Au IIIème siècle, le plus beau temple de tout l’univers était en Gaule
par Emile Mourey
lundi 10 janvier 2011
Jamais un peuple n’aura été autant trompé sur les origines de son histoire que le peuple français ! Jamais des responsables culturels et politiques n’auront autant failli à la rigueur du raisonnement. Il a suffi, en effet, qu’on retrouve sur un mont du Morvan des traces d’habitations anciennes accompagnées, il est vrai, d’assez nombreuses monnaies gauloises et de débris d’amphores, pour qu’archéologues, historiens et autres représentants de la nation, se persuadent de la redécouverte de Bibracte au mont Beuvray. Il s’agit pourtant là d’une thèse qui va l’encontre des textes comme je l’ai expliqué dans mes articles.
Et puisqu' Agoravox me permet de poursuivre avec méthode mes explications argumentées, au grand dam de mes anciens contradicteurs partisans des thèses officielles, je continue. (Tout cela, je l'ai déjà écrit, en grande partie et avec beaucoup plus de détails, dans mes ouvrages).
Par quelque document l'on commence, tout converge et tout se remet historiquement en ordre, depuis le binôme éduen de Strabon "Bibracte/arx-Cabillynum/civitas" jusqu'au binôme "Mt-St-Vincent/Chalon" des derniers comtes.
Le temple le plus beau de tout l'univers.
Voici comment je traduis le passage du discours d'Eumène : « La providence, dans son souci de mettre en ordre les choses, a voulu ceci : le fait d'avoir appris en ce lieu le succès de tes armes t'oblige moralement, ô Empereur, à offrir aux dieux immortels ce que tu avais promis, en ce lieu, dis-je, où tu aurais dû détourner tes pas pour te recueillir dans le temple le plus beau de tout l'univers, vers ce Dieu même qui s'est montré à toi lorsque tu es arrivé ici. » (panégyrique à Constantin).
Et dans un autre passage, il précise : Car je le crois, ô Constantin, tu as vu ton Apollon, avec la victoire qui l'accompagne, t'offrir des couronnes de lauriers...
La basilique de l'empereur gaulois Posthumus.
Il n'y a aucune évocation des évangiles dans la cathédrale de Chalon, uniquement du judaïsme mais du judaïsme messianique. Bien sûr, on y retrouve, en haut des chapiteaux, les symboles patriotiques du vieux temple de Bibracte/Mt-St-Vincent : le lion/messager et autres anges/animaux, intermédiaires entre le monde du ciel et celui de la terre, mais surtout l'espérance d'un messie qui va venir sauver le monde http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-druides-attendaient-ils-un-58775.
Du messie essénien...
Dans le Saint des Saints, à la droite de Dieu - et du prêtre qui officie face au peuple - voici le Messie du ciel. Assis à la table céleste, il est assisté, comme dans le tympan du temple de Mont-St-Vincent, par deux saints personnages. Images-symboles des martyrs de la cité, ils sont à l'image d'Etienne qui fut lapidé par ses persécuteurs. Invités à la table du Seigneur, les deux martyrs éduens témoignent : « Et voici que nous contemplons les cieux ouverts et voici que nous voyons le Fils de l'homme assis à la droite de Dieu » (Il s'agit là, à mon avis, d'une proclamation de foi judaïque que rappellent les Actes des Apôtres,7, 56).
C'est au point du jour que le Messie d'Israël reçoit les rayons du soleil qui traversent les vitraux colorés du cheur. A ce moment précis, on le voit faire le signe essénien de reconnaissance, signe d'alliance entre Dieu et les hommes. Il étend sa main gauche sur le pain de vie, et de sa main droite aux deux doigts dressés, il bénit toute la congrégation de la communauté qui, dans la nef, attend dans le recueillement le plus total (manuscrits de la mer Morte, Règle annexe, rouleau de la Règle, II, 18 à 22).
Derrière le Seigneur, le drapeau blanc essénien apporte à la scène ce qui, pour les Gaulois, constituait le reflet de la religion : le civisme.
Je te rends grâces, ô Adonaï, car ton œil veille sur mon âme...
Je te rends grâces, car tu as illuminé ma face par ton alliance,
Et (...),
(... et) je t'ai recherché,
Et, tel une véritable aurore, au point du jour, tu m'es apparu. (D,II,31 et Hn IV, 5 et 6, traductions d'André Dupont-Sommer, les écrits esséniens).
... au Gaulois paillard.
Tout au fond de la nef, au dernier rang, si l'on peut dire, de l'assemblée, quel est cet étonnant personnage dans cet autre chapiteau sculpté ? On nous affirme qu'il s'agit de l'ascension d'Alexandre. Et les touristes passent, et Alexandre, dans sa pierre, rigole. En vérité, il rigole. N'est-il pas drôle et cocasse d'être pris pour ce qu'on n'est pas. Car l'Alexandre qui figure au haut de sa colonne n'est pas le fameux roi de Macédoine, illustre conquérant d'un fabuleux empire, non ! C'est un pauvre Gaulois, un sculpteur qui pour une miche de pain s'est sculpté lui-même dans la pierre. C'est un Gaulois paillard qui a goûté durant sa vie à tous les plaisirs du monde ; buveur de vin et coureur de jupons par surcroît. Il est pécheur, il le sait. Les chaînes du péché le retiennent à la terre. Mais admirez son astuce : il dresse en l'air des appâts, et les animaux chargés du transport des âmes, moitié aigles et moitié lions, l'emportent sans s'en rendre compte vers les félicités du ciel. Il est à la fois Cyrano de Bergerac lançant son aimant vers le ciel et Rabelais (photo http://mydas.ath.cx/bourgogneromane/EDIFICES/chalon.htm).
Revenons aux choses sérieuses ! Pour rétablir la vérité sur les origines de notre histoire, il ne suffit pas de s'indigner, il faut convaincre et ce n'est pas facile.
Face à l'hostilité de la technostructure archéologique, face au conservatisme du ministère de la Culture, face à la superficialité des médias, il suffit pourtant de peu de choses. Il suffit de mettre les responsables en demeure de répondre à mes articles pour qu'ils s'expliquent, arguments et contre-arguments à l'appui. Il y a urgence. L'idée d'une Gaule inculte qui aurait attendu Rome pour recevoir la civilisation est le thème principal du futur muséoparc d'Alésia ; c'est absurde. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-projet-inquietant-du-museoparc-86455
Une culture est née en Bourgogne, une forme de spiritualité de la sublimation. Je ne suis ni pour ni contre mais je veux comprendre. Cette spiritualité s'est répandue sur toute la Gaule et au-delà. Mais comme pour Alésia, comme pour Bibracte et Gergovie, la mémoire s'est perdue. Et pourtant, la cathédrale d'Autun se rappelait encore des symboles éduens qui en ont marqué la naissance : la tour des Bituriges à Taisey, le temple de Bibracte à Mt-St-Vincent et, me semble-t-il, le temple d'Apollon de Chalon-sur-Saône. Encore faut-il savoir "lire".
Voir http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/la-ville-fantastique-du-chancelier-36280
Comment puis-je conclure sinon en dénonçant, une fois de plus, cet effroyable mensonge qui consiste à dire que les invasions barbares auraient tout détruit sur leur passage et que les seuls vestiges de notre passé antique seraient à rechercher sous terre. Sur les trois lieux principaux de la Bourgogne, nous retrouvons, dans l'ordre d'ancienneté, et toujours debout : la tour de Taisey qui a survécu dans le castrum des rois franco-burgondes et des comtes de Chalon, le temple cananéen de Bibracte à Mont-Saint-Vincent et le temple judaïque d'Apollon en ville de Chalon-sur-Saône.
Cette cathédrale de Chalon, Sidoïne Apollinaire et Grégoire de Tours la connaissaient sous le nom d'église de Chalon ou d'Etienne. Ils y voyaient de grandes manifestations qui montrent bien qu’il s’agissait d’un bâtiment important pouvant accueillir des foules et non de misérables constructions de bois comme certains le pensent encore (Etienne était le nom/symbole des Héllénistes qui s'étaient ralliés à la pensée juive). Ces témoignages s'ajoutent à ceux que j'ai mis en évidence dans les chapiteaux d'Autun.
Que faut-il de plus pour convaincre les hésitants ?