du sort de tomber SDF, le pasteur sélectif prendra soin d'eux, c'est sûr. A condition que ce soient des "blancs européens" bien sûr.

Tout ceci est d'un ridicule et d'un grotesque achevé. Il reste pourtant un gag absolu, avec notre économiste qui aurait pu être économe, à la place. Lisez-bien, ça vaut toutes les phrases vindicatives du FN sur tout ce qui touche à leur leit-motiv : "ces gens là, qui ne sont pas blancs, ne mangent pas comme nous"... c'est Nord-Eclair encore qui le révèle le 4 novembre dernier (et un lecteur qui me le glisse dans le tuyau) : "au cours d'une rencontre avec Jean-Richard Sulzer, élu FN au conseil régional Nord - Pas-de-Calais, on lui présente Paul Lamoitier, 75 ans, comme « le plus gros fournisseur des bouchers halal de la région ». L'intéressé confirme. Ex-cadre, il a monté une société, qui emploie aussi ses deux fils, spécialisée dans le commerce de viande. Chaque mois, il vend une trentaine de tonnes de viande estampillée halal aux bouchers de la région." Un membre du Front leader de la vente de viande halal, avouez que c'est trop beau. Et pourtant c'est exact. Le programme économique "pour redresser la France" imaginé par Jean-Richard Sulzer sera en effet bien obligé de passer outre ses convictions politiques pour défendre une l'activité commerciale, qui, à Tourcoing comme à Roubaix, fait vivre des gens (les bouchers "halal" sont français et.. blancs), sans que ces derniers n'en fassent une tête... de cochon. Voilà qui turlupine Marine, en fait, mais pour ça. Le 8 novembre 2010, le Conseil régional du Pas-de-Calais avait été saisi par la Communauté d'Hénin-Carvin, d'une demande de subvention pour cette boucherie spécialisée halal : car ce jour-là, Marine le Pen a affirmé que cela« posait un problème de fond : le problème de la violation de la loi de 1905 ». Résultat, la subvention n'avait pas été accordée... à un patron, membre actif du FN local. Qu'en pense l'économiste qui vient de pondre un programme à se rouler par terre qui propose de TAXER les importations (et donc de subventionner, indirectement, les entreprises françaises) ? Sur son tract américano-gaelo-chilien, n'y avait-il pas ces deux belles phrases en GRAS :

A Paris, pendant ce temps le pasteur frontiste s'époumonne contre les magasins Carrefour de la région parisienne car le groupe avait annoncé "le lancement prochain de sa gamme hallal", en rappelant au passage qu'il est toujours le trieur de SDF énoncé par son collègue économiste : "Par sa proximité historique avec le FN, l’ASP incarne depuis des années l’engagement profondément social de notre famille de pensée, au service de la France et des Français en priorité". Laissez passer les blancs d'abord ! En priorité, c'est écrit !! Or il n'y a pas que ça, chez eux, et je vous en ai trouvé une autre, d'histoire lamentable.

Une autre énorme contradiction est en effet visible aussi sur le net : vous vous rappelez de l'ignominieux interview de Lionel Stoleru, en présence de Jean-Marie LePen et sa question insidieuse et abjecte sur la prétendue "double nationalité" du ministre passablement interloqué, le 5 décembre 1989, qui lui demandera si être juif est une nationalité ou une religion. Ce jour-là, J-M LePen s'était montré veule, il ne peut y avoir de mot pour expliquer ce comportement. Je viens de vous dire que notre "fameux" pasteur avait organisé des soupes au cochon qui étaient donc interdites elles aussi aux juifs, comme l'avait rappelé le conseil d'Etat. Et bien regardez bien attentivement en bas de l'article qu'un Sulzer furieux, "conseiller régional du Nord Pas-de-Calais" a envoyé à la direction de Radio J quand celle-ci a annulé la venue de Marine LePen en mars dernier. Il est marqué quelque chose, en quatre lettres seulement, juste à côté de la signature, qui fait qu'aujourd'hui on assiste à une belle mascarade, car celui qui avait été exclu des soupes du pasteur haineux (vanté ici par une vieille connaissance d'Agoravox, François Vial, partisan des soupes au cochon du pasteur venu ici se présenter comme quelqu'un qui "exclut les propos et pensées racistes, antisémites, xénophobes ou homophobes") vient aujourd'hui aider ce même pasteur à répandre, sous couvert de social, un discours de haine, tout simplement parce que les deux sont aujourd'hui ensemble au Front National...

Le FN n'en a décidément pas fini avec ses contradictions ! 

 

(*) ancien centriste des cabinets des cabinets de Jacques Duhamel et d'Edgar Faure il vient de Neuilly et en 88, il a voté Mitterrand, puis rejoint Nicolas Miguet au Quotidien de Paris avant de s'inscrire à l’Association des amis de Jacques Chirac, et de rejoindre l'UEM dont il est membre fondateur (l'UEM, "l'Union En Mouvement" étant le point de départ de l'UMP), pour finir par représenter le FN aux élections européennes de 2004 alors qu'il n'a rejoint offiiciellement le parti qu'en 2007. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas la constance qui l'étouffe. En 2007, il est nommé responsable du programme économique du FN, ce qui fait dire à beaucoup que le FN n'a aucun programme économique autre que celui fustigeant l'immigration. Rien n'a changé depuis : c'est toujours le même homme, et le FN n'a toujours pas de programme chiffré... les SDF "blancs" peuvent toujours attendre !

(**) jeté dehors d'une mairie, par Estrosi (la vidéo est postée par le Bloc, attention aux commentaires).

(***) Selon le psychosociologue Erwan Lecoeur, cette notion a été inventée par l’extrême-droite dans une stratégie de retournement victimaire des accusations de racisme qui lui sont souvent portées. Cette notion a été largement défendue et instrumentalisée par des groupes apparentés à l’extrême-droite française (le FN, le MNR, l’AGRIF, le Bloc identitaire…). 

(****) passionnant, ce groupe, car lié à la Droite Populaire... ou quand l'UMP sort son vocabulaire de "combat".... des gens qui s'affichent sans aucun complexe.... ouvertement NEGATIONNISTES ! Les sbires de Sarkozy, pris ici en flagrant délit de soutien d'un groupe niant l'holocauste, en voilà une belle découverte !